La vérité tout à coup, ça été de me lever et je me suis levée tout à coup un soir où je ne m'y attendais pas... Et puis je me suis sentie parfaitement heureuse dans ma peau à ce moment-là. Le public m'en a libéré, c'est-à-dire qu'il m'a appris à l'aimer, parce qu'il m'a rendu mon naturel, lui. Parce qu'il m'a aimée, lui, tellement fort que j'ai fini par accepter ce physique et même complètement l'oublier, je lui donnais beaucoup trop d'importance. Depuis son adolescence, la chanteuse a pris un uniforme noir pour cacher ses formes et coupé ses cheveux très courts pour grader une féminité de garçonne. Elle n'a jamais vraiment assumé son image de femme. le succès va le faire éclore : Avant, j'étais quelqu'un, j'étais une femme ( comprendre que dans l'enfance, elle était très féminine ) et puis je crois que j'ai tué cette femme volontairement, consciemment, comme ça, lentement, au cours des jours, du temps, parce que je trouvais que d'être une femme pour moi, c'était trop difficile, parce que j'étais quelqu'un extrêmement vulnérable, comme ça crucifiée, comme ça, par des choses, des riens. Et ça, c'est vrai, je crois que j'ai refait quelqu'un, j'ai coupé mes cheveux, j'ai cessé de me maquiller. Et cette femme, que j'avais tuée volontairement pendant des années, comme ça, elle a ressurgi malgré moi, traîtreusement, dans ce que je faisais, dans ma façon de chanter... Et ça, c'était vraiment étonnant, parce que j'avais beau masquer ça tout d'un coup, c'est apparu comme ça. C'est-à-dire que j'en viens à dire que c'est vrai, que le bonheur rend naturel, que le succès rend naturel. Je crois que moi, cela m'a rendu naturelle, en tout cas celui d'être une femme. Bien sûr, j'aime plaire et je dis tout le temps que je ne suis pas une femme, mais je sais bien que je suis une femme. Elle n'aime de son image que ce qu'elle retrouve dans le regard des autres.
Barbara