Mercredi 7 novembre 2007 à 22:00


 

Plus rien   ( Barbara/M.Colombier )   ( 1968 )


Plus rien, plus rien
Que le silence
Ta main, ma main
Et le silence
Des mots. Pourquoi,
Quelle importance
Demain, plus tard,
Les confidences
Si douce, ta bouche
Et je m'affole
Je roule, m'enroule
Et tu t'affoles
La nuit profonde,
La fin du monde,
Une gerbe de feu
Pour se connaître,
Se reconnaître,
Pourpre et or et puis bleue
Plus rien, plus rien
Que le silence
C'est bien, nos mains
Et ce silence...

Lundi 5 novembre 2007 à 23:15


On me demande : qu'est-ce que vous faites à deux heures de l'après-midi, à dix heures du matin, dans ce théâtre, vous les savez vos chansons ? Non d'abord, je ne les sais pas parce qu'elles revivent tous les soirs par vous. [...] Qu'est-ce que je fais là, depuis trente-cinq, quarante ans, et jusqu'au dernier jour où je chanterai, [... ] c'est très simple, je vous attends.


Barbara

Lundi 5 novembre 2007 à 6:29


Ah, ce fauteuil qu'elle trimballait de ville en ville et continuait encore de traîner sur scène telle une enfant, sa poupée de son, comme elle l'a aimé, comme il l'a bercée ! Quand elle s'y asseyait, en plein récital, on savait que c'était le moment des confidences, l'instant secret où la femme inaccessible s'abandonnait et nous regardait en face.


Jérôme Garcin
  ( Journaliste )

Samedi 3 novembre 2007 à 6:53


 

Barbara en téléspectatrice attentive découvre les événements. " Regarde les venir les enfants de Novembre " Elle comprend que la colère des jeunes n'est pas seulement liée à la réforme de l'enseignement supérieur. Elle sent ce mal être qui encercle les jeunes. Elle sait les problèmes des jeunes qui se dressent contre la jeunesse : chômage, sida, intolérance, sentiment d'exclusion. " Ils sont venus nous dire d'aimer nos différences " Ces vagues d'étudiants portés par un élan défilant dans les rues la ravissent. Mais brusquement la barbarie d'un état dogmatique va jeter un voile noir sur l'effervescence de la jeunesse. " Ils sont venus pour Un tombé sous la violence " " Ils sont venus nous dire de taire nos violences "


Les enfants de Novembre  ( Barbara/Barbara )   ( 1990 )


Comme le vent mouvant
Venus
Du Nord au Sud
Comme le vent mouvant
Venus
De l'Est en Ouest
Franchissant les torrents
Les coteaux
Les rivières
Franchissant les espaces
D'ombre et de lumière
Comme des milliers d'oiseaux
Qui feraient transhumance
Comme des milliers d'oiseaux
Sur un ciel d'Espérance
Regarde-les venir
Les enfants de lumière
Les voilà qui avancent
En dansant leur colère
Ils sont venus pour Un
Tombé sous la violence
Ils sont venus vous dire
D'aimer nos différences
Beaux
Unicolores
Multicolores
Ils sont venus nous dire
De taire nos violences
Comme des milliers d'oiseaux
Au-delà des frontières
Qui, aux bouts de leurs ailes
Porteraient la lumière
Comme le vent
Du Nord au Sud
Comme le vent
De l'Est en Ouest
Regarde-les venir
Les oiseaux magnifiques
Ils portent l'Espérance
Les enfants de lumière
Laissez-les passer
Laissez-les passer
Laissez-les passer
Laissez-les passer
Ils portent l'Espérance
Les enfants de novembre

Vendredi 2 novembre 2007 à 7:03


La force que j'ai me vient des bonheurs que j'ai connus, et aussi des moments de désespoir que j'ai traversés.


Barbara

Jeudi 1er novembre 2007 à 7:28


La salle est minuscule et, lorsqu'elle entre en scène, liane noire surmontée de ce visage d'oiseau de haute race, elle est si proche qu'elle semble s'adresser à chacun de nous. Mais elle reste une déesse inaccessible, ses yeux sombres traversés de lueurs d'orage pour, l'instant d'après, se voiler d'une dangereuse douceur. Nous vivons là des moments de pure extase, ses trilles nous étourdissent, les mots qu'elle nous chuchote nous bouleversent. Personne mieux qu'elle n'a su dire Le mal de vivre, personne mieux qu'elle, la joie de vivre... cette chanson-phare de toute une génération qui a sans doute évité à nombre d'entre nous de  " n'en pas revenir "


Kénizé Mourad
 Le Jardin de Badalpour.

Mercredi 31 octobre 2007 à 7:30


Où qu'elle soit, dans les plus étroites coulisses, elle s'improvise une loge. Comme ces pièces fermées des églises où se prépare l'officiant. C'est là que le corps s'allonge, que les yeux, les lèvres, le visage entier se modifient. Longtemps avant d'entrer en scène, elle s'y enferme. Seule. Elle se penche vers son miroir. La lampe l'éclaire de face. Le masque va naître. Pour un soir. Un temps très court. Le temps d'une rose.


Jacques Tournier
  ( Ecrivain )

Mardi 30 octobre 2007 à 6:56


Barbara vers l'âge de deux ans


J'ai été une petite fille qui s'est construit un monde, comme beaucoup d'enfants, et qui s'y est enfermée. Dans ce monde, j'étais pianiste chantante. Je tambourinais sur une table des musiques que je scandais ou miaulais infatigablement. Mes mains se posaient, s'agitaient au-dessus d'un clavier imaginaire et, durant de longues heures, j'étais la plus grande pianiste du monde !


Barbara

Lundi 29 octobre 2007 à 9:27


Elle est entrée dans ma vie en 1964. J'avais vingt-deux ans. Je la connaissais peu, elle m'intimidait de loin. Je fini par me laisser entraîner à L'Écluse par mon amie Nadine Laïk, qui avait commencé à travailler avec elle lors d'un des derniers passages de Barbara dans son fief de la rive gauche. Je subis le choc de " Nantes " et le charme de l'étrange " Chanteuse de minuit " J'achetai son premier album Barbara chante Barbara. Or voici que quelques mois plus tard, par hasard et au grand jour, sur un trottoir de la rue Rémusat ( j'habitais dans le même pâté de maisons ) une dame, longue silhouette pâle et blanche de la tête aux pieds, le visage enturbanné de mousseline et de voiles qui la font ressembler à un Touareg de neige se riant d'un ouragan de grésil, une dame dont les yeux et les tempes disparaissent sous d'énormes lunettes noires, s'arrête à deux mètres de moi. Je reste pétrifiée. Elle pointe le bout de sa main gantée en direction de mes pieds. Sous sa moustiquaire, je l'ai aussitôt reconnue. Je me dis : elle est folle. J'entends sa voix claire et sonnante : - Où avez-vous trouvé ces sandales ? La brusquerie de la question me plonge dans une gêne indescriptible. Sur le point de dire : je ne les ai pas volées, je le jure et d'ailleurs nous n'avons pas la même pointure, je bafouille une réponse évoquant Antibes ou Juan-les-Pins, bref un de ces endroits " sinistres " où ma peau s'est chocolatisée et où j'ai fait l'acquisition de ces sandales, d'un vert électrique j'en conviens, toutes en lanières, très jolies il est vrai, qui semblent tant l'intriguer. Me regardant droit dans les yeux, elle dit : - Vous avez un moment ? Venez donc chez moi ! J'ai une robe qui ira très bien avec vos sandales... En me prend par le bras et nous faisons trois pas en silence. Puis nous nous arrêtons. Elle me regarde, de haut. - C'est drôle, dit-elle, habiter si près l'une de l'autre... Je savais qu'on se retrouverait ! Et elle éclate de rire, ce rire merveilleux, insoupçonnable, contagieux comme seule un rire peut l'être. Et nous voilà, toutes les deux, complices pour la vie, nous esclaffant sur le trottoir de la rue Rémusat. Une fois chez elle, elle se mit à vider ses placards pour m'offrir des sacs, des gants, des dessous en dentelles, des fanfreluches...Quand à la robe promise, du Pucci pour joueuse de bridge, tout ce qu'il me fallait ! Nous nous amusions comme des folles. Je repartis avec une rose et ces mots : - Nous nous reverrons ! Je reçus des places pour aller la voir à Bobino en septembre, ce passage en vedette resté dans les annales du music-hall, qui lui inspira plus tard " Ma plus belle histoire d'amour c'est vous " et la consacra " star " enfin, à trente cinq ans. Et puis un jour de fin novembre 1965 arrive un coup de téléphone chez l'éditeur où j'avais trouvé mon premier job. - Bonjour ! c'est Barbara, la chanteuse ! Je cherche une secrétaire. Voilà, c'est vous. Vous commencez demain ! Complètement ébahie, je balbutiai que je devais tout de même un mois de préavis à mon employeur... - Ah bon ? Qu'est-ce que c'est que ça " préavis "? - Alors le 1er janvier ! J'eus la chance ( et la témérité ! ) d'être l'assistante de Barbara pendant quatre ans, quatre années tourbillonnantes où le succès l'emportait sur ses ailes, où elle devenait avec passion, pour un public de plus en plus assidu et nombreux, celle qu'elle avait toujours voulu être, une femme qui chante, qui chante sa vie pour les autres, pour les aimer et être aimée, une femme de coeur, une artiste hors norme.


Extrait du livre


Dimanche 28 octobre 2007 à 8:46


 

Regarde  ( Barbara/Barbara )  ( 1981 )


Regarde
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable

Regarde
Sous ce ciel déchiré
Tout s'est ensoleillé
C'est indéfinissable

Un homme
Une rose à la main
A ouvert le chemin
Vers un autre demain

Les enfants
Soleil au fond des yeux
Le suivent deux par deux
Le cœur en amoureux

Regarde
C'est fanfare et musique
Tintamarre et magique
Féerie féerique

Regarde
Moins chagrins, moins voûtés
Tous, ils semblent danser
Leur vie recommencée

Regarde
On pourrait encore y croire
Il suffit de le vouloir
Avant qu'il ne soit trop tard

Regarde
On en a tellement rêvé
Que, sur les mur bétonnés
Poussent des fleurs de papier

Et l'homme
Une rose à la main
Étoile à son destin
Continue son chemin

Seul
Il est devenu des milliers
Qui marchent, émerveillés
Dans la lumière éclatée

Regarde
On a envie de se parler
De s'aimer, de se toucher
Et de tout recommencer

Regarde
Plantée dans la grisaille
Par-delà les murailles
C'est la fête retrouvée

Ce soir
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable

Regarde
Au ciel de notre histoire
Une rose, à nos mémoires
Dessine le mot espoir...

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