Jeudi 30 juillet 2009 à 8:45



<  Le minotaure  >


Le minotaure  ( F.Wertheimer/Barbara )  ( 1973 )


Dans le grand labyrinthe où je cherchais ma vie,
Volant de feu en flamme comme un grand oiseau ivre
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
J'ai cherché le vertige en apprenant à vivre

J'ai cheminé souvent, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant malade, envoûté par un charme

Dans ce grand labyrinthe, allant de salle en salle,
De saison en saison, et de guerre en aubade
J'ai fait cent fois mon lit, j'ai fait cent fois mes malles,
J'ai fait cent fois la valse, et cent fois la chamade

Je cheminais toujours, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes

Mais un matin tranquille, j'ai vu le Minotaure
Qui me jette un regard comme l'on jette un sort

Dans le grand labyrinthe où il cherchait sa vie,
Volant de feu en flamme, comme un grand oiseau ivre
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
Il cherchait le vertige en apprenant à vivre

Il avait cheminé, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes

Dans ce grand labyrinthe, de soleil en soleil,
De printemps en printemps, de caresse en aubaine
Il a refait mon lit pour de nouveaux sommeils,
Il a rendu mes rires et mes rêves de reine

Dans le grand labyrinthe, de soleil en soleil,
Volant dans la lumière, comme deux oiseaux ivres
Parmi les dieux nouveaux et les nouveaux amis,
On a mêlé nos vies et réappris à vivre...

Mercredi 3 juin 2009 à 6:32

 
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Une question se pose : Barbara a-t-elle considéré le cinéma comme une simple passade, un cadeau offert à ses amis les plus chers ? L'entretien accordé à Michel Perez en 1972 prouve qu'elle y a, sans doute, secrètement rêvé. " J'aimerais bien tourner avec Polanski, Losey, Visconti, Fellini. J'aurais aimé tourner Lola de Jacques Demy. Et alors là, on est en plein délire, j'aurais aimé tourner avec Erich von Stroheim, avec Max Ophuls (...) " C'est vrai, on l'aurait bien vue dans Le plaisir. Dans le rôle de Mila Parély la " belle juive " de La Maison Tellier, aussi brune qu'elle, et aussi douloureuse. Avec Danielle Darrieux, tendre et fragile Madame Rosa, Barbara aurait fredonné : " Combien je regrette mon bras dodu, ma jambe bien faite et le temps perdu. " Et puis, tard dans la nuit, pour les esseulés et les retardataires, les derniers clients tristes de toutes ces filles de joie, elle aurait entonné, avec Rosa-Darrieux, sous l'œil réprobateur de la patronne-Madeleine Renaud, ce refrain égrillard et nostalgique :

Nous avons eu Lulu Mange-Tout
Nana-Frisson et miss Poilpoil
Celle qui rendit les hommes fous
Quand elle dansait avec ces voiles
Qui cachaient même pas son cœur
Ni ses six poils de salsifis
Nous avons eu Nini d'Honfleur
Et Rita qui pissait au lit.

De jolies putes vraiment
Et un vraiment bien beau bordel
Même qu'à Dakar
Ça je peux le dire
Ils n'en avaient pas de pareil.


 Extrait de la chanson De jolies putes vraiment  " Madame "

Télérama

Mardi 2 juin 2009 à 6:33




<  Les amis de Monsieur  >


Les amis de Monsieur 
( E.Héros/Cellarius/Fragson/L.Del ) ( 1897 )



Bien qu'il possède une femme charmante
L'ami Durand est un coureur
V'la t'y pas qu'il reluque sa servante
Et qu'il la reluque en amateur
Il lui murmure dites donc ma fille
Entre nous vous êtes fort gentille
Et votre personne crénom d'un chien
Au naturel doit être très bien

Ah! Monsieur, répond la petite bonne
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Car fit-elle d'un air étourdi
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit

Durand de plus en plus s'emballe
A la petite bonne il fait la cour
Et pour décrocher la timbale
Il lui jure toute une vie d'amour
Voyons, ne fais pas la dégoûtée
Au contraire tu devrais être flattée
Dans la chambre je monterai sans bruit
Laisse donc ta porte ouverte cette nuit

Ah! Monsieur, répond la petite bonne
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Parait que je possède un bon lit
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit

Au rendez-vous, elle fut fidèle
Mais comme elle hésitait un peu
Durand s'excita de plus belle
Avait la tête et le coeur en feu
Voyant qu'elle retirait sa chemise
En devenant rouge comme une cerise
Il s'écria tout folichon
Je n'ai jamais vu d'aussi beaux...

Ah! Monsieur, répond la petite bonne
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Je comprends que vous soyez ébahi
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit

Comme Durand a de la galette
Et qu'il n'est pas vilain garçon
Elle fit pas longtemps la coquette
Et céda sans faire de façons
Ici des points pour la censure
Puis il s'écria je t'assure
Je te trouve exquise c'est merveilleux
Et que ma femme tu t'y prends bien mieux

Ah! Monsieur, répond la petite bonne
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Que je m'y prends mieux que Madame pardi
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit

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