Lundi 17 mars 2008 à 9:08

 


Marie Chenevance  ( J.L.Dabadie/Barbara )  ( 1967 )
 

Je me souviens
Elle le croyait magicien
Oh, Marie, Marie Chenevance
Oh, Marie, Marie Chenevance

Il avait inventé un oiseau qui danse
Et l'avait donné avec innocence
A Marie, Marie Chenevance
A Marie, Marie Chenevance

Mais elle était une petite fille
Alors ils ont fait des histoires
En la jetant derrière les grilles
Ceux qui n'ont pas voulu croire
Qu'ils allaient simplement
Et, la main dans la main,
Qu'ils allaient doucement
Loin, la main dans la main,
La main dans la main

Je me souviens
Elle le croyait magicien
Oh, Marie, Marie Chenevance
Oh, Marie, Marie Chenevance
Et voilà l'offense
Il avait trouvé
Comme un air d'enfance
Dans les yeux noyés
De Marie, Marie Chenevance
De Marie, Marie Chenevance

Mais elle était une toute petite fille
Alors ils ont lâché les chiens
Sur un pantin de pacotille
Et je ne me souviens pas bien
Il lui donnait la main.
Ils allaient ensemble,
Un oiseau, un pantin,
Elle et lui, en septembre, en septembre

Je me souviens
Sur le sable de Septembre
Avec ses cheveux d'ambre
Et ses yeux de faïence
Oh, Marie, Marie Chenevance
Oh, Marie, Marie Chenevance

Un oiseau qui danse
Un homme, une petite fille,
Un arlequin de pacotille
La main dans la main
Alors, ils ont lâché les chiens
Marie Chenevance
Marie, Marie, Marie Chenevance
Oh, Marie, Marie Chenevance

Vendredi 7 mars 2008 à 8:59

 


Le bourreau   ( Barbara/E.Roda-Gil )  ( 1973 )
 

Tendu de crêpe, au crépuscule,
Flanqué d'un grand noir majuscule
Au zénith profond de minuit
Il avance dedans la vie
Le bourreau, le bourreau

Moi, je le nargue lentement
Comme un jour d'hiver au printemps,
Comme la toute dernière gelée
Sur l'avant-garde de l'été
Ce bourreau, ce bourreau

Car moi je vis, comme un éclat
Qui en sait peu, qui ne sait pas
Car moi je vis, comme un éclat
De feu d'amour en feu de joie
Et tant pis si, de temps en temps
Il neige un peu sur mes printemps
Je sais bien que, certains matins
Il y a des fleurs de chagrin

Flanqué de son grand M majuscule
Tendu de crêpe au crépuscule
Au zénith profond de mes nuits
Il avance dedans ma vie
Le bourreau, le bourreau

Il connaît très bien son chemin
Tous les chiens lui lèchent la main
Il connaît très bien son chemin
Tous les chiens lui lèchent la main
Au bourreau, au bourreau
Mais moi je vis, comme un printemps
Qui sait très bien, qui prends son temps
Mais je vis en attendant
Le temps qu'il me reste de temps

Et bien sûr, que de temps en temps
Il a neigé sur mes printemps
Mais je n'ai pas, dans mon jardin,
Que des fleurs couleur de chagrin

Quand se pose le crépuscule
Vêtue d'un grand noir majuscule
Gantée d'un velours noir qui luit
Moi, je m'en vais vivre ma vie
Sans bourreau, sans bourreau

Tout en le narguant lentement
J'aurais cueilli tous mes printemps,
J'aurais vécu d'avoir aimé,
J'aurais tout pris, tout partagé
Sans bourreau, sans bourreau

Il peut venir au crépuscule
Flanqué de son M majuscule
Au dernier souffle de ma vie
Il ne prendra qu'un corps sans vie,
Au dernier souffle de ma vie
Le bourreau, le bourreau, le bourreau...

Mardi 4 mars 2008 à 8:48


Barbara à ses débuts a chanté les chansons des autres en voici une :


Maîtresse d'acteur  (  L.Xanrof/L.Xanrof  )
 

J'suis collée avec un artiste
Qui joue au théâtre comme emploi
Un rôle d'Alphonse très réaliste,
Si au moins c'était avec moi,
Si au moins c'était avec moi

Il a une mémoire magnifique
Jamais on n'la vu rester coi
Il est toujours à la réplique
Si au moins c'était avec moi,
Si au moins c'était avec moi

Dans la pièce, il chante une romance
Mais c'est dans l'duo qu'il est le roi
A chaque soir on l'bisse et y r'commence
Si au moins c'était avec moi
Ah...

Oh qu'il est beau, surtout quand il lance
Sa magnifique tirade du trois !
Il dit qu'il faut peupler la France
Si au moins c'était avec moi
Ah...

C'est pas drôle pour un cœur qui vibre
De garder pour un acteur sa foi
C'est qu'après minuit qu'il est libre
Si au moins c'était avec moi
Ah...

Tous les soirs il joue les bravaches
Les tombeurs et les fiers à bras
Oui mais au lit, il fait relâche
Malheureusement c'est avec moi,
Malheureusement c'est avec moi
Malheureusement c'est avec moi

Jeudi 28 février 2008 à 7:49

 Extrait de Lily Passion  ( Spectacle de Barbara )


Emmène-moi  ( Barbara/L.Plamondon/Barbara )  ( 1986 )


Emmène-moi dans ton île
Loin des rumeurs de la ville
Je n'ai jamais dit je t'aime
A nul autre qu'à moi-même
Je veux partir dans ton île
Où je sais que, loin des villes,
Sous tes fureurs assassines
Tournent des rondes enfantines
Sous ciel et par dessus terre
J'ai vu grandir la misère
Je n'y peux rien, moi je chante,
Impudique et impuissante
Surgissant de tes nuits mauves,
Tu m'as laissé la vie sauve
Mais tu m'as rendu coupable
De tes crimes abominables
Épargnerais-tu des âmes,
Déposerais-tu les armes
Si je chantais sur ton île
Pour toi seul et loin des villes ?
Aucun homme avant toi
N'a posé ses mains sur moi
Tu devais croiser ma route
Et m'aimer coûte que m'en coûte
Emmène-moi dans ton île

Samedi 23 février 2008 à 9:34

 


Pleure pas   ( Barbara/Barbara )   ( 1994 )


Pleure pas
L'amour s'en va
Mais tu le savais déjà
C'est mieux
D'être seule
Que de se mentir à deux
Quand tout se désagrège,
Quand l'amour se défait,
Quand l'habitude est un piège
Où l'on s'est enfermé
Laisse aller,
Ma chérie
Laisse aller
Viens
On ira
Rue de Vam
Chercher pour toi
Ces boucles d'oreilles en cristal,
Comme tu aimais
Autrefois
J'ai vu ce matin
Qu'il est sorti chez Moussia
Ce livre d'Eluard
Que tu attendais, je crois
Pleure plus
C'est bien
D'être venues
Dans ce parc Montsouris
Où tu jouais
Lorsque tu étais enfant
C'est fou
Comme Paris est séduisant, aujourd'hui
Viens
Asseyons-nous
Près du kiosque à roudoudou
Tu sais,
Quand le désir
N'est plus le désir,
Quand, dans un regard,
On ne se reconnaît plus,
Si tu ne tremblais plus
Quand tu l'entendais venir,
Si tu ne savais plus
Le rejoindre
Partout,
N'importe où,
Laisse aller
Ma chérie,
Laisse aller
Allez viens,
Ma petite fille
Viens
Allons rue de Vam
Te chercher
Ces boucles en cristal.
On rentrera
Par la rue
Du petit lézard gris
Regarde
Comme Paris
Est superbe aujourd'hui
Allez, pleure plus,
Ma chérie
Pleure plus,
Mon enfant
Pleure plus,
Pleure plus, ma chérie...

Mardi 19 février 2008 à 7:58

 


Le verger en Lorraine  ( J.Poissonnier/Barbara )   (1962 )


Tout le sang qu'ont versé
Les hommes dans la plaine
Et tous les trépassés
Des causes incertaines
Ont fait qu'à ce verger
Il pousse par centaines
La rose et le pommier,
Aussi, la marjolaine

Tous ceux qui ont crié
Que leur mort était vaine,
Tous ceux qui ont pleuré
Le front dans la verveine,
Tous ceux qui ont soufflé,
Là, leur dernière haleine
Ont fait de ce verger,
Sur la rive lorraine,
Un creux tendre où s'aimer
Quand les saisons reviennent

Tous ces désarçonnés
Qui n'eurent le temps même
De dire, émerveillés,
Ce sont tes yeux que j'aime
Toutes ces fiancées
Dont l'attente fut vaine,
Ces hommes arrachés
A leur noce prochaine
Sourient à regarder
Ceux que l'amour amène
Sur l'herbe du verger
Quand leurs bouches se prennent

Tous ceux qui ont laissé
Leurs amours quotidiennes,
Les membres fracassés
Et le sang hors des veines,
Tous ceux qu'on a pleurés
Lors des guerres anciennes,
Ceux qu'on a oubliés
Les sans noms, les bohème
Se lèvent pour chanter
Quand les amants s'en viennent
Insouciants, échanger
La caresse sereine
Qui leur fut refusée
Au nom d'une rengaine

Tout le sang qu'ont versé
Les hommes dans la plaine
Et tous les trépassés
Des causes incertaines
Ont fait qu'à ce verger
Il pousse par centaines
La rose et le pommier,
Aussi, la marjolaine,
Ont fait de ce verger
Sur la rive lorraine
Un creux tendre ou s'aimer
Quand les saisons reviennent

Samedi 16 février 2008 à 8:50

Extrait de la pièce de théâtre " Madame "
 


Ils étaient cinq
   ( R.Forlani/Barbara )   ( 1970 )


Ils étaient cinq
C'étaient des hommes
Tous les cinq sentaient le tabac
Même celui qui ne fumait pas

Le premier a bien tenté
De me dire d'où il venait
Et où il voulait aller
Il voulait que je l'écoute
Faut croire qu'il avait, sans doute
Des choses à me raconter
Mais moi, mais moi
Je ne l'ai pas laissé parler
Je ne l'ai pas laissé parler
Je ne l'ai pas laissé parler

Je lui ai mordu la lèvre
Il m'a rendu mon baiser

Ils étaient cinq
C'étaient des hommes
Tous le cinq sentaient le whisky
Même celui qui ne buvait pas

Le second a bien tenté
De me parler de sa mère
De pleurer sur son passé
Il a versé quelques larmes
Il avait le goût du drame et ne pouvait oublier
Mais moi, mais moi
Je ne l'ai pas laissé pleurer
Je ne l'ai pas laissé pleurer
Je ne l'ai pas laissé pleurer

J'ai touché ses cicatrices
Et il m'a déshabillée

Ils étaient cinq
C'étaient des hommes
Tous les cinq m'ont parlé d'amour
Même celui qui ne m'aimait pas

Le troisième, le quatrième
Ont tenté de m'emmener
Ils rêvaient à une épouse
Ils m'avaient imaginée
Au coin de la cheminée
Comme un grillon du foyer
Mais moi, mais moi
Je ne les ai pas laissés rêver
Je ne les ai pas laissés rêver
Je ne les ai pas laissés rêver

Le cinquième, le gentleman
Ne m'a rien dit, pas un mot

Ils étaient cinq
C'étaient des hommes
Tous les cinq sentaient l'œillet
Lorsqu'ils sortaient de mon lit
Lorsqu'ils sortaient de mes bras
Ils étaient cinq et puis voilà
Ils étaient cinq et puis voilà

Vendredi 15 février 2008 à 7:46


A ses débuts Barbara a chanté des chansons de Jacques Brel.  En voici une que j'aime beaucoup.


Il nous faut regarder
  ( J.Brel/J.Brel )   ( 1955 )


Derrière la saleté
S'étalant devant nous
Derrière les yeux plissés
Et les visages mous
Au-delà de ces mains
Ouvertes ou fermées
Qui se tendent en vain
Ou qui sont poings levés
Plus loin que les frontières
Qui sont de barbelés
Plus loin que la misère
Il nous faut regarder

Il nous faut regarder
Ce qu'il y a de beau
Le ciel gris ou bleuté
Les filles au bord de l'eau
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient

Par-delà le concert
Des sanglots et des pleurs
Et des cris de colère
Des hommes qui ont peur
Par-delà le vacarme
Des rues et des chantiers
Des sirènes d'alarme
Des jurons de charretier
Plus fort que les enfants
Qui racontent les guerres
Et plus fort que les grands
Qui nous les ont fait faire

Il nous faut écouter
L'oiseau au fond des bois
Le murmure de l'été
Le sang qui monte en soi
Les berceuses des mères
Les prières des enfants
Et le bruit de la terre
Qui s'endort doucement
Les berceuses des mères
Les prières des enfants
Et le bruit de la terre
Qui s'endort doucement

Lundi 11 février 2008 à 8:33


 


De Shanghai à Bangkok  ( G.Moustaki/G.Moustaki/C.Vic )  ( 1961 )

 


De Shanghai à Bangkok, sur une coque de noix,
Sydney à Caracas, les jours qui passent sans toi
Traînant de port en port, à bord l'ennui, le bourdon
Je repense au retour, dans quatre jours, c'est long

C'est pour toi, ma jolie, que je suis sorti vainqueur
De ces îles perdues, où l'on tue et où l'on meurt
J'ai jeté par dessus bord, tous mes remords, ma conscience,
Pour sortir victorieux du cap de Désespérance

Je t'avais promis, en te quittant,
D'aller conquérir un continent,
De piller pour toi, la fortune toute entière
Il y en aurait tant qu'on ne saurait que faire
Je t'avais promis en te quittant
Des pièces d'or pour ton bracelet
Ben, c'est raté

De Shanghai à Bangkok, sur tous les docks, j'ai flâné
Les filles de couleur m'offraient leur coeur à aimer
Quand j'avais trop le bourdon, j'allais les voir, et pourtant
C'est toi qui a mon coeur, jolie fleur que j'aimais tant

En croyant m'enrichir, j'ai vu périr mes dollars
Aux dés ou au poker, jeux de l'enfer et du hasard
Quand le piano à bretelles jouait le fameux air que t'aimais
Je ne suis pas mélomane, mais le vague à l'âme me prenait

Il m'avais promis, en me quittant,
D'aller conquérir un continent,
De piller pour moi, la fortune toute entière
Il y en aurait tant eu que je n'aurait pas su que faire
Il m'avais promis en me quittant
Des pièces d'or pour mon bracelet
Je crois que c'est raté

Adieu Shanghai, Bangkok, et sa défroque de marin
Car sa dernière escale, c'est le canal Saint-Martin
Il n'aura pour merveille qu'un peu de soleil dans ses mains
Mais qu'est-ce que ça peut faire, il est sur le chemin
Qui le ramène enfin, de Shanghai à Paris,
De Shanghai à Paris, de Shanghai à Paris

Jeudi 7 février 2008 à 7:46

 


Le couloir  ( Barbara/Barbara/J.L.Aubert )  ( 1996 )


Dans le couloir
Il y a des ailes
L'aile sud
L'aile nord
L'aile qui va de l'est en ouest
Dans le couloir il y a des anges, qui se déplient
Qui se déploient, disparaissent derrière des portes
La 2 la 6 ou la 23
Dans le couloir
Il y a des anges en sandales
Et en blouses blanches
Qui portent accroché sur leur coeur
La douceur de leur prénom
Dans le couloir
Il y a des rires
Des chuchotés et des éclats
Y a des pâleurs
Y a des urgences
La chambre 12 qui s'en va
Dans le couloir
Y a des appels
qui s'inscrivent en lampes bleues
Sur un grand tableau de milieu
Il y a des odeurs
Y a des lourdeurs de fleurs fanées
Il est midi
Y a le bruit des chariots qui grincent
Et les odeurs de ragoût froid
Il y a des pas
Il y a des voix
Dans le couloir
Devant la 12
Y a des silences
Y a des errances
Y a des sanglots
Il y a des anges
En blouses blanches
Qui bercent le désespoir
C'est 18 heures
Y a des appels
Dans le couloir
C'est l'heure des solitudes
Et des angoisses
Dans les chambres
Y a des combats
Y a des victoires
Y a des colères
Y a des courages
Des rémissions
Des espérances
Des volontés de savoir
Il fait chaud
Il fait froid.Il y a la douleur tenace
Des fatigues à n'en plus pouvoir
A ne plus rien vouloir
Que dormir
Dormir
Seul
Le visage contre le mur
Il est minuit
Dans le couloir
Il y a des ailes
L'aile Sud
L'aile Nord
L'aile qui va de l'Est en Ouest
Dans le couloir
Il y a des anges
En sandales
Et en blouses blanches
Qui portent, accroché
Sur leur coeur
La douceur de leur prénom

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