Samedi 27 octobre 2007 à 11:06


Deux très beaux livres sur Barbara.


 


Tout le talent d'écrivain de Marie Chaix s'exprime dans cette biographie. Elle raconte Barbara avec douceur, tendresse et vérité. Marie Chaix est la sœur de la chanteuse Anne Sylvestre. Durant près de quatre ans, elle fut l'assistante de Barbara, la suivant lors des tournées, partageant sa vie.
Voici un livre de référence qu'il faut lire pour essayer de connaître et de comprendre Barbara, la femme et la chanteuse.


 http://mybabou.cowblog.fr/images/9782268063690.gif


Entre le photographe suisse Marcel Imsand et la chanteuse Barbara, c'est une longue histoire… Très peu de photographes ont pu entrer dans l'intimité de Barbara et encore moins fixer cette intimité sur une pellicule. Marcel Imsand est de ceux-là et il occupe une place centrale ; nombreux sont ceux à parler de lui comme le « photographe officiel » de la chanteuse.

Vendredi 26 octobre 2007 à 9:54


Fière


(
1992 )


Oui. Il n'y a pas toujours de quoi, mais oui... J'ai besoin d'être fière de moi et des autres. Par exemple, j'aime ma maison et j'ai envie que les gens qui y entrent soient bien. Fière, au sens où l'on a une idée de soi qui tient debout, et une morale qui va avec. Sa propre morale
!


Barbara

Jeudi 25 octobre 2007 à 11:43


Enfants


(
1992 )


A un moment donné, ça a été comme un gouffre de ne pas avoir d'enfants. Je pensais que réussir ma vie de femme exigeait d'avoir des enfants. La seule chose qui aurait pu me faire changer de vie, c'était un enfant. Il m'est arrivé souvent d'être jalouse devant une mère et son enfant, mais bon... Je me demande quelquefois si j'aurais pu chanter et m'occuper d'enfants. C'est vrai que c'est un prix lourd à payer. Ce que j'aurais aimé donner à un enfant ? De l'amour et un arbre pour qu'il puisse poser ses mains, son petit derrière dans la terre, malaxer la boue. Ce n'est pas un hasard si les enfants aiment tellement les tas de sable.


(
1993 )


Je n'ai pas d'enfant. Même si toute ma vie j'ai eu des enfants de substitution, mes fragiles. Devant qui il n'est même pas question d'apparaître autrement que forte. Ça demande une grande solitude, pour se récupérer. J'étais mariée ailleurs, j'ai choisi cette solitude-là. J'ai fait ma vie ailleurs.


Barbara

Mardi 23 octobre 2007 à 21:02

 

Nouveau livre à ne pas manquer

 

Ce Passion n'offre pas un piédestal à la « grande dame en noir ». Sans fleur ni couronne… Car c'est une Barbara vivante que Didier Varrod a choisi de mettre en scène ici. Espiègle, pleine d'humour même lorsqu'il s'agit de sujets graves : c'est ainsi que l'auteur l'a connue, c'est ainsi qu'il la restitue. Non pas « une grande dame de la chanson mais une femme qui chante » comme elle aimait le préciser. Dans sa vie, comme dans ses chansons, Barbara est sensible au fracas du monde. Ses combats sont à l'ordre du temps. Vivante, pas canonisée.
Et pour mieux incarner sa présence aujourd'hui, l'auteur a invité des personnalités à lui écrire comme si elle était là : Jean-Michel Boris, Christian Lacroix, Juliette Gréco, Léos Carax, Marie Chaix, Jeanne Cherhal, Cabu, Georges Moustaki, Sona Rykiel, Luc Simon… Plus d'une vingtaine de contributions sous forme de lettres, de dessins, de photos constituent le second temps de ce Passion pas comme les autres.

Lundi 22 octobre 2007 à 21:39


Les hautes mers  ( Barbara/F.Wertheimer )   ( 1973 )


Quand il me prend d'être haute mer
Aux grandes lunes d'équinoxe
Et que je viens battre vos terres
De brumes et de paradoxes
Je peux abattre le château
Je peux éteindre le volcan
Quand je suis vent qui vient de l'eau
Et que mes eaux valsent au vent

Quand je deviens haute mer
Aux grandes lunes d'équinoxe
Quittez vos châteaux et vos terres
Et mettez vos habits de noce
Marchant au-devant de mes eaux
Avancez-vous dans ma lumière
Et faites-vous plus beaux que beaux
Pour épouser la haute mer

Et qu'un grand goéland
Aux lunes rousses de l'automne
Pour nos noces d'argent
Joue dans le glas qui sonne
Mais quand je suis à marée basse
Au grand soleil de la Saint-Jean
Et que mes grandes eaux se lassent
Et que se sont couchés mes vents

Quand j'ai le cœur à marée basse
Rendez-moi le rire de mes enfants
Les cerfs-volants au vent qui passe
Et mes rêves de sable blanc
Et je resterai mer étale
Entre équinoxe et Saint-Simon
Je vous rendrai vos soleils pâles
Mais laissez-moi mes goémons

Dimanche 21 octobre 2007 à 10:50


Barbara avait réussi, au bout de sa route à réunir quatre générations de spectateurs, touchés au plus profond d'eux-mêmes par une voix, des paroles, et des mélodies servis par une présence magnétique sur scène. Cette diva des âmes était d'une théâtralité folle, n'importe qui d'autre eut été ridicule. Pas elle. 40 ans d'amour exclusif avec un public à la fois populaire et viscéralement attaché à elle. Parmi eux, beaucoup de jeunes, beaucoup de gais. « Ils l'aimaient beaucoup plus fanatiquement que leurs parents. Sans doute pour nier le temps qui avait passé, pour affirmer la permanence de ce qu'elle chante. Barbara parle à l'adolescence — et à ce qui reste en chacun d'adolescent —, ce moment de la vie où l'on berce son "mal de vivre" à coup de chansons tristes, qui soignent "le mal par le mal". »


Le Monde   ( 26/novembre1997 )

Mercredi 17 octobre 2007 à 22:47


Engagement


(
1979 )


Le mot m'irrite. Si je dis, les forts sont des méchants, et les faibles des bons, j'ai forcément raison, et je suis une héroïne. Faire passer des idées, d'accord, mais il faut descendre dans la rue pour le reste. Je ne peux chanter la souffrance que si je la connais. Je ne peux pas chanter les fusillés, puis remonter dans ma voiture pour aller dîner. Mon engagement est un engagement d'amour.


(
1981 )


Avec Göttingen, Chevaux d'écume ou Soleil noir, j'ai fait de la chanson engagée. Engagée d'amour. Mais je ne suis jamais descendue dans la rue avec une chanson. La vie est redoutable. Il faut être en révolte, toujours en révolte contre l'injustice. En dehors de la révolte, je ne suis rien. Oh ! je ne m'engage pas dans les grandes causes. Je ne donne pas ma signature aux manifestations de toutes sortes. Non, ma justice est là, plus près, plus proche de moi, elle est ma porte. Je sais que tout à côté, il y a certainement un homme, une femme, un enfant en détresse. Moi, la détresse je la vois. Je suis d'abord engagée d'amour. Je n'aime pas déterrer les morts des autres pour faire des chansons. Il y a des événements lourds, dont il ne faut pas parler parce que c'est trop grave. On peut dire des choses très belles dans les chansons et se conduire dans la vie comme un salaud.Je préfère le combat clandestin, dans le quotidien Il est souvent plus efficace que la signature des manisfestes. Si j'avais un grand nom, c'est sûr que je devrais en m'engageant publiquement. Mais, à mon niveau, signer, ne serait-ce pas moi la première servie ?


(
1987 )


Je ne crois pas au pouvoir des artistes. C'est un faux pouvoir. Mon nom n'est pas asser puissant pour défendre une cause importante. Et puis je cois qu'il y a des combats clandestins beaucoup plus efficaces et moins obtentatoires. Un des rares combats qui m'a toujours trouvée disponible, c'est contre la peine de mort. Et pour les pianos.


Barbara

Mardi 16 octobre 2007 à 22:16


Une voix aux charmes mouvants


Barbara était une voix. Une voix, investie d'un tel pouvoir de séduction, de fascination, une voix à tel point chargée de sa vie de femme - donnée en offrande avec une intimité frôlant parfois l'impudeur - qu'elle pouvait pénétrer celle des autres, en les révélant à eux-même.Une voix réveillant les douleurs, pour mieux les apaiser, une voix gravée dans la mémoire de l'inconscient collectif qu'elle continue de bercer, de charmer, de hanter, d'accompagner... même post mortem. Une voix qui incarne ses multiples visages : " (...) Elle s'assied au piano, sa voix s'élève. Je suis muette d'émotion, d'admiration. Elle m'arrive comme quelqu'un que j'attends depuis longtemps. (...) " écrit Sandra Thomas ( auteur de " La Barbaresque" ) Léos Carax déclare sur Chorus n° 23 : " Toute ma vie la voix de Barbara vibrera près de moi. Tout autour et dedans. C'est une voix qui m'a rejoint dans ma petite enfance. Plus tard, mes premières amours se sont portées sur des filles qui, toutes, aimaient cette voix du même amour d'enfance que moi. C'était un drôle de hasard. Je peux même dire que je dois à la voix de Barbara ma première liaison sérieuse. (...) Je dirais que la voix de Barbara m'est indispensable, comme d'autres voix d'autres femmes de ce siècle... Je regrette seulement que l'on puisse embrasser des mains, des joues, mais que jamais baiser ne se posera sur un regard ou sur une voix. " Un anonyme confie : " Sa voix me poursuit et me hante. Je vais vous surprendre : je sais qu'elle est brune, que ses yeux sont noirs, mais je vais découvrir le visage de cet " aigle noir" à la télévision, maintenant qu'elle a disparu. " Une voix qui, dotée d'une technique particulière, miroitait les changements de sa personnalité. Ponctuellement, elle exprimait les variations de son humeur, empruntant un timbre limpide ou rauque selon les thèmes de ses chansons. Se faisant confidente ou extravertie en fonction des conditions d'enregistrement - studio ou scène. Au fil du temps, sa voix, enrichie de son expérience de femme qui chante, révélait l'évolution de son personnage. Traduisant les préoccupations empathiques d'une " pasionaria " de plus en plus dévouée à la douleur de l'autre, devant en outre affronter l'âge, la santé défaillante et l'aphonie qui en découle, sa voix quittait le maniérisme pour atteindre une certaine " hystérie " de l'expression. Sa voix était le baromètre de son âme, ce dont elle était parfaitement consciente : " (...) L'état de nos cordes vocales, " accordées " ou " désaccordées " selon notre état physique ou psychique, réclame donc les plus grands soins, la plus grande vigilance (...) En effet, toute fatigue ou tout choc émotionnel, transitant d'abord par notre psychisme, va d'emblée atteindre nos cordes vocales et les fragiliser. La voix est un baromètre d'une exactitude extrême. Combien de fois, à une modification même infime et quasi imperceptible de leur timbre de voix, n'ai-je pas su déceler l'état physique ou moral de tel ou tel de mes amis ! Nous avons tous connaissance de timbres de voix qui nous sont insupportables, parfois même jusqu'au dégoût. On sait également le pouvoir de certains agitateurs ou tribuns politiques de sinistre mémoire dont nous gardons les accents fichés dans nos tympans. (...) écrivait Barbara. Cette voix-miroir a pris racine dans une enfance fleurie de perspectives artistiques, et s'est colorée d'influences extérieures : celles du chant classique, puis du cabaret.


Extrait du livre


Dimanche 14 octobre 2007 à 9:23


Je t'aime  ( Barbara/Wertheimer )   ( 1973 )


Comme le vent d'Ouessant vient griffer la falaise,
Comme l'aube, en jouant, peut faire fondre les neiges,
Comme les folles fièvres, de fantasmes en malaises,
Comme les doigts du Diable distillent les arpèges,
Comme un océan, un lac, avant les ouragans,
Comme un grand requin bleu sommeille entre deux eaux,
Comme un horizon pâle pour un soleil couchant,
Comme un aigle royal survole les roseaux,
Je t'aime.

Comme un diamant blanc-bleu engendre la folie,
Comme les avalanches se jettent dans un gouffre,
Comme une terre qui s'ouvre à la foudre en furie,
Tu bâtis tes enfers et y sombres et y souffres.
Comme un oiseau perdu dans les vignes s'enivre,
Tu vas et tu te perds, et dérives et chavires.
C'est à la presque-mort que tu me reviens vivre,
Vivre au nouveau soleil de tes anciens soupirs,
Je t'aime.

Comme un grand arc-en-ciel sait fêter un orage,
Tu vas noyer tes foudres dans un lac d'oubli.
Comme un chef vainqueur saurait rendre un hommage,
Tes pardons me reviennent comme mes mélodies.
Comme un navire au port, contre vents et marées,
Tu défends mes trésors, tu caches mes secrets.
Comme un pâle cerbère, tu gardes notre enfer
Et tu m'aimes, tu m'aimes.

Comme le vent d'Ouessant vient griffer la falaise,
Comme l'aube, en jouant, peut faire fondre les neiges,
Comme les folles fièvres, de fantasmes en malaises,
Comme les doigts du Diable distillent les arpèges,
Comme le vent d'Ouessant,
Comme l'aube en jouant,
Comme les folles fièvres,
Comme les doigts du Diable,
Comme, comme,
Je t'aime, je t'aime,
Comme, comme,
Je t'aime, je t'aime,
Comme, comme,
Tu m'aimes, tu m'aimes,
Comme, comme,
Je t'aime, je t'aime,
Comme, oui comme,
Tu m'aimes, tu m'aimes,
Comme, comme,
Tu m'aimes, tu m'aimes...

Samedi 13 octobre 2007 à 9:17

 


Tricot


(
 1992 )


Je suis incollable sur les laines ! Ça détend. Surtout au cours des périodes qui précèdent le travail. Ça peut être une longue nuit blanche où je rumine en tricotant... Pendant ces périodes, je suis frénétique de laines, d'aiguilles circulaires. Je suis concentrée sur les dessins, la matière. On ne peut plus me parler ! A un moment donné, je faisais des tournées en fonction des maisons qui vendaient de la laine ! C'était fou !


Barbara

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