Lundi 19 novembre 2007 à 8:29


Gérard Depardieu


(
1985 )


Je devais être la seule en France à ne pas avoir vu ses films.


(
1987 )


Gérard, c'est un miracle dans ma vie. Nous partageons les mêmes fous rires, les mêmes coups de coeur.


(
1993 )


Je me souviens d'une phrase de Gérard Depardieu au moment de Lily Passion :  " Tu vas voir comme on va bien s'amuser  " Il avait raison, nous avons joué à nous émerveiller. Cette rencontre-là, je crois que je ne pourrais pas la refaire demain. C'était exceptionnel.


Barbara

Dimanche 18 novembre 2007 à 16:11

 


Mystère

 
( 1979 )


Un jour, j'en ai eu assez qu'on me parle de mystère. Eh bien ! ai-je dit, puisque je suis aussi mystèrieuse, autant jouer la carte jusqu'au bout  :  Il n'y aura plus d'interviews.


Barbara

Samedi 17 novembre 2007 à 0:07


Barbara -Vienne
envoyé par kitsch*

Vienne   ( Barbara/Barbara/R.Romanelli )  (1972 )


Si je t'écris, ce soir, de Vienne
J'aimerais bien que tu comprennes
Que j'ai choisi l'absence
Comme dernière chance
Notre ciel devenait si lourd

Si je t'écris, ce soir, de Vienne
Oh, que c'est beau l'automne à Vienne
C'est que, sans réfléchir
J'ai préféré partir
Et je suis à Vienne sans toi

Je marche, je rêve dans Vienne
Sur trois temps de valse lointaine
Il semble que des ombres
Tournent et se confondent
Qu'ils étaient beaux les soirs de Vienne

Ta lettre a dû croiser la mienne
Non, je ne veux pas que tu viennes
Je suis seule et puis j'aime
Etre libre, oh que j'aime
Cet exil à Vienne sans toi

Une vieille dame autrichienne
Comme il n'en existe qu'à Vienne
Me loge, dans ma chambre
Tombent, de pourpre et d'ambre
De lourdes tentures de soie

C'est beau, à travers les persiennes
Je vois l'église Saint-Etienne
Et quand le soir se pose
C'est bleu, c'est gris, c'est mauve
Et la nuit par dessus les toits
Que c'est beau, Vienne
Que c'est beau, Vienne

Cela va faire une semaine
Déjà, que je vis seule à Vienne
C'est curieux, le hasard
J'ai croisé, l'autre soir
Nos amis de Luntachimo
Cela va faire une semaine
Ils étaient de passage à Vienne
Ils n'ont rien demandé
Mais se sont étonnés
De me voir à Vienne sans toi

Moi, moi, je me promène
Je suis bien, je suis bien
Si bien
Je suis bien, si bien
Et puis de semaine en semaine
Voilà que je vis seule à Vienne
Tes lettres se font rares
Peut-être qu'autre part
Tu as trouvé l'oubli de moi
Je lis, j'écris, mais quand même
Qu'il est long, l'automne à Vienne

Dans ce lit à deux places
Où la nuit, je me glace
Tout à coup, j'ai le mal de toi
Que c'est long Vienne
Que c'est loin Vienne

Si je t'écris, ce soir de Vienne
Chéri
C'est qu'il faut que tu viennes
J'étais partie, pardonne-moi
Notre ciel devenait si lourd
Mais toi, de Paris jusqu'à Vienne
Au bout d'une invisible chaîne
Tu me guettais, je pense
Jouant l'indifférence
Et tu m'as gardée, malgré moi

Il est minuit, ce soir à Vienne
Mon amour, il faut que tu viennes
Tu vois, je m'abandonne
Il est si beau, l'automne
Et je veux le vivre avec toi
Que c'est beau, Vienne
Avec toi
Vienne

Vendredi 16 novembre 2007 à 8:56


Les Pianos !


Plusieurs Scénarios...


- Vous n'appelez tout de même pas ça un piano ? Cette chose jaune qui va m'éblouir ? Il est complètement faux en plus. - Mais madame, la semaine dernière, jacques Brel... - Je n'ai pas le talent de monsieur Brel. Et puis vous mentez, jamais Jouannest n'aurait joué là-dessus. Joss ! Essaye-le. Joss fait le dos rond, voudrait que ça s'arrange. - Écoute, Barbara... en le réaccordant peut-être... en jouant moins fort... - En chantant dans le noir et en me trouvant une mandoline à la place... Malheureusement, elle jouait quand même, s'excusant entre deux chansons. Une fois le spectacle commença avec plus d'une heure de retard, le public silencieux subissant derrière le rideau fermé le concert de l'accordeur que l'on n'avait trouvé qu'à l'heure du dîner.

 
Casquée, bottée, nez pointu, la chanteuse se fait ouvrir les coulisses. Mine sidérée du machiniste de service. Il est quatre heures de l'après-midi. - Où est le piano ? - Là, madame, je crois. - Vous croyez ? - Oh ! moi... Les pianos... - Ça commence bien. Joss ! Ça va, l'accord ? Joss pianote, fait la moue. - Appelez-moi le directeur ! Un homme, disons affable, arrive. -
" 442 " ça vous dit quelque chose ? - Excusez-moi, madame ? - Je ne peux pas jouer sur ce piano. Appelez-moi l'accordeur !


-
Elle s'assied sur le tabouret, enveloppée dans son châle noir. On gèle. Elle ouvre le piano, l'essaye, reste figée. - Où est le directeur ? - Mais madame... Il a un déjeuner d'affaires. - Ah oui ? Quand il reviendra, dites-lui que s'il ne change pas ce... piano, il n'y a pas de spectacle ce soir - Mais madame, c'est plein... - Justement ! Le directeur arrive, disons, la mine enfarinée. - On me dit que vous n'aimez pas mon piano, madame ? - Qu'elle piano ? C'est une casserole votre piano ! - Mais... France Gall en était contente et... - Je n'ai pas le talent de madame France Gall. - Il faut vous dire, madame, que les musiciens ne sont pas toujours tendres avec les instruments... Je ne savais pas que vous jouiez vous même... Ma femme est pianiste et... - Ah ? Vous avez un piano chez vous ? ( mine navrée du directeur ) - Oui, un Steinway... ( Oeil brillant de la chanteuse ) - Allez me le chercher ! Ce qui fut fait. 


Un jour il y eut Fontainebleau. Joli petit théâtre. Georges Ollivier, qui ne devait pas avoir la conscience tranquille, clamait " Vous allez voir un piano magnifique " Arrivée de la chanteuse et de son équipe sur le plateau. Lumière. Nous nous regardons atterrés. Elle  : - Qu'est-ce que c'est que ça ? Le directeur tout fier : - Ah, madame, il est d'époque ! Elle s'approche. L'instrument est entièrement peint, couvercle et flancs, de femmes nues, Vénus et autres déesses blondes, environnées de fleurettes et d'amour joufflus. - C'est une oeuvre d'art, messieurs dames ! - Bien sûr, bien sûr... Venez là, monsieur le directeur. ( Elle assied le pauvre homme sur son tabouret. ) Voilà vous êtes là, vous chantez " Il pleut sur Nantes " vous ouvrez les yeux, alors les seins de la dame vous sautent à la figure... Après palabres à n'en plus finir, c'est elle qui trouva la solution : on loua chez Borniol une tenture noire dont on empaqueta l'oeuvre d'art. Pendant son tour de chant, elle expliqua au public, ravi, les seins de la dame. Le directeur fut tout de même déçu.

 
Extrait du livre


 http://mybabou.cowblog.fr/images/livremarieB.gif 

Jeudi 15 novembre 2007 à 8:03

 


Il y a des hommes qui chantent qui sont traversés par les femmes qui chantent. Georges Moustaki est de cette race de métèques. Avec Piaf l'amour n'a duré qu'un an. Avec Barbara l'amitié fut sans faille. Jusqu'au bout. Il avait composé une chanson qu'il voulait partager avec elle juste avant qu'elle ne parte. Et puis entre eux, il y a ce fauteuil à bascule qu'il avait acheté pour elle quand elle lui rendrait une petite visite. Et elle s'est balancée plus d'une fois. Le temps a passé. Elle n'est plus venue. Le rocking-chair s'ennuyait. Un jour, Georges lui a dit au téléphone que son fauteuil, s'il ne basculait plus, était comme mort. Elle lui a répondu :
Dis-lui que je viendrai me balancer et rire de tous les rires...


¤¤¤


" Entre Barbara et moi c'était la tendresse, la connivence, les chansons, les balades à moto, les dîners à l'île saint Louis, les fous rires, les émotions, les duos sur scènes et dans la vie, les coups de téléphone à 5 heures du matin, les tournées, les passions, la fidélité... "


Georges Moustaki

Mercredi 14 novembre 2007 à 8:35

 


Prostitution


(
1996 )


La putain, c'est un métier d'amour, et la religieuse aussi, si elles font bien toutes les deux leur métier, on est d'accord. Je pense que chanteuse, religieuse ou putain, tout dépend de la façon dont on le fait. Peut-être que j'aurais pu, j'aurais pu être une prostituée, mais par amour, non pas du sexe, mais par amour de l'amour.


Barbara

Mardi 13 novembre 2007 à 8:02

 


Elle seule devait avoir le droit de le révéler en dénonçant " l'humiliation faite à l'enfance " Elle le fit, même si elle n'emploie pas le mot " inceste " dans les Mémoires. Saura-t-on d'ailleurs jamais l'étendue exacte de ce qu'elle a écrit ? Il peut aussi s'agir d'une pudeur extrême. Si elle ne s'était pas absentée si brutalement, à un moment où elle avait si peu envie de quitter son jardin et ce monde, si elle ne nous avait pas laissés en face de confessions inachevées, de quelle façon aurait-elle répondu aux journalistes à la sortie du livre ? Peut-on l'imaginer ? Se serait-elle retranchée derrière ses volets clos ? Je ne crois pas. A soixante-sept ans, elle avait décidé de parler, en son nom, sans musique, sur des mots durs, sans costume de scène, en toute vérité. Autrement dit, avec la générosité qu'on lui connaissait, avec le courage et la détermination qui dictaient toutes ses prises de position, on peut penser qu'elle aurait défendu utilement la cause de ces " enfants humiliés " dont elle avait fait partie. La blessure indélébile est pourtant restée secrète jusqu'à devenir un aveu posthume, des mots dans un livre. Jamais une chanson spécifique ayant trait à ce drame, seulement des allusions très voilées dans quelques chansons, si voilées qu'elles ne firent que renforcer le " mystère " qui vibrait comme un halo trouble autour d'elle et que tant de curieux auraient voulu percer. " Après " bien sur, clés en main, il est facile de tout expliquer. Remercions-la d'avoir été, jusqu'à la limite de sa vie, clairvoyante envers elle-même comme elle l'était avec les autres et d'avoir su trouver, au bout du chemin, les mots pour dire l'indicible. De nous avoir ainsi épargné les indiscrétions rapaces.

Lundi 12 novembre 2007 à 8:16


 

 

Accident   ( Barbara/Barbara/C.Lara )    ( 1973 )


Immobile et perdue
Comme une île perdue
Combien de jours
Combien de nuits
Combien de matins gris
Combien de temps
A rester là, à t'attendre,
A t'attendre encore
A travers le temps
Les jardins sont recouverts de neige
Déjà, pour la troisième fois,
Depuis que tu n'est plus là,
Depuis que tu n'est plus là

Un enfant qui te ressemble,
Un enfant qui me ressemble,
Un enfant joue là
Un enfant qui te ressemble,
Un enfant qui nous ressemble,
Un enfant de toi
Mon amour, mon petit
Tu ne le connais pas
Mais je lui parle de toi

Dans ma tête, se balancent,
Des images se balancent
Dans ma tête, c'est toi
Dans ma tête, ton sourire
Et l'image se déchire
Cette image, c'est toi

Sur l'autoroute, plus vite
Vers le soleil, plus vite
Et puis tout qui va trop vite
Et l'image se déchire
Mon amour

Immobile et perdue
Comme une île perdue
Dans ma tête se balancent,
Se balancent
Des images se balancent,
Se balancent

Cette alliance de toi
Que je porte à mon doigt,
Que je porte pour toi,
Cette alliance, c'est toi

Un enfant qui te ressemble,
Te ressemble,
Un enfant joue là...

Dimanche 11 novembre 2007 à 9:50

 

On vit en oubliant qu'on vit et puis le téléphone sonne. Dans la nuit de Key West le téléphone sonne à l'autre bout de la maison c'est un fax. Cela arrive. Ne bougeons pas. Demain suffira. A Paris il fait jour et les heures nous poursuivent. Le téléphone sonne une voix lointaine laisse un message une aube pâle dessine les persiennes. A Paris il fait jour les heures nous ont rattrapés, il faut bouger. " Madame nous venons d'apprendre la mort de Barbara. Étant donné l'heure matinale, je préfère vous envoyer un fax " On dirait une chanson. Si souvent je l'ai redouté et c'est là ce matin dans la chambre qui s'éclaire. " Elle est morte " Les mots sont vides de sens je les répète sans comprendre. Cette nuit elle est morte à Paris et je dormais en Floride. Les images défilent et surtout les notes Si mi la ré si mi la ré. Tu n'es plus là ma belle le piano est muet. Tu ne chantais plus. Nous aurions dû comprendre. On vit en oubliant qu'on vit et puis un téléphone sonne. Un petit matin à Key West. Tout s'arrête mais le vent continue à souffler le jour à se lever. On dirait une chanson. Pourtant nous le savions elle nous avait prévenus : par une nuit de novembre pardonnez-moi je vous quitterai, je me ferai légère et dans un bruissement d'ailes je rejoindrai les forêts de lune... Ce n'est pas une chanson. Voyageuse de la nuit bleue n'oublie pas tes lunettes ni tes mules de velours. Pour les pianos ne t'inquiète pas le ciel en est rempli et les anges les accordent. Quand à nous pauvres de nous l'oreille dressée nous comptons les étoiles.

 
Marie Chaix
   Key West  25 novembre 1997


Ma belle...Te rends-tu compte que c'est le seul poème-chansonnette que j'ai jamais écrit ? C'était bien la peine me diras-tu...J'aurais préféré ne pas. Ne jamais. Aujourd'hui dix ans plus tard, je pourrai t'écrire tout pareil. A présent, on te célèbre, te commémore. Ça te ferait rire, j'espère... " Je l'ai bien connue...etc - Elle était pas du tout comme vous croyez etc..." Cela veut dire aussi que l'on ne t'oublie pas... Après tout, c'est bien ? On voudrait y mettre de la gaieté à ces célébrations, de la couleur, des bulles... Moi j'ai du mal, je pense à toi "  I miss you... " Tu aurais fait une charmante vieille Dame indigne avec ta canne, tes bottines et ton tricot. Du fond de ton fauteuil à bascule, entourée de tes quatre pattes chiens et chats... Tu aurais continué à faire jardinière de ton jardin en fredonnant pour les pivoines et les libellules... Oui, éventuellement, tes chansons consolent ( un peu ) et non, elles ne consolent pas, c'est toi vivante qui manque... Bon voyage.

 

 
Marie Chaix
   Paris 2007

Samedi 10 novembre 2007 à 9:20


Nouveau livre
 



En novembre 1997, disparaissait la chanteuse Barbara. Personnage d'ombre et de lumière, celle qui a régné pendant quatre décennies sur le monde de la chanson française, laisse un vide qui n'a jamais été comblé. Artiste à la personnalité complexe, elle débute sa carrière en s'imposant par un talent d'interprétation hors du commun avant de créer un univers poétique intimiste dans lequel des milliers de personnes vont se retrouver.

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