Vendredi 30 novembre 2007 à 21:55


 

Guillaume Depardieu m'a faxé un jour ce très beau texte. Très nu, très pur. J'ai eu immédiatement envie de faire une musique que je lui ai fait entendre, je crois, par téléphone. Notre collaboration s'est scellée à cet instant-là.


A force de   ( G.Depardieu/Barbara )   ( 1996 )


A force de m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
A force de m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
C'est toi
Que j'ai perdu
Je t'ai perdu
Maintenant libre de toi
C'est là que tu me manques
C'est là
Que tu me manques
Tu me manques
Tant de solitude
Depuis ton départ
Même le fond se vide
Plus de sens à rien
Tu étais dans ma chair
Tu étais dans mon sang
Plus pareil dans moi
Plus moi-même sans toi
Même le fond se vide
Et tout est fade, comme tout s'efface
Plus de sens à rien
Irais-je alors avec les anges
Maintenant que tu es parti
A trop m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
A trop m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
C'est toi
Que j'ai perdu
Oh mon amour
Je t'ai perdu
Je t'ai perdu

Jeudi 29 novembre 2007 à 8:14

 


Chère Barbara


Je viens juste de raccrocher. Ta voix n'est pas près de me quitter. Il y a une pépite d'or au creux de mon oreille pour le reste de la journée [...] Ta voix m'a toujours paru s'élever vers le ciel. Ton âme est un son, une mélodie. Tes mots par miracle se matérialisent. Il y a cette rime que j'adore : " Notre amour aura la fierté des tours de cathédrale " Je te le jure, ta cathédrale, je la voyais, elle s'élevait dans l'air, juste devant moi. La chanson avait un pouvoir, une force incroyable pour le petit vagabond échappé de Châteauroux, elle me ramenait toujours dans les moments les plus sombres sur l'île aux mimosas [...] Grâce à toi, à Lily Passion, j'ai pu m'échapper, quitter l'autoroute pour un chemin de fortune, une petite départementale oubliée, truffée de nids de poules [...] Nous étions à nouveau des gens du voyage, des baladins, débarquant à grands cris sur la place du village pour y dresser leur chapiteau [...] Il y avait plus de journées de tournage à respecter, seulement le bonheur interpréter tous les soirs notre histoire.


Gérard Depardieu
   ( Lettres volées )

Mercredi 28 novembre 2007 à 8:06

 
 

"Lettre à Barbara" dite par Line Renaud le lundi 26 novembre 2007 au Théâtre des Variétés lors d'  "Une Cantate pour Barbara " soirée au bénéfice du Sidaction organisée par l'association Barbara-Perlimpinpin.

Mardi 27 novembre 2007 à 6:49

 


En attendant que le jour se lève


Comme nous avions le bonheur de partager les mêmes insomnies, il n'était pas rare qu'elle frappe à la porte de ma chambre à deux ou trois heures du matin ( quand je dormais à Précy pour le travail )  -  Will ? J'ai une idée, viens voir. Jamais elle ne me dérangeait pour rien. Parfois elle ne tenait que quelques accords au piano, parfois trois phrases de texte, mais ce peu était prometteur. Je m'asseyais au piano à côté d'elle, le plus discret possible afin de ne pas troubler ces moments légers où elle semblait communiquer avec un monde invisible. Parfois elle revenait à la réalité  :  -  Là il me faudrait un accord...  -  Essaye celui-là...  -  Non, il est trop évident...  -  Alors cet autre...  -  Ah oui, c'est mieux, tu vois, là il faudra me mettre des cordes bleues...  Et le jour se levait sans qu'on s'en aperçoive.


William Sheller
  ( Auteur-Compositeur-interprète )

Lundi 26 novembre 2007 à 7:29


 

 

John Parker Lee ( Barbara/Barbara ) ( 1996 )


Il s'appelait John Parker Lee
John Parker Lee
John Parker Lee
Son paradis
C'était de voyager sa vie
Il était toujours en partance
Il sautait
Dans ses trains de nuit
De galaxies en galaxies
Puis revenait en fulgurance
Nous donner à voir
Nous donner à prendre
Je ne peux rien
Dire de plus
De cet homme-là
Il n'était ni mieux
Ni plus mal
Il était différent
C'est tout
John Parker Lee
Le magnifique
Venait des plaines de l'Iguana
Brouillard ses yeux
Brouillard sa voix
De la brume
Aux bouts de ses doigts
Il y a comme ça
Dans la vie
De merveilleux passagers
Qui croisent nos existences
Et nous font
L'instant de beauté
Où il nous semble
Que l'on dialogue
Avec les anges
Il y a comme ça
Dans la vie
Poussière de soie
Brillant d'étoiles
Papillon de nuit
De merveilleux passagers
Qui jouent
D'étranges musiques
Qui nous tanguent
Le cœur et l'âme
John
John
John Parker Lee
L'homme qui dansait sa vie
De trains de nuit
De galaxies en galaxies
Un jour
Il n'est pas revenu
Mais il a laissé dans nos vies
Ses récits aux couleurs d'ambre
Et l'on chevauche nos rêves
Pour le rejoindre
Dans son univers
Et l'on saute dans ses trains de nuit
Et l'on roule en Super-Express
De galaxies en galaxies
Et l'on dialogue
Avec les anges
Tu as bousculé nos vies
John.
Qu'elle était belle ta différence
Papillon de soie
Papillon de nuit
John
Vivre sa vie
Comme on la danse
Il s'appelait John Parker Lee
John Parker Lee
Il voyage
Dans ses trains de nuit
Ailleurs
Sur d'autres galaxies
John
John
John Parker Lee
L'homme qui dansait sa vie
De galaxies en galaxies
Le magnifique
John
Il s'appelait John Parker Lee
Venait des plaines d'Iguana
Brouillard des yeux
Brouillard sa voix
John
John
John Parker Lee

Dimanche 25 novembre 2007 à 11:30

 


Ma plus belle histoire d'amour


(
1969 )


La première fois que j'ai chanté debout, c'était pour Ma plus belle histoire d'amour. Progressivement, j'ai continué.


(
1992 )


Toute ma vie je chanterai cette chanson. Toute ma vie, j'éprouverai le même bonheur à la chanter.


(
1993 )


C'est vrai que la plus belle histoire de ma vie de femme qui chante, ça reste le public. C'est une chanson que je pourrais chanter à toute heure, jusqu'à mon dernier souffle.

 


Barbara

Samedi 24 novembre 2007 à 13:13


Une triste journée de novembre tombe une dépêche AFP :


" La chanteuse Barbara est décédée à l'hôpital américain de Neuilly, le 24 novembre 1997 à 16h10, des suites d'un choc toxique infectieux " De son vrai nom Monique Serf, celle dont le règne illumina pendant plus de quatre décennies le monde de la chanson disparaissait ainsi brutalement, laissant un vide qui n'est toujours pas comblé... Barbara tu me manques...


Ô vous tous que j'ai tant aimés
Durant cette vie toute entière,
Si vous entendez la, la, la, la...
Ma dernière petite chanson,
Surtout, n'en ayez pas de peine,
C'est pour dire " Adieu, je vous aime "
Et je m'en vais le cœur content,
C'est pour dire " Adieu, je vous aime "

Jeudi 22 novembre 2007 à 7:55

 


Éclipses


(
1986 )


Je me retire quand je n'ai plus d'énergie. Je me ramasse comme les animaux et je refais le plein en me terrant. Si j'avais continué, je serais devenue la grimace de moi-même. Et si je reviens, c'est parce que je sais que c'est l'instant. Ce n'est pas un bonheur de ne pas chanter pendant quatre ans, mais c'était la seule façon d'être prête une nouvelle fois pour l'amour. Ou plutôt pour le théâtre, le seul amour qui mérite que je lui reste fidèle.


Barbara

Mardi 20 novembre 2007 à 21:44

 


Regarde   ( Barbara/Barbara )   ( 1981 )


Regarde
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable

Regarde
Sous ce ciel déchiré
Tout s'est ensoleillé
C'est indéfinissable

Un homme
Une rose à la main
A ouvert le chemin
Vers un autre demain

Les enfants
Soleil au fond des yeux
Le suivent deux par deux
Le coeur en amoureux

Regarde
Ces fanfares et musiques
Tintamarre et magique
Féerie féerique

Regarde
Moins chagrins moins voûtés
Tous ils semblent danser
Leur vie recommencée

Regarde
On pourrait encore y croire
Il suffit de vouloir
Avant qu'il ne soit trop tard

Regarde
On a tellement rêvé
Que sur les murs bétonnés
Poussent des fleurs de papier

Et l'homme
Une rose à la main
Étoile à son destin
Continue son chemin

Seul
Il est devenu des milliers
Qui marchent émerveillés
Dans la lumière éclatée

Regarde
On a envie de se parler
De s'aimer de se toucher
Et de tout recommencer

Regarde
Plantée dans la grisaille
Par-delà les murailles
C'est la fête retrouvée

Ce soir
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable

Regarde
Au ciel de notre histoire
Une rose à nos mémoires
Dessine le mot ESPOIR

Mardi 20 novembre 2007 à 8:25

 


Ils ne se voyaient pas souvent mais s'appelaient et chacun savait de l'autre où il était, où il chantait, comment allait sa vie. Entre eux, depuis longtemps, s'était une drôle d'histoire d'amour. Ils s'étaient peut-être connus en Belgique, en tout cas retrouvés à Paris, bien avant le succès. Elle n'en parlait pas. Elle a toujours refusé de répondre aux questions, avant et après la mort de Jacques  " On ne peut pas parler de lui, de même qu'on ne peut pas exprimer l'amour " De son côté, Brel disait :  "  On est amoureux, comme ça, depuis longtemps "  Pour eux l'évidence était de s'aimer  " comme ça " sans chercher à savoir pourquoi, chacun se sentant peut-être de l'autre le jumeau inséparable qu'il aurait perdu dans une tourmente, un sort fatal les empêchant à jamais de se réunir. Ils se ressemblaient en secret. Nous ne sauront jamais à quel point. Que ce soit dans la vie ou dans les chansons, on cherchera en vain une allusion à leur " amour " Barbara n'est pas la femme ni même une femme dans les chansons de Brel. Il n'est pas l'homme de ses chansons. Ils eurent pourtant la volonté de partager un travail, une tranche de vie. Ce fut le film Franz, en 1971. Brel disait  :  " Franz, c'est une histoire d'amour médiocre, entre un gars et une fille au physique médiocre, à l'intelligence limitée, et qui ne sont pas à la hauteur de leurs rêves. "   Un beau film qui n'eut pas un grand succès et c'est dommage. Il laissera à la postérité le portrait d'un couple bizarre et impossible, émouvant et pathétique. Le seul témoignage d'une rencontre unique. Le 9 octobre 1978, le rêveur des Marquises embarquera pour son dernier voyage, si jeune, à peine cinquante ans. Elle sera là pour lui dire adieu et le laissera voguer douze ans et  " longer les mers et traverser les dunes " avant de lui adresser, de Mogador 1990, une longue lettre sans rimes en guise de chanson "  Gauguin  "  Une merveilleuse  " cantate "  où revient la pluie du deuil mais sous d'autres cieux.


Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa.
Le vent, sur les longs arbres verts
Jette des sables d'ocre mouillés.
Il pleut sur un ciel de corail
Comme une pluie venue du Nord
Qui délave les ocres rouges
Et les bleus-violets de Gauguin.
Il pleut...

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