Mercredi 9 janvier 2008 à 10:52

 


Toute ma vie, la voix de Barbara vibrera près de moi, tout autour et au-dedans. C'est une voix qui m'a rejoint dans la petite enfance. Plus tard, mes premiers amours se sont portés sur des filles qui, toutes, aimaient cette voix du même amour d'enfance que moi. C'était un drôle de hasard. Je peux même dire que je dois à la voix de Barbara ma première liaison sérieuse. La jeune fille dont il s'agit vivait alors avec un garçon qui avait du ressentiment chaque fois qu'elle posait l'une des galettes noires de Barbara sur la platine, un peu à la manière du jeune amoureux qui est jaloux des copines d'enfance de son amoureuse. Et voilà que je suis apparu dans le décor, et j'ai dit à la fille : " Venez chez moi, toutes les galettes de Barbara s'y trouvent, je les ferai tourner pour vous. Et ensemble nous les écouterons " Depuis, le temps a passé, comme il arrive souvent, et la fille n'est plus là. Mais j'ai toujours les galettes noires. Et jamais je ne les échangerai pour leurs versions laser, parce que les souvenirs ça ne se nettoie pas. Avant de finir, je dirai que la voix de Barbara m'est indispensable, plus qu'aucune autre voix de femme de ce siècle. Je regrette seulement que l'on puisse embrasser des yeux, des lèvres, mais que jamais baiser ne se posera sur un regard ni sur une voix.


Leos Carax 
 ( Cinéaste )

Samedi 22 décembre 2007 à 7:38

 


L'amoureuse aimait les hommes, elle avait besoin d'eux autour d'elle. Séductrice et dompteuse, elle a su les choisir. Aucun ne lui a imposé sa loi. Amoureuse de l'amour plus que des hommes, elle a fait ce qu'elle a voulu d'eux et avec eux, décidant de leur relation, de la longueur de celle-ci et de sa rupture. Désirant follement être aimée, elle le fut. Quand à son besoin d'aimer, elle en connut vite l'étendue et les limites. " Je crois à la passion, disait-elle dans une interview, Parce que je n'ai pas le talent de l'amour. J'ai vécu de brûlants échanges, je n'ai pas partagé les jours après les jours. J'étais amarrée à autre chose, j'étais ailleurs. Je suis une solitaire, c'est vrai.  Cet   " ailleurs "  elle le trouvait dans le repli sur soi qui lui était nécessaire pour repartir vers d'autres conquêtes, elle le trouvait surtout en scène, où la femme et l'artiste se fondaient en une seule créature prête à tout donner. L'apaisement la surprit sur le tard, après des années de peur, en même temps que la confiance dans cette amour qui lui venait en retour, non pas de la part des hommes mais de cet  " amant aux mille bras "  son public, le seul qui lui apporta la satisfaction absolue. Sa plus belle, sa plus exigeante réussite en amour.

Lundi 17 décembre 2007 à 11:38

 


La meilleure amie de ma mère, qui fut aussi mon institutrice en maternelle m'initia à l'oeuvre de Barbara. L'été durant lequel est sorti  " Dis quand reviendras-tu ? "  Dans les années soixante-dix, j'ai chanté à Écluse où elle avait débuté. A la première audition, bien qu'ayant emporté ma guitare pour des raisons pratiques, j'ai émis le souhait de m'accompagner au piano, mon instrument de base. Grand sacrilège ! Personne ne l'avait touché depuis Barbara ! J'ai quand même joué  " Wolfgang et moi "  et ai obtenu un accord des gens du lieu. La première vraie rencontre avec Barbara se produisit à l'Olympia en 1978. Roland Romanelli a tenu à nous présenter alors que j'étais dans la file d'attente avec les personnalités venues la saluer. Il pénétra dans sa loge afin de la prévenir de ma présence, et là, elle a remonté toute la file pour m'embrasser et me dire  " J'aime tellement ce que vous faites, merci, merci de vous ! "  Bref, exactement ce que moi je tenais à lui dire ! Lorsque j'ai commencé à réfléchir à mon parcours et au sien, j'ai été étonnée des parallèles qui pouvaient être établis. Nous avons débuté à Écluse, nous avons appris le piano et surtout nous considérions toutes les deux cet instrument comme une personne, le touchant pour savoir de quelle manière  " il allait parler "  Un jour que j'étais malheureuse, vide, sans inspiration musicale, je lui dis au téléphone  :  " Le piano ne me parle plus "  Elle me répond  " Laisse-le bouder, quand il voudra te parler, il te parlera ! "  Nous utilisions le même langage... Un jour, je racontais cette anecdote à un journaliste qui l'a retranscrit à sa façon  :  " Barbara et Marie-Paule Belle considèrent le piano comme un homme et elles le préfèrent avec une grande queue ! "  On est vraiment peu de chose, parfois ! Nous avons eu les mêmes collaborateurs  :  Mine Vergez, notre costumière, Jacques Rouveyrollis, qui a éclairé nos spectacles, Roland Romanelli seul, puis lui et Gérard Daguerre ensemble ! Et tout cela sans que je sache qu'ils travaillaient avec elle au moment où je les choisissais ! C'est incroyable, au point que je me suis dit après coup  :  " On va penser que j'ai copié ! "  Barbara est la seule à avoir su parler d'amour comme elle l'a fait, d'une façon sensuelle, tactile. Quand j'ai eu dix-huit ans, j'ai découvert  " Pierre "  et ai trouvé cette chanson sidérante  :  Barbara représentait à mes yeux l'image de la liberté, la liberté dans l'amour, moi qui étais issue d'une famille bourgeoise, catholique pratiquante avec tant de tabous ! L'aspect interdit, défendu m'attirait tellement... Le vendredi précédant son départ, j'étais découragée car je n'avais pas de maison de disque. Barbara s'est mise en colère  :  " C'est inadmissible ! Qu'est-ce que ça veut dire ? Je vais m'occuper de toi ! "  Dix jour plus tard, je signais dans le même label qu'elle ! Je crois véritablement à ce genre de signes, car j'ai le sentiment qu'elle s'est occupée de moi et qu'elle continue de le faire. Moi qui, à l'issue de cent soixante-dix-huit concerts consacrés à Barbara, désire enfin interpréter mon propre répertoire, je n'arrête pas d'être sollicitée pour aller chanter... Comme si Barbara ne voulait pas que j'arrête son spectacle. Avec Barbara, nous avons communiqué par téléphone, par fax, mais n'avons jamais dîné ensemble, comme cela arrive souvent avec d'autres artistes. Et je regrette qu'elle soit partie juste au moment où nous faisions connaissance...


Marie-Paule Belle

Samedi 15 décembre 2007 à 9:15


 


En 1963, à la mort de Piaf, mon ami le peintre Eugène Deckers me déclarait, effondré : " Maintenant, on n'entendra plus que des pisseuses. "  Il ignorait, Eugène, qu'il existait déjà un autre volatile, un futur aigle noir, une autre chanteuse hors norme, connue seulement des habitués du cabaret de l'Écluse, qui pouvait, par sa stature, sa sincérité, sa densité, prendre la relève du défunt moineau. La sensualité presque initiatique qui émanait de son répertoire et de sa personne lui valait une cohorte de dévots de tous sexes qui, tremblant d'émotion, rôdaient autour de son hôtel, de sa loge et des coulisses avant de se rendre au spectacle comme on va à une messe. En 1994, la voix fêlée, avec deux musiciens autour d'elle, elle donna vie à un récital qui bouleversait toutes les données et rassemblait toutes les générations de spectateurs. Ceux-ci l'ovationnèrent debout toutes les trois chansons. Sous des dehors parfois arrogants ou autoritaires, souvent persifleurs, elle restait percluse de doutes et faisait régulièrement appel - inutilement ? - à des auteurs ou des musiciens qui l'impressionnaient. Sans se rendre compte qu'avec sa robe noire et son piano, ses paroles et ses mélodies, elle se suffisait à elle-même. La dame brune s'en est allée en novembre 1997. Peut-être y a-t-il quelque part un oiseau rare prêt à prendre son envol, à nous consoler de l'absence du piaf et de l'aigle. Un autre être d'exception, une femme chantante qui saurait offrir, avec le même absolu, ses rires et ses larmes, sa tendresse et sa véhémence, son humour et son désarroi, ses blessures, sa dignité, ses contradictions. Son talent.

 

 Georges Moustaki

Mardi 11 décembre 2007 à 10:07

 


Barbara, une histoire d'amour et de souvenirs


Mes premiers souvenirs de vous remontent à peu près à 28 ans. Je n'étais alors qu'un gosse de 8 ans blotti dans les bras de ma mère. J'écoutais avec elle votre musique qui lui donnait le sourire mais la faisait parfois aussi pleurer. Bien sûr à cet âge, je ne comprenais pas bien pourquoi. Ce fut comme ça pendant quelques années. Puis j'ai cessé de vous écouter. Mais le souvenir de votre musique et surtout de votre voix subsistait en moi, en particulier L'Aigle noir que je fredonnais souvent sans vraiment connaître les paroles. Dans les année 80, un groupe de rock français dont j'ai oublié le nom fit une reprise de votre aigle noir, j'en étais fan... Au début des années 90, alors que je plongeais dans les raves et que j'achetais mes premières platines, je vous écoutais parfois. Malheureusement , il y a une douzaine d'années , ma mère, comme vous, partit trop tôt. J'achetai alors vos disques, je les écoutais en boucle, cette musique, cette voix me rappelaient... Ô souvenirs. Je compris alors pourquoi le sourire ou les larmes. C'était à mon tour d'être touché au plus profond par vous, cette grande dame que vous étiez Barbara. Ces chansons qui racontaient des histoires... les vôtres, les miennes, les siennes... Vous chantiez l'amour, la vie, la mort, la guerre, avec cette voix si forte et si fragile sonnant parfois comme à la limite de la rupture, emplie de tristesse comme de rage. Votre musique a aussi son importance, un piano seul accompagnant des mots semblant flotter au fil des notes, un violon, une basse, ou bien des morceaux plus complets et rythmés. Mon grand regret est bien sûr de n'avoir jamais eu la chance de vous voir en scène. Voilà, cette musique, cette voix, les souvenirs qu'elles évoquent, font de vous la plus grande dame de la musique. Vous êtes, avec le souvenir qui y est attaché, le symbole de ma " première histoire d'amour " Alors, merci Madame, merci " la Dame en noir "


Manu Le Malin
   ( musicien, DJ )

Jeudi 29 novembre 2007 à 8:14

 


Chère Barbara


Je viens juste de raccrocher. Ta voix n'est pas près de me quitter. Il y a une pépite d'or au creux de mon oreille pour le reste de la journée [...] Ta voix m'a toujours paru s'élever vers le ciel. Ton âme est un son, une mélodie. Tes mots par miracle se matérialisent. Il y a cette rime que j'adore : " Notre amour aura la fierté des tours de cathédrale " Je te le jure, ta cathédrale, je la voyais, elle s'élevait dans l'air, juste devant moi. La chanson avait un pouvoir, une force incroyable pour le petit vagabond échappé de Châteauroux, elle me ramenait toujours dans les moments les plus sombres sur l'île aux mimosas [...] Grâce à toi, à Lily Passion, j'ai pu m'échapper, quitter l'autoroute pour un chemin de fortune, une petite départementale oubliée, truffée de nids de poules [...] Nous étions à nouveau des gens du voyage, des baladins, débarquant à grands cris sur la place du village pour y dresser leur chapiteau [...] Il y avait plus de journées de tournage à respecter, seulement le bonheur interpréter tous les soirs notre histoire.


Gérard Depardieu
   ( Lettres volées )

Mardi 27 novembre 2007 à 6:49

 


En attendant que le jour se lève


Comme nous avions le bonheur de partager les mêmes insomnies, il n'était pas rare qu'elle frappe à la porte de ma chambre à deux ou trois heures du matin ( quand je dormais à Précy pour le travail )  -  Will ? J'ai une idée, viens voir. Jamais elle ne me dérangeait pour rien. Parfois elle ne tenait que quelques accords au piano, parfois trois phrases de texte, mais ce peu était prometteur. Je m'asseyais au piano à côté d'elle, le plus discret possible afin de ne pas troubler ces moments légers où elle semblait communiquer avec un monde invisible. Parfois elle revenait à la réalité  :  -  Là il me faudrait un accord...  -  Essaye celui-là...  -  Non, il est trop évident...  -  Alors cet autre...  -  Ah oui, c'est mieux, tu vois, là il faudra me mettre des cordes bleues...  Et le jour se levait sans qu'on s'en aperçoive.


William Sheller
  ( Auteur-Compositeur-interprète )

Mardi 20 novembre 2007 à 8:25

 


Ils ne se voyaient pas souvent mais s'appelaient et chacun savait de l'autre où il était, où il chantait, comment allait sa vie. Entre eux, depuis longtemps, s'était une drôle d'histoire d'amour. Ils s'étaient peut-être connus en Belgique, en tout cas retrouvés à Paris, bien avant le succès. Elle n'en parlait pas. Elle a toujours refusé de répondre aux questions, avant et après la mort de Jacques  " On ne peut pas parler de lui, de même qu'on ne peut pas exprimer l'amour " De son côté, Brel disait :  "  On est amoureux, comme ça, depuis longtemps "  Pour eux l'évidence était de s'aimer  " comme ça " sans chercher à savoir pourquoi, chacun se sentant peut-être de l'autre le jumeau inséparable qu'il aurait perdu dans une tourmente, un sort fatal les empêchant à jamais de se réunir. Ils se ressemblaient en secret. Nous ne sauront jamais à quel point. Que ce soit dans la vie ou dans les chansons, on cherchera en vain une allusion à leur " amour " Barbara n'est pas la femme ni même une femme dans les chansons de Brel. Il n'est pas l'homme de ses chansons. Ils eurent pourtant la volonté de partager un travail, une tranche de vie. Ce fut le film Franz, en 1971. Brel disait  :  " Franz, c'est une histoire d'amour médiocre, entre un gars et une fille au physique médiocre, à l'intelligence limitée, et qui ne sont pas à la hauteur de leurs rêves. "   Un beau film qui n'eut pas un grand succès et c'est dommage. Il laissera à la postérité le portrait d'un couple bizarre et impossible, émouvant et pathétique. Le seul témoignage d'une rencontre unique. Le 9 octobre 1978, le rêveur des Marquises embarquera pour son dernier voyage, si jeune, à peine cinquante ans. Elle sera là pour lui dire adieu et le laissera voguer douze ans et  " longer les mers et traverser les dunes " avant de lui adresser, de Mogador 1990, une longue lettre sans rimes en guise de chanson "  Gauguin  "  Une merveilleuse  " cantate "  où revient la pluie du deuil mais sous d'autres cieux.


Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa.
Le vent, sur les longs arbres verts
Jette des sables d'ocre mouillés.
Il pleut sur un ciel de corail
Comme une pluie venue du Nord
Qui délave les ocres rouges
Et les bleus-violets de Gauguin.
Il pleut...

Vendredi 16 novembre 2007 à 8:56


Les Pianos !


Plusieurs Scénarios...


- Vous n'appelez tout de même pas ça un piano ? Cette chose jaune qui va m'éblouir ? Il est complètement faux en plus. - Mais madame, la semaine dernière, jacques Brel... - Je n'ai pas le talent de monsieur Brel. Et puis vous mentez, jamais Jouannest n'aurait joué là-dessus. Joss ! Essaye-le. Joss fait le dos rond, voudrait que ça s'arrange. - Écoute, Barbara... en le réaccordant peut-être... en jouant moins fort... - En chantant dans le noir et en me trouvant une mandoline à la place... Malheureusement, elle jouait quand même, s'excusant entre deux chansons. Une fois le spectacle commença avec plus d'une heure de retard, le public silencieux subissant derrière le rideau fermé le concert de l'accordeur que l'on n'avait trouvé qu'à l'heure du dîner.

 
Casquée, bottée, nez pointu, la chanteuse se fait ouvrir les coulisses. Mine sidérée du machiniste de service. Il est quatre heures de l'après-midi. - Où est le piano ? - Là, madame, je crois. - Vous croyez ? - Oh ! moi... Les pianos... - Ça commence bien. Joss ! Ça va, l'accord ? Joss pianote, fait la moue. - Appelez-moi le directeur ! Un homme, disons affable, arrive. -
" 442 " ça vous dit quelque chose ? - Excusez-moi, madame ? - Je ne peux pas jouer sur ce piano. Appelez-moi l'accordeur !


-
Elle s'assied sur le tabouret, enveloppée dans son châle noir. On gèle. Elle ouvre le piano, l'essaye, reste figée. - Où est le directeur ? - Mais madame... Il a un déjeuner d'affaires. - Ah oui ? Quand il reviendra, dites-lui que s'il ne change pas ce... piano, il n'y a pas de spectacle ce soir - Mais madame, c'est plein... - Justement ! Le directeur arrive, disons, la mine enfarinée. - On me dit que vous n'aimez pas mon piano, madame ? - Qu'elle piano ? C'est une casserole votre piano ! - Mais... France Gall en était contente et... - Je n'ai pas le talent de madame France Gall. - Il faut vous dire, madame, que les musiciens ne sont pas toujours tendres avec les instruments... Je ne savais pas que vous jouiez vous même... Ma femme est pianiste et... - Ah ? Vous avez un piano chez vous ? ( mine navrée du directeur ) - Oui, un Steinway... ( Oeil brillant de la chanteuse ) - Allez me le chercher ! Ce qui fut fait. 


Un jour il y eut Fontainebleau. Joli petit théâtre. Georges Ollivier, qui ne devait pas avoir la conscience tranquille, clamait " Vous allez voir un piano magnifique " Arrivée de la chanteuse et de son équipe sur le plateau. Lumière. Nous nous regardons atterrés. Elle  : - Qu'est-ce que c'est que ça ? Le directeur tout fier : - Ah, madame, il est d'époque ! Elle s'approche. L'instrument est entièrement peint, couvercle et flancs, de femmes nues, Vénus et autres déesses blondes, environnées de fleurettes et d'amour joufflus. - C'est une oeuvre d'art, messieurs dames ! - Bien sûr, bien sûr... Venez là, monsieur le directeur. ( Elle assied le pauvre homme sur son tabouret. ) Voilà vous êtes là, vous chantez " Il pleut sur Nantes " vous ouvrez les yeux, alors les seins de la dame vous sautent à la figure... Après palabres à n'en plus finir, c'est elle qui trouva la solution : on loua chez Borniol une tenture noire dont on empaqueta l'oeuvre d'art. Pendant son tour de chant, elle expliqua au public, ravi, les seins de la dame. Le directeur fut tout de même déçu.

 
Extrait du livre


 http://mybabou.cowblog.fr/images/livremarieB.gif 

Jeudi 15 novembre 2007 à 8:03

 


Il y a des hommes qui chantent qui sont traversés par les femmes qui chantent. Georges Moustaki est de cette race de métèques. Avec Piaf l'amour n'a duré qu'un an. Avec Barbara l'amitié fut sans faille. Jusqu'au bout. Il avait composé une chanson qu'il voulait partager avec elle juste avant qu'elle ne parte. Et puis entre eux, il y a ce fauteuil à bascule qu'il avait acheté pour elle quand elle lui rendrait une petite visite. Et elle s'est balancée plus d'une fois. Le temps a passé. Elle n'est plus venue. Le rocking-chair s'ennuyait. Un jour, Georges lui a dit au téléphone que son fauteuil, s'il ne basculait plus, était comme mort. Elle lui a répondu :
Dis-lui que je viendrai me balancer et rire de tous les rires...


¤¤¤


" Entre Barbara et moi c'était la tendresse, la connivence, les chansons, les balades à moto, les dîners à l'île saint Louis, les fous rires, les émotions, les duos sur scènes et dans la vie, les coups de téléphone à 5 heures du matin, les tournées, les passions, la fidélité... "


Georges Moustaki

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