Mardi 11 septembre 2007 à 9:47


Monsieur Capone ( Barbara/F.Wertheimer/Barbara )  ( 1973 )


Ma chère Béatrice,
En réponse à votre lettre du 26 courant, me faisant part
de votre intention de marier notre petite Etiennette, j'ai
pris quelques renseignements au sujet du Monsieur très bien
dont vous m'aviez parlé.

On m'a dit qu'il est pape de bien des religions
Parmi les plus curieuses et les moins catholiques
Celles où le vin de messe est un mauvais bourbon
Fait dans un faux hangar, dans un vieil alambic
Celles où les cathédrales sont des maisons bizarres,
Où les prêtresses sont des dames faméliques
Où l'on parle en browning, en rafales, en dollars
D'une façon tranchante, un peu automatique.

Drôles de façons
Curieux bonhomme
Monsieur comment ?
Monsieur Capone !

On m'a dit qu'il est prince de bien des territoires
Parmi les plus fertiles, parmi les plus lointains,
Là où les terres sont grasses, généreuses et noires
Il cultive en secret, éloigne ses voisins
Et fait pleurer aux fleurs une perle bizarre
Et les montagnes entières pleurent, chaque matin,
Leur rivière de folie, leur marée de dollars
Le pavot, m'a t'on dit, est d'un rapport certain

Tiens, tiens...
Drôle de culture
Curieux bonhomme
Votre Monsieur,
Monsieur Capone !

Vois-tu, chérie, un prince, un pape, un empereur
Voici, à priori, un parti fort aimable
Il devrait bien pouvoir nous offrir le bonheur
Mais il est quelque chose qui m'est moins agréable.
Il faut que je t'avoue qu'il aurait une amie
Toute vêtue de noir, nul ne voit son visage
Mais chacun en a peur et tout le monde fuit
Quand on sait qu'elle approche ou hante les parages.

Curieuse amie
Drôle de bonhomme
Votre Monsieur,
Monsieur Capone !

Dont on dit qu'il est pape de bien des religions,
Dont on dit qu'il est prince de bien des territoires,
Qui cultive en secret,
Qui possède une amie
Toute vêtue de noir
Dont on dit qu'il est prince et pape et empereur
Qui cultive en secret,
Qui cultive en secret,
Qui cultive en secret...

Jeudi 6 septembre 2007 à 7:20


Quand ceux qui vont   ( Barbara/Barbara )   ( 1970 )


( Pour toi maman, 1 an déjà.... )

 
Quand ceux qui vont, s'en vont aller
Quand le dernier jour s'est levé
Dans la lumière blonde
Quand ceux qui vont, s'en vont aller
Pour toujours et à tout jamais
Sous la terre profonde
Quand la lumière s'est voilée
Quand ceux que nous avons aimés
Vont fermer leur paupières
Si rien ne leur est épargné
Oh, que du moins soit exaucée
Leur dernière prière
Qu'ils dorment, s'endorment
Tranquilles, tranquilles

Qu'ils ne meurent pas au fusil
En expirant déjà la vie
Qu'à peine, ils allaient vivre
Qu'ils ne gémissent pas leurs cris
Seuls, rejetés ou incompris
Éloignés de leurs frères
Qu'ils ne meurent pas en troupeau
Ou bien poignardés dans le dos,
Ou qu'ils ne s'acheminent
En un long troupeau de la mort
Sans ciel, sans arbre et sans décor
Le feu à la poitrine

Eux qui n'avaient rien demandé
Mais qui savaient s'émerveiller
D'être venus sur terre
Qu'on leur laisse choisir, au moins
Le pays, fut-il lointain
De leur heure dernière
Qu'ils aillent donc coucher leurs corps
Dessous les ciels pourpres et or
Au-delà des frontières
Ou qu'ils s'endorment, enlacés
Comme d'éternels fiancés
Dans la blonde lumière

Quand ceux qui vont, s'en vont aller
Pour toujours et à tout jamais
Au jardin du silence
Sous leur froide maison de marbre,
Dans les grandes allées sans arbre
Je pense à vous, ma mère
Qu'ils aient, pour dernier souvenir,
La chaleur de notre sourire
Comme étreinte dernière
Peut-être qu'ils dormiront mieux
Si nous pouvons fermer leurs yeux
A leur heure dernière
Qu'ils dorment, tranquilles...

Mercredi 5 septembre 2007 à 8:21


Tu ne te souviendras pas  ( Barbara/Barbara )   ( 1962 )


Tu ne te souviendras pas
De cette nuit où l'on s'aimait,
Toutes les nuits, cahin-caha,
S'effeuillent au calendrier.

Tu ne te souviendras pas
De mon visage, de mon nom.
Les marionnettes d'ici-bas
Font trois petits tours et puis s'en vont.

Tu ne te souviendras pas
Du vent, des algues, de cette plage,
De ce silence, de notre émoi
Quand se sont mêlés nos visages.

Tu ne te souviendras pas.
Nous étions là, émerveillés.
J'ai glissé un peu contre toi.
Contre toi, tu m'as entraînée.

Tu ne te souviendras pas
De nos corps couchés sur le sol.
Les corps s'enfoncent comme les pas
Dans le sable où le vent les vole.

Tu ne te souviendras pas.
Doucement, la nuit s'est penchée,
Traînant dans son manteau de soie
Des morceaux de ciel étoilé.

L'amour nous menait en voyage.
Longtemps, nous avons navigué.
La mer se cognait au rivage.
Dans tes yeux, je me suis noyée.

L'amour nous menait en voyage.
On s'est aimé, on s'est aimé.
Qu'il fut merveilleux, le naufrage
Quand, dans tes bras, j'ai chaviré.

Passent les jours, file le temps,
S'égrènent les calendriers,
Brûle l'été, soufflent les vents.
Moi, je ne peux rien oublier.

J'attends sur la plage déserte
Et je vis le creux du passé.
Je laisse ma porte entrouverte.
Reviens, nous pourrons la fermer.

Tu ne te souviendras pas
De cette nuit où l'on s'aimait,
Toutes les nuits, cahin-caha,
S'effeuillent au calendrier...

Mardi 4 septembre 2007 à 9:45


Cet enfant-là   ( Barbara/Barbara )   ( 1981 )

  
Crée à Bobino en février 1975, cette chanson n'a été enregistrée qu'en 1980 en studio pour l'album Seule.


Cet enfant-là,
Cet enfant-là
Te ressemble, te ressemble.
Il a de toi
Je ne sais quoi
Le sourire
Ou peut-être,
Quand il marche,
Ta démarche.
Il hésite et s'avance.
Cet enfant-là
Te ressemble
Et j'en tremble.

Cet enfant-là,
Tu t'en souviens,
Tu le voulais.
Tu m'en parlais
Et, merveille des merveilles,
Je riais de t'entendre.
Tu me disais
Comme je voudrais,
Qu'il te ressemble,
Te ressemble.
Moi je voulais
Que cet enfant
Te ressemble.

Tu voulais qu'un jour, il soit avocat ou bien médecin.
Nous nous disputions déjà l'avenir
D'un enfant qui n'était pas encore là.
Moi, je voulais qu'il soit berger, jardinier
Ou bien musicien.
Je l'imaginais déjà, tout petit,
Un immense piano au bout de ses doigts.
Il aura des poissons d'or, des jardins de sable
Et de grands voiliers blancs,
Des oiseaux de feu, des îles enchantées,
Des étoiles filantes au fond de ses yeux.
Il ne connaîtra que l'ogre gentil
Qui jamais n'a dévoré les enfants.
Mon enfant dieu, mon enfant prince, mon enfant roi,
Mon enfant merveilleux, mon enfant rien qu'à moi,
Nous lui tournions des manèges sous la neige,
Nous lui bâtissions des châteaux en Norvège, en Norvège

Mais cet enfant-là,
Cet enfant-là
Lui ressemble.
Il a d'elle
Je ne sais quoi
Le sourire
Ou peut-être,
Quand elle marche,
Sa démarche
Et sa grâce,
Ma disgrâce.
Cet enfant-là
N'a rien de moi
Mais vous ressemble.

Cet enfant-là,
Cet enfant-là
Te regarde,
Me regarde.
Il s'étonne,
Il s'inquiète
Et, timide, il s'avance.
Cet enfant-là
Me tend les bras
Et je l'aime.
Cet enfant-là
N'a rien de moi, mais te ressemble,
Ressemble, ressemble...

Samedi 1er septembre 2007 à 10:25


Septembre ( Quel joli temps )  ( S. Makhno/Barbara )   ( 1965 )


Jamais la fin d'été n'avait paru si belle.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
On voit se rassembler, au loin les hirondelles
Mais il faut se quitter. Pourtant, l'on s'aimait bien.

Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour s'en va, mon cœur s'arrête.
Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.
Les fleurs portent déjà les couleurs de Septembre
Et l'on entend, de loin, s'annoncer les bateaux.
Beau temps pour un chagrin que ce temps couleur d'ombre.
Je reste sur le quai, mon amour. A bientôt.

Quel joli temps, mon amour, au revoir.
Quel joli soir pour jouer ces vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour nous reviendra peut-être.
Peut-être un soir, au détour d'un printemps.
Ah quel joli temps, le temps de se revoir.

Jamais les fleurs de Mai n'auront paru si belles.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
Quand tu me reviendras, avec les hirondelles,
Car tu me reviendras, mon amour, à demain...

Vendredi 31 août 2007 à 8:38


Tango indigo ( Barbara/L.Plamondon/Barbara )  ( 1986 )


On s'est trouvé
Sans se chercher.
Nos regards se sont rencontrés
Et notre vie était changée.
La nuit est bleue
Comme tes yeux.
Je te désire
A en mourir.
Tu me parles en fumant des blondes.
Y a-t-il d'autres amants au monde
Qui soient heureux comme nous deux ?
La nuit est bleue comme tes yeux,
Tango, tango indigo,
Bleu tango contre ta peau.
On est comme deux évadés
Qui ne croient pas ce qui est arrivé.
Après, je ne sais plus les paroles
Mais je vais t'en dire de plus folles.
C'est l'histoire d'un assassin blond
Qui rencontre Lily-Passion.
Ça se passe dans une fête foraine
Où il y a un bandonéon aux yeux verts.

David  - Je n'aime pas les yeux verts.
Lily   - Alors c'était quoi, les paroles ?
David   - Pas la peine que tu t'en souviennes.
C'est plus beau que la vraie chanson.
Cette histoire de Lily-Passion
Qui rencontre un assassin blond.
Lily   - Tango, tango indigo,
Bleu tango contre ta peau,
On est debout
Sur un volcan incandescent.
La terre est une boule de cristal
Qui tourne au milieu des étoiles.
Tout peut sauter en un seul jour
Mais laissez-moi ma nuit d'amour.
Le monde est à feu et à sang.

David  - On s'en fout c'est pas important.
Je t'emmènerai où tu voudras
Mais ma loi deviendra ta loi.
Lily   - On s'est trouvé
Sans se chercher.
Nos regards se sont rencontrés
Et notre vie était changée.
La nuit est bleue
Comme tes yeux.
Je te désire
A en mourir.
Viens. Qu'est-ce que tu as ?
Viens. On nous regarde... Dansons.
Viens, pour une fois,
Une seule fois
Où l'on serait pareil aux autres.
Dansons.
Tes yeux sont couleur de cristal.
Je tourne et je vois des étoiles.
Je suis peut-être une star dans les journaux
Mais, dans tes bras, j'suis qu'un
Tango, tango indigo,
Bleu tango contre ta peau,
Tango tango,
Tango tango.

 

Extrait de Lily Passion  ( Spectacle de Barbara )

Dimanche 26 août 2007 à 10:36


Ni belle, ni bonne   ( Barbara/Barbara )     ( 1964 )


Je suis la très mystérieuse,
Je suis la mante religieuse.
Ni belle, ni bonne,
Je n'aime personne
Et je passe, bonjour.
Je suis celle de la nuit,
Je suis celle de l'amour
Et je croque le mari
Qui rode à mon alentour.

Mais non, mes belles,
Mes tourterelles,
Je suis douce,
Si douce, douce.
J'ai le cœur tendre
Et patte de velours
Et, pour me prendre
Au piège de l'amour,
Il n'y en a qu'un
Qui sait poser ses mains
Au creux de mon cou,
Au creux de mes reins.

Pour vous, je suis mystérieuse,
La noire, la fleur vénéneuse,
Ni belle, ni bonne
Et qui passe, bonjour.
Il s'en est fallu d'un rien,
J'étais blonde au nez mutin.
Chacun a la gueule qu'il a.
Moi j'ai la mienne et voilà.

Pourtant si douce,
Oh douce, douce,
Je suis la fidèle,
La pas cruelle.
Quand je vous quitte,
Je vais, cheveux aux vent.
Je vais cueillir
La petite fleur des champs
Mais, pour vous plaire,
Lorsque revient le soir,
Sous les lumières,
Ange du désespoir.

Je suis la très mystérieuse,
La noire, la fleur vénéneuse,
Ni belle, ni bonne,
Je n'aime personne
Et je passe, bonjour,
Et je passe, bonjour.

Dimanche 12 août 2007 à 9:30


Les rapaces   (Barbara/Barbara )   ( 1967 )


M'ont tous connue, connue avant,
Se le rappellent,
Au temps de l'eau et du pain noir,
Sans mirabelle.
Ils ont tous partagé
Leurs tartines beurrées,
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies
Et moi j'ai beau, j'ai beau chercher,
En vain, j'appelle
Mes souvenirs du temps passé,
Mais infidèles,
Je n'ai pas souvenir, du moindre souvenir
Du paysage
De leur visage.

Ils étaient beaucoup moins nombreux,
Je me rappelle,
Au temps de l'eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ils ne me devaient rien.
Qu'ils ne regrettent rien
Mais qu'ils ne viennent pas
Raconter qu'autrefois,
Ils m'ont, souvenez-vous,
Bercée sur leurs genoux,
Les ra, les ra, les rapaces,
Les ra, les ra, les rapaces.

Ils m'inventeraient, pour un peu,
Quelle indécence,
Les premiers mots, les premiers jeux
De mon enfance.
M'ont connue à Passy,
M'ont connue en Bavière
Ou bien tout simplement
A la soupe populaire
Et moi, pas vue, pas vue, pas pris,
Conte, raconte,
J'ai mon sourire bien poli
De femme du monde,
Et moi, mais oui, mais oui
Et moi, merci, merci,
D'être venue ce soir
D'être venus, bonsoir.

Hier encore, ils festoyaient
A d'autres tables.
Demain, c'est chez toi qu'ils iront
Se mettre à table,
Ces amis inconnus, que je n'ai jamais vus
Mais qu'ils ne viennent pas
Se chauffer sous mon toit.
Qu'ils aillent donc porter leurs jambes
Et ronds de jambes.
Qu'ils portent ailleurs leur savoir-faire,
Leurs belles manières.
Sont vilains, sont pas beaux, sont ridicules,
Bref, ils me font la tête comme une pendule.
Oh, qu'ils ne viennent pas, non je ne nourrirai pas
Ces ra, ces ra, ces rapaces,
Ces ra, ces ra, ces rapaces.

A ceux qui m'ont connue avant
Je suis fidèle
Au temps de l'eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ceux qui ont partagé
Leurs tartines beurrées
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies,
Ceux-là, j'en ai le souvenir
Dans ma mémoire,
Ceux-là peuvent me revenir.
C'est sans histoire.
Qu'ils viennent aujourd'hui,
Peuvent paraître.
Ceux-là, je saurai bien
Les reconnaître,
Les amis d'autrefois,
Ceux là qui ne sont pas
Des ra, des ra, des rapaces,
Des ra, des ra, des rapaces...

Jeudi 9 août 2007 à 8:56


Le Zinzin   ( Barbara/J.J.Debout )    ( 1970 )


Une rengaine, un refrain,
Quelques notes au matin,
Un tout petit zinzin,
Charmant petit zinzin, de rien,
C'est peu, c'est bien,
Une rengaine à midi,
Comme on chante à Paris,
Je t'aime pour la vie,
Tu sais, je me méfie,
C'est long, la vie,

Une rengaine d'été,
Un quatorze juillet,
Que l'on aime chanter,
Encore et rechanter,
Et qu'on oublie, oui,
Et qui vous revient soudain,
Et qui vous revient soudain,
Juste au petit matin,
Juste au petit matin,
Tiens, tiens,

Et tous ceux-là qui s'aiment,
Depuis le fond des temps,
Et se sont dit "je t'aime",
Depuis le fond des temps,
Ils ont oublié même,
Le goût de leurs vingt ans,
Pourtant, ils se souviennent,
De cet air à trois temps,

De ce tout petit zinzin,
Sacré petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Charmant petit zinzin, de rien,
De rien du tout,
De ce zinzin si joli,
Comme on chante à Paris,
Je t'aime pour la vie,
Faut se méfier, tu sais,
C'est long la vie, la vie,

De cette chanson d'été,
Au quatorze juillet,
Et que l'on aime chanter,
Encore et rechanter,
Et qu'on oublie, oui,
Et qui vous revient soudain,
Zinzinant le zinzin,
Sacré petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Tiens, tiens,

Une rengaine, un refrain,
Quelques notes au matin,
Un tout petit zinzin, de rien,
C'est peu, c'est bien,
Une rengaine à midi,
Comme on chante à Paris,
Je t'aime pour la vie,
Faut se méfier, c'est long,
Chéri, la vie,

Une rengaine d'été,
Un quatorze de juillet,
Que l'on aime chanter,
Encore et rechanter,
Et qu'on oublie, oui,
Un charmant petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Qui fait d'un ciel tout gris,
Un ciel bleu au matin, c'est bien,
Un charmant petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Qui fait d'un ciel tout gris,
Un ciel bleu au matin, c'est bien,

Un charmant petit zinzin,
Un drôle de petit zinzin,
Un sacré petit zinzin,
C'est bien, c'est bien, c'est bien,
C'est bien, c'est bien, c'est bien...

Mercredi 8 août 2007 à 9:14


Elle vendait des petits gâteaux   ( J.Bertet/V.Scotto )   ( 1919 )


Elle était pâtissière,
Dans la rue du Croissant,
Ses gentilles petites manières,
Attiraient les clients,
On aimait à l'extrême,
Ses yeux de puits d'amour,
Sa peau douce comme la crème,
Et sa bouche, un petit four,
Et du soir au matin,
Dans son petit magasin

Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
En servant tous ses clients,
Elle se trémoussait bien gentillement,
Fallait voir comme elle vendait,
Ses petites brioches au lait.

Un jour dans sa boutique,
Un vieux monsieur entra,
D'un petit coup oblique,
Vite, il la remarqua,
Pour parler à la belle,
Il choisit des bonbons,
"donnez-moi, Mademoiselle,
Un cornet de marrons",
Et d'un p'tit air malin,
Il en prit deux dans sa main

Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
"Je vous offre", dit-il "mon coco",
"Des marrons et mon cœur chaud",
"Cœur chaud", dit-elle, "vous l'avez,
"Mais les marrons sont glacés"

Il s'assit à une table,
Pour manger un petit choux,
Elle se montra aimable,
Elle offrit un peut de tout,
Puis insista, coquette,
Pour qu'il prit du nougat,
Mais lui, hochant la tête,
Tristement répliqua,
"A mon âge,voyez-vous,
J'prends plus qu'du caramel mou"

Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
Le vieux lui faisait les yeux blancs,
Il sauçait en tremblottant,
Dans un verre d'eau et d'orgeat,
Une toute petite langue de chat

Y avait trois heures passées,
qu'il était assis là
Elle pensait, énervé.
Il ne partira pas,
Ne sachant plus que faire
Pour le déviser du sol,
Elle lui dit, en colère,
"Mangez ces croquignolles",
Il répond, d'un ton sec,
"Je n'aime pas les gâteaux secs"

Ah non,
Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il fait,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
Elle lui dit, d'un petit air doux,
"Ben, mon cher monsieur, si vous
n'aimez pas les gâteaux secs,
Mangez donc de la merde avec"...

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