Jeudi 28 mai 2009 à 12:55




<  Extraits de Profils Barbara  >

Mercredi 27 mai 2009 à 9:12



<  L'indien  >


L'indien   ( Barbara/Barbara )   ( 1970 )



Ne me dis rien
Je n'entends rien
Je ne vois rien
Que m'importe
Je n'écoute pas
Ce que tu me dis
Regarde moi
Tu vois bien que j'ai changé
Il n'est pas meilleur que toi
Il n'est pas plus beau que lui
Il n'y a rien dans sa voix
La clarté de tes yeux gris
Est plus douce et lumineuse
Que le jais noir de ses yeux
Mais je n'y puis rien changer
Il ne faisait pas très beau
Ni même orage ni pluie
Rien ne m'a semblé nouveau
Peut être qu'il m'a sourit
Le jour où je l'ai croisé
Il ressemblait à beaucoup d'autres
Pourtant tout basculé
Avec lui et pour lui
Mais qui est-il
Et que d'où vient-il
Je n'en sais rien
Que m'importe
Il ressemble à beaucoup d'autres
Et pourtant
Si différent
Quelque chose m'est arrivé
C'est lui partout où je vais
Que je reste ou que je le fuis
Il me brûle et à la fois
Me tient à l'ombre de lui
J'ai couché bien des nuits
J'ai aimé d'autres que lui
Mais je n'avais rien connu
Avant de l'avoir connu
Il a des cheveux de nuit
Longs et brillants de satin
Que j'aime y glisser mes mains
Il a des cheveux d'Indien
Et le temps de vie qu'il me reste
Le temps qu'il me reste à vivre
Avec lui
Ne me dis rien
Je n'entends rien
Oui je m'en vais
Tu t'emportes
Il n'est meilleur que toi
Je l'aime
Il a des cheveux d'indiens
Que j'aime
C'est lui partout où je vais
Je l'aime
Quelque chose m'est arrivé
Quelque chose m'est arrivé
Il n'est pas meilleur que toi
Il n'est pas plus beau que lui
Il n'y a rien dans sa voix
La clarté de tes yeux gris
Est plus douce et lumineuse
Que le noir jais de ses yeux
Et je n'y peux rien changer
Et c'est lui c'est lui
Il a des cheveux d'indien
Noirs et brillants de satin
Que j'aime
Je l'aime...

Mardi 26 mai 2009 à 6:53

 
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Dès la première fois où je l'ai vue, adolescent ( en 1987 au Théâtre du Châtelet ) j'ai été fasciné par le courant qui passait entre elle et le public. Je me souviens encore de son mouvement de nuque, de son visage qui brillait comme un éclair. Je suis sorti bouleversé, autre. L'expérience de son concert m'a changé. Je suis devenu un fan, collectionnant ses disques et les articles sur elle. Comme c'était une artiste secrète, je glanais toutes les informations possibles. Je lui ai même écrit des lettres, que je n'ai jamais postées... Je me revois à la sortie d'un de ses concerts à Mogador, faisant le pied de grue pour tenter de l'apercevoir. Quand elle est passée, elle a lancé des roses. J'en ai ramassé une et l'ai mise sur mon piano. Et lorsque j'ai enregistré mon premier disque, à 20 ans, je lui ai envoyé. Je n'ai jamais ressenti l'envie de la rencontrer. Sauf une fois : on m'avait proposé de participer à une émission de radio, dont le principe était de recevoir un artiste classique en compagnie d'un invité de son choix. J'avais imaginé faire ça avec elle, mais elle m'a opposé un non catégorique... avant de se raviser et de me faire dire que finalement, oui, peut-être. C'était deux mois avant sa mort. Nous autres pianistes, nous cherchons à retrouver la voix humaine à travers notre instrument ; c'est même la quête de notre vie. Nos maîtres, ce sont les chanteurs. Quand je joue, j'essaie de faire parler le piano, de mettre des syllabes sur chaque note. Barbara a influencé mon jeu. J'ai toujours été impressionné par la musicalité de son chant ( elle disait souvent qu'elle chantait " autour " de la mélodie, pas en dessous ni au-dessus ) ; même à la fin, malgré sa voix cassée. C'est une leçon pour n'importe quel musicien, quel que soit son instrument. Une chanson, c'est extrêmement difficile à écrire : on peut en dire autant en trois minutes que dans une grande symphonie, mais il y faut des mots simples, une mélodie qui serve ces mots, et qui soit facile à retenir. Elle avait réussi cet équilibre subtil entre des mélodies sublimes er de belles harmonies, assez simples. Elle utilisait beaucoup ce qu'en jargon musical on appelle des " marches harmoniques " Elle avait un don inné pour ça, tout en ne connaissant pas vraiment la musique. Moi, je suis né sur une scène, avec un père metteur en scène et une mère danseuse. Je me sens chez moi dans un théâtre plus que dans mon appartement. J'ai retrouvé chez Barbara ce sens du territoire, cette façon de s'approprier l'espace dont elle avait le secret : en concert, il n'y avait pas un seul recoin de la scène qui ne soit à elle. Une des leçons qu'elle m'a données, c'est de ne pas craindre les défaillances, de leur laisser de la place, de les utiliser, de les mettre en avant même, pour affirmer son style. Aujourd'hui, quand j'enregistre un disque, je prends soin de laisser des accidents, des passages imparfaits. C'est aussi ce qui fait l'humanité de la musique.

Alexandre Tharaud ( Pianiste )

Lundi 25 mai 2009 à 7:34

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Il faudra des années à Barbara pour accepter de regarder sa voix en face. En 1993, elle parle librement de ce sujet douloureux :  
" Alors, la voix ! Evidemment, elle vieillit, d'ailleurs, c'est vrai que j'ai eu à un moment la voix qui s'est cassée ( En 1984, deux ans avant les représentations de Lily Passion, avec Gérard Depardieu , l'idée lui est même venue de mettre en scène une chanteuse aphone ) et qui, bizarrement, revient maintenant. Bon, alors, il faut aller " avec " il ne faut pas aller " contre " les choses. Quand, par exemple, on entre en scène, on se sent très laid, ça peut arriver, des soirs, bien que la scène rende beau, et bien, il ne faut pas aller " contre " cette laideur, il faut aller " avec " soi, parce que, si on ne s'accepte pas dans cet instant-là, on va pas passer, il faut aller " comme ça " Je dirais même, peut-être, accentuer cette chose, plutôt que d'essayer de la masquer.
Tu peux tout faire sur une scène...
Si tu fais frire des œufs, et que vraiment les gens arrivent à en sentir l'odeur et les manger, c'est bon.
Si tu fais frire des œufs et qu'il n'y a pas d'odeur... ça va pas. "

Cette déclaration illustre parfaitement l'immense intelligence artistique et l'intuition psychologique dont Barbara était dotée. Plus qu'une leçon de théâtre, elle nous donne ici une leçon de vie dont on peut tirer l'enseignement suivant : il nous faut considérer, respecter et dompter ses faiblesses et ses maux, afin de les mettre en scène plutôt que de les subir. Il est certain que Barbara adopta cette conduite, sans doute à la ville, mais surtout sur scène. Ayant parfaitement intégré ses douleurs physiques aussi bien que ses faiblesses vocales, Barbara possédait le grand art de farder ses blessures en y ajoutant plus de rouge-sang. Ainsi, ne sachant plus s'il s'agissait d'une couleur réelle ou d'un maquillage, personne ne pouvait se sentir mal à l'aise à l'audition d'une note approximative ou d'un souffle déchiré. L'intelligente ! Elle savait puiser dans ses défaillances son grand art de la dramaturgie. Tout le talent de Barbara tient à son génie de la théâtralité.

Alain Wodrascka  ( Auteur ) 

Vendredi 22 mai 2009 à 7:42



<  A force de  >


A force de   ( G.Depardieu/Barbara )   ( 1996 )


A force de m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
A force de m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
C'est toi
Que j'ai perdu
Je t'ai perdu
Maintenant libre de toi
C'est là que tu me manques
C'est là
Que tu me manques
Tu me manques
Tant de solitude
Depuis ton départ
Même le fond se vide
Plus de sens à rien
Tu étais dans ma chair
Tu étais dans mon sang
Plus pareil dans moi
Plus moi-même sans toi
Même le fond se vide
Et tout s'efface
Plus de sens à rien
Irais-je alors avec les anges
Maintenant que tu es parti
A trop m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
A trop m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
C'est toi
Que j'ai perdu
Oh mon amour
Je t'ai perdu
Je t'ai perdu

Jeudi 21 mai 2009 à 7:00

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Ma mère me chantait sa Petite cantate. Je la trouvais magique, un peu morbide, merveilleuse. J'étais sensible à son côté slave. Je n'ai longtemps écouté qu'elle et la chanson anglaise. Ado, j'ai refusé d'aller la voir au Châtelet. Je m'en suis toujours voulu. Plus tard, j'ai acheté le DVD :  la splendeur de Barbara, la beauté de la salle, l'ambiance électrique... Tout m'a donné envie de chanter là, et d'y faire un spectacle assez dépouillé. Je l'ai fait, en octobre 2006. Puisque j'étais là à cause d'elle, je devais la chanter. Mais j'ai du mal  :  j'y perds mon souffle, j'ai la gorge serrée, des sanglots montent. J'ai parlé d'elle avec Bernard Lavilliers, avec Jean-Louis Aubert qui l'ont connue. Jean-Louis m'a raconté qu'elle voulait que chaque minute soit intense, qu'il y avait un tourbillon artistique autour d'elle... Ca manque, des êtres comme elle qui fédèrent, qui génèrent. Il y a une grâce totale dans ses enregistrements des années 1960, juste dans le son : on entend ses lèvres, son souffle, la pression de l'air. On entend ce qu'il y a de miraculeux dans cette voix, qui l'était toujours même brisée, dans les années 1980. Elle allait haut, très haut...

Raphaël   ( Chanteur )

Mercredi 20 mai 2009 à 13:57



<  A chaque fois  >



A chaque fois   ( Barbara/Barbara )   ( 1967 )



Chaque fois qu'on parle d'amour
C'est avec jamais et toujours
Viens, je te fais le serment
Qu'avant toi, y'avait pas d'avant
Le jour, la nuit c'était pareil,
Y'avait pas au creux de mes reins
Douce la chaleur de tes mains,
A chaque fois, à chaque fois
Chaque fois qu'on parle d'amour

Chaque fois qu'on aime d'amour
C'est avec jamais et toujours
On refait le même chemin
En ne se souvenant de rien
Et l'on recommence, soumise,
Florence et Naples,
Naples et Venise,
On se le dit et on y croit
Que c'est pour la première fois
A chaque fois, à chaque fois
Chaque fois qu'on aime d'amour

Ah, pouvoir encore et toujours
S'aimer et mentir d'amour
Et bien qu'on connaisse l'histoire
Pouvoir s'émerveiller d'y croire
Et se refaire pour pas une thune
Des clairs d'amour au clair de lune
Et rester là c'est merveilleux
A se rire du fond des yeux
Ah pouvoir encore et toujours
S'aimer et mentir d'amour

Ah, redis-le, redis-le moi
Que je suis ta première fois
Viens et fais-moi le serment
Qu'avant moi y'avait pas d'avant
Y'avait pas d'ombre et pas de soleil
Le jour, la nuit, c'était pareil,
Y'avait pas au creux de tes reins
Douce la chaleur de mes mains
Ah, redis-le, redis-le moi
Que je suis ta première fois
Ah, redis-le moi, je te crois
Je t'aime, c'est la première fois
Comme à chaque fois
Comme à chaque fois
Comme à chaque fois...

Mardi 19 mai 2009 à 8:41


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Je me souviens du soir où, à la fin de son récital du Châtelet, après d'innombrables rappels, elle nous avait entraînés presque en courant, mon fils et moi, dans sa loge. " Surtout, m'avait-elle dit , ferme bien la porte, ILS seraient capables de venir jusqu'ici. ILS sont terribles. Dieu que je les aime, mais ILS m'empêchent de respirer. ILS finiront par m'étouffer, oui, m'étouffer. " Et puis elle s'était accroupie, avec Gabriel, devant un grand réfrigérateur rempli de petits pots pour bébés aux fruits. " Je ne mange plus que ça, très bon pour ma voix  " A eux deux, ils en avalèrent une dizaine pendant que, m'improvisant garde du corps, je bloquais la porte du pied et jetais un œil attendri sur ce jardin d'enfance improvisé à même la moquette. " NE LES laisse pas entrer !  " Quand elle ne chantait pas, Barbara ne quittait jamais Précy, où elle figurait une séquestrée. Les journées étaient courtes, les nuits, très longues. Elle pouvait demeurer éveillée plus de soixante-douze heures. Dans chaque pièce, des lampes rouges figuraient les coursives d'un paquebot à la dérive. Fugueuse cathodique, elle regardait beaucoup la télévision, suçait des bâtons de réglisse, des demis-citrons et des cornichons, zappait jusqu'à l'aube en tricotant la laine, le coton et le velours-chenille, exécutait pendant d'ennuyeux débats, d'insipides feuilletons américains et des dessins animés japonais, des écharpes trop longues, couleur chocolat, qui rejoindraient d'improbables pull-over aux manches d'inégales longueurs. L'insomniaque envoyait des fax tendres au cœur des ténèbres, arrosait sous la lune les fleurs de son jardin et se couchait quand le jour se levait. Longtemps, en effet, elle a pensé, grand oiseau de nuit, que le soleil était son ennemi personnel.

Lundi 18 mai 2009 à 7:49



<  Une autre lumière  >

Marie-Paule Belle a écrit cette chanson en hommage à Barbara.




Une autre lumière  ( M.P Belle/M.P Belle )
 
Tu aurais dû attendre un peu
Avant de partir
Que l'on se connaisse un peu mieux
Le temps de se dire
Des choses qui ne servent à rien
Mais qui font rêver
Quelques mots dont on a besoin
Pour pouvoir chanter

[ Refrain ]
"Rappelle-toi, Barbara"
Nous a dit Prévert
Le soleil de ta voix
N'aura pas d'hiver

Ta folie, ta vivacité
Aidaient notre vie
Et ta voix, même un peu cassée,
Comme elle manque ici !
Vêtue de noir pour l'extérieur
Tu virevoltais
Tout était blanc à l'intérieur
Mais tu le cachais

[ Refrain ]

Aujourd'hui, loin des projecteurs
Une autre lumière
Enveloppe ton âme et ton cœur
Plus fort et plus clair
Et ces mots que tu as chantés
"Donne-moi la main"
Je les envoie sans m'arrêter
Ça me fait du bien

Comme toi, je n' sais pas dire "Je t'aime"
Mais à ma façon,
J'ai voulu te le dire quand même
Dans une chanson.

Vendredi 15 mai 2009 à 9:52



<  Qui est Qui  >

Une des chansons du spectacle  " Lily Passion "


 
Qui est Qui  ( Barbara.L.Plamondon/Barbara )  ( 1986 )
 
De quelle nouvelle Babylone
Viennent ces belles amazones
Avec leurs franges sur le front ?
Sont-ce des anges ou des démons ?
Qui sont-ils ou qui sont-elles
Sous leurs faux-cils sous leurs jarretelles,
Sous leur poitrine de silicone,
Perruques platines et lèvres chaudes,
Sous leurs tignasses incandescentes,
Leurs robes de strass phosphorescentes,
Talons aiguilles et bas résilles
Comme des filles de pacotille
Qui est qui ?
Parmi tous ces travestis,
Cherchez la femme.
Qui est qui ?
On ne sait plus qui on suit
Quel programme.
Qui est qui ?
Peu importe notre anatomie,
Ce qui compte, c'est ce qu'on nous a mis
Au fond de l'âme
Qui est qui ?
Qu'est-ce que ça peut faire, au fond d'un lit,
La nuit, tous les chats sont gris
Qu'est-ce qui fait le plus mal,
Quand on est animal,
Etre mâle ou femelle,
Qu'est-ce qui fait le plus mal
Et où est l'anormal ?
Etre un il ou une elle ?
Une elle sur une île ?
Ou un il sous mon aile ?
Qui est qui ?
Parmi tous ces travestis,
Cherchez la femme.
Qui est qui ?
On ne sait plus qui on suit,
Quel programme
Mais pourquoi semer la zizanie
Dans ce monde où tout est harmonie
Finissons la comé comé comédie
Vous avez gagné votre pari
Je suis la femme,
La femme,
La femme,
Suivez-moi,
Suivez-moi
Je suis femme
La femme...

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