Jeudi 30 juillet 2009 à 8:45



<  Le minotaure  >


Le minotaure  ( F.Wertheimer/Barbara )  ( 1973 )


Dans le grand labyrinthe où je cherchais ma vie,
Volant de feu en flamme comme un grand oiseau ivre
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
J'ai cherché le vertige en apprenant à vivre

J'ai cheminé souvent, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant malade, envoûté par un charme

Dans ce grand labyrinthe, allant de salle en salle,
De saison en saison, et de guerre en aubade
J'ai fait cent fois mon lit, j'ai fait cent fois mes malles,
J'ai fait cent fois la valse, et cent fois la chamade

Je cheminais toujours, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes

Mais un matin tranquille, j'ai vu le Minotaure
Qui me jette un regard comme l'on jette un sort

Dans le grand labyrinthe où il cherchait sa vie,
Volant de feu en flamme, comme un grand oiseau ivre
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
Il cherchait le vertige en apprenant à vivre

Il avait cheminé, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes

Dans ce grand labyrinthe, de soleil en soleil,
De printemps en printemps, de caresse en aubaine
Il a refait mon lit pour de nouveaux sommeils,
Il a rendu mes rires et mes rêves de reine

Dans le grand labyrinthe, de soleil en soleil,
Volant dans la lumière, comme deux oiseaux ivres
Parmi les dieux nouveaux et les nouveaux amis,
On a mêlé nos vies et réappris à vivre...

Mardi 28 juillet 2009 à 7:40



<  Moi, j'balance  >

Chanson du film La fiancée du pirate de Nelly Kaplan


Moi, j'balance  ( G.Moustaki/G.Moustaki )  ( 1969 )


Moi, je m'balance,
Je m'offre à tous les vents
Sans réticences
Moi, je m'balance,
Je m'offre à qui je prends,
Le coeur indifférent

Venez, venez vite
J'veux tout, mais tout de suite
Entrez dans ma danse
Moi, je m'balance
Dégrafez les cols blancs
De vos consciences
Moi, je m'en balance,
Mon lit est assez grand
Pour des milliers d'amants

Moi, je m'balance,
Au soleil de minuit
De mes nuits blanches
Moi, je m'balance,
Chacun sera servi
Mais c'est moi qui choisis

C'est moi qui invite,
C'est moi qui vous quitte
Sortez de ma danse

Moi, je m'balance
Parmi tous vos désirs,
Vos médisances
Moi, je m'balance,
Sans adieu ni merci
Je vous laisserai ici
Sans adieu ni merci
Je vous laisserai ici

Car j'm'en balance
J'm'en balance
Je m'balance

Moi, je m'balance
Au soleil de minuit
De mes nuits blanches
Moi je m'balance,
Chacun sera servi
Mais c'est moi qui choisis

C'est moi qui invite,
C'est moi qui vous quitte,
Sortez de ma danse.

Moi, je m'balance,
Parmi tous vos désirs
Vos médisances
Moi, je m'balance
Sans adieu ni merci
Je vous laisserai ici
Sans adieu ni merci
Je vous laisserai ici

Car j'm'en balance,
J'm'en balance
J'm'en balance
J'm'en balance...

Mercredi 15 juillet 2009 à 7:53



<  Ma maison  >


Ma maison   ( F.Wertheimer/Barbara )   ( 1973 )


Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison

Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin
Qui danse au crépuscule autour d'un feu qui chante
Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
Et leurs images embaument aux brises frissonnantes
Aussi folle que l'aube, aussi belle que l'ombre,
Dans cette maison-là, j'ai installé ma chambre

Ma chambre est une église où je suis, à la fois,
Si je hante un instant ce monument étrange,
Et le prêtre et le Dieu et le doute à la fois
Et l'amour et la femme et le démon et l'ange
Au ciel de mon église brûle un soleil de nuit
Dans cette chambre-là j'y ai couché mon lit

Mon lit est une arène où se mène un combat
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens
Une arène où l'on meurt aussi souvent que ça
Mais où l'on vit, pourtant, sans penser à demain
Où mes grandes fatigues chantent quand je m'endors
Je sais que, dans ce lit, j'ai ma vie, j'ai ma mort

Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ta maison...

Mardi 19 mai 2009 à 8:41


http://mybabou.cowblog.fr/images/aazz.jpg


Je me souviens du soir où, à la fin de son récital du Châtelet, après d'innombrables rappels, elle nous avait entraînés presque en courant, mon fils et moi, dans sa loge. " Surtout, m'avait-elle dit , ferme bien la porte, ILS seraient capables de venir jusqu'ici. ILS sont terribles. Dieu que je les aime, mais ILS m'empêchent de respirer. ILS finiront par m'étouffer, oui, m'étouffer. " Et puis elle s'était accroupie, avec Gabriel, devant un grand réfrigérateur rempli de petits pots pour bébés aux fruits. " Je ne mange plus que ça, très bon pour ma voix  " A eux deux, ils en avalèrent une dizaine pendant que, m'improvisant garde du corps, je bloquais la porte du pied et jetais un œil attendri sur ce jardin d'enfance improvisé à même la moquette. " NE LES laisse pas entrer !  " Quand elle ne chantait pas, Barbara ne quittait jamais Précy, où elle figurait une séquestrée. Les journées étaient courtes, les nuits, très longues. Elle pouvait demeurer éveillée plus de soixante-douze heures. Dans chaque pièce, des lampes rouges figuraient les coursives d'un paquebot à la dérive. Fugueuse cathodique, elle regardait beaucoup la télévision, suçait des bâtons de réglisse, des demis-citrons et des cornichons, zappait jusqu'à l'aube en tricotant la laine, le coton et le velours-chenille, exécutait pendant d'ennuyeux débats, d'insipides feuilletons américains et des dessins animés japonais, des écharpes trop longues, couleur chocolat, qui rejoindraient d'improbables pull-over aux manches d'inégales longueurs. L'insomniaque envoyait des fax tendres au cœur des ténèbres, arrosait sous la lune les fleurs de son jardin et se couchait quand le jour se levait. Longtemps, en effet, elle a pensé, grand oiseau de nuit, que le soleil était son ennemi personnel.

Lundi 18 mai 2009 à 7:49



<  Une autre lumière  >

Marie-Paule Belle a écrit cette chanson en hommage à Barbara.




Une autre lumière  ( M.P Belle/M.P Belle )
 
Tu aurais dû attendre un peu
Avant de partir
Que l'on se connaisse un peu mieux
Le temps de se dire
Des choses qui ne servent à rien
Mais qui font rêver
Quelques mots dont on a besoin
Pour pouvoir chanter

[ Refrain ]
"Rappelle-toi, Barbara"
Nous a dit Prévert
Le soleil de ta voix
N'aura pas d'hiver

Ta folie, ta vivacité
Aidaient notre vie
Et ta voix, même un peu cassée,
Comme elle manque ici !
Vêtue de noir pour l'extérieur
Tu virevoltais
Tout était blanc à l'intérieur
Mais tu le cachais

[ Refrain ]

Aujourd'hui, loin des projecteurs
Une autre lumière
Enveloppe ton âme et ton cœur
Plus fort et plus clair
Et ces mots que tu as chantés
"Donne-moi la main"
Je les envoie sans m'arrêter
Ça me fait du bien

Comme toi, je n' sais pas dire "Je t'aime"
Mais à ma façon,
J'ai voulu te le dire quand même
Dans une chanson.

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