Le bourreau ( Barbara/E.Roda-Gil ) ( 1973 )
Tendu de crêpe, au crépuscule,
Flanqué d'un grand noir majuscule
Au zénith profond de minuit
Il avance dedans la vie
Le bourreau, le bourreau
Moi, je le nargue lentement
Comme un jour d'hiver au printemps,
Comme la toute dernière gelée
Sur l'avant-garde de l'été
Ce bourreau, ce bourreau
Car moi je vis, comme un éclat
Qui en sait peu, qui ne sait pas
Car moi je vis, comme un éclat
De feu d'amour en feu de joie
Et tant pis si, de temps en temps
Il neige un peu sur mes printemps
Je sais bien que, certains matins
Il y a des fleurs de chagrin
Flanqué de son grand M majuscule
Tendu de crêpe au crépuscule
Au zénith profond de mes nuits
Il avance dedans ma vie
Le bourreau, le bourreau
Il connaît très bien son chemin
Tous les chiens lui lèchent la main
Il connaît très bien son chemin
Tous les chiens lui lèchent la main
Au bourreau, au bourreau
Mais moi je vis, comme un printemps
Qui sait très bien, qui prends son temps
Mais je vis en attendant
Le temps qu'il me reste de temps
Et bien sûr, que de temps en temps
Il a neigé sur mes printemps
Mais je n'ai pas, dans mon jardin,
Que des fleurs couleur de chagrin
Quand se pose le crépuscule
Vêtue d'un grand noir majuscule
Gantée d'un velours noir qui luit
Moi, je m'en vais vivre ma vie
Sans bourreau, sans bourreau
Tout en le narguant lentement
J'aurais cueilli tous mes printemps,
J'aurais vécu d'avoir aimé,
J'aurais tout pris, tout partagé
Sans bourreau, sans bourreau
Il peut venir au crépuscule
Flanqué de son M majuscule
Au dernier souffle de ma vie
Il ne prendra qu'un corps sans vie,
Au dernier souffle de ma vie
Le bourreau, le bourreau, le bourreau...
Bisous ma douce, prend soin de toi !