Vendredi 28 décembre 2007 à 13:00

 

Rumeur


(
1996 )


Même fermée, enfermée, fuyant tout ce qui n'est pas votre intériorité pour ne pas vous déconcentrer, même là, partout, la rumeur horrible du monde nous rattrape et nous réduit trop souvent au rôle du voyeur impuissant. On regarde se dérouler l'horreur à l'image, dans la presse, partout. Comment ne pas se sentir concerné !


Barbara

Jeudi 27 décembre 2007 à 8:11


 

 

La déraison   ( Barbara/Barbara/M.Colombier )   ( 1981 )


A te regarder vivre en plein soleil,
A te regarder vivre, je m'émerveille
Et j'en oublie l'hiver et son cortège
Je ne vois plus tomber la neige

J'ai trouvé, ce matin, à mon réveil,
Ce petit bout de givre sur mon sommeil
J'ai trouvé, ce matin, au creux de moi,
Comme un cristal, ce bout de froid

Et quand je l'ai posé sur ton épaule
On ne croira pas, c'est vraiment drôle,
Mais je l'ai vu se fondre, tout pareil,
Comme du givre à ton soleil

Je vis sous un ciel aux couleurs d'ombre
Qui n'a ni juillet, ni décembre
A te regarder vivre, à l'abandon,
J'ai choisi pour saison la déraison

Et fasse que longtemps, en plein soleil,
A se regarder vivre, on s'émerveille
Et fasse que longtemps, en plein soleil,
A se regarder vivre on s'émerveille

C'est qu'alors nous vivrons à l'unisson
En ayant pour saison la déraison
C'est qu'alors nous vivrons à l'unisson
En ayant pour saison la déraison,
La déraison, la déraison...

Mercredi 26 décembre 2007 à 7:25

 

Femme piano


A propos de piano...  Longtemps, ça a été un vrai problème en France d'avoir de bons pianos en tournée. J'ai tout un livre d'histoire là-dessus. Des claviers qui perdent leurs dents. De vrais vélos, disons, des vélos qui ne roulent pas. Alors, il m'est arrivé de menacer  :  "  Si je n'ai pas un piano noir et convenable, je ne chanterai pas  "  Et pourtant, moi, je ne suis pas une grande pianiste, mais si on ne se bat pas là-dessus, qu'arrivera-t-il aux autres qui vont suivre ? Et on me répondait  :  "  Mais M.Untel, Mme Unetelle ont chanté avec, hier ou avant-hier.  "   Ils font ce qu'ils veulent M.Untel ou Mme Unetelle. Ils ont du talent, eux...  Moi je n'en ai pas. Et les tabourets...   Un jour, je suis arrivée sur scène, en robe longue et noire, avec mes deux Bottins sous le bras. Après ça, on dit   " c'est une emmerdeuse; "  ça ne fait rien. Je veux bien être mauvaise, ça arrive à tout le monde, mais je veux en être responsable.  Cela dit, on a affaire à des gens charmants  :  "  Ma femme va vous faire cuire un poulet  "  Mais qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ? C'est très bon, un bon poulet. Seulement, ce n'est pas le moment. Pas le moment non plus pour  :  "  juste une petite signature sur une photo pour ma cousine  "  Après le spectacle, d'accord. Après le spectacle, tout ce que vous voulez. Avant...  Cette solitude, je ne dis pas que c'est une loi, je dis que c'est la mienne et que peut-être par fragilité, peut-être par égoïsme, je n'ai jamais pu faire autrement. Et c'est à ce prix-là seulement que j'ai pu ne pas tricher, ne pas trahir... Enfin, je crois que ce n'est pas un mauvais choix. Tout comme je crois ne pas m'être fourvoyée dans la chanson. Je ne pense pas que j'aurais pu être une grande couturière.


Barbara

Lundi 24 décembre 2007 à 8:03


Barbara
envoyé par nananous

Dimanche 23 décembre 2007 à 8:56

 

La longue dame brune


(
1987 )


Ce cliché, parfois, m'exaspère. Je suis grande, brune, j'ai toujours aimé m'habiller en noir. Bon, mais la chouette sur l'épaule et le style vampire, jamais !


Barbara

Samedi 22 décembre 2007 à 7:38

 


L'amoureuse aimait les hommes, elle avait besoin d'eux autour d'elle. Séductrice et dompteuse, elle a su les choisir. Aucun ne lui a imposé sa loi. Amoureuse de l'amour plus que des hommes, elle a fait ce qu'elle a voulu d'eux et avec eux, décidant de leur relation, de la longueur de celle-ci et de sa rupture. Désirant follement être aimée, elle le fut. Quand à son besoin d'aimer, elle en connut vite l'étendue et les limites. " Je crois à la passion, disait-elle dans une interview, Parce que je n'ai pas le talent de l'amour. J'ai vécu de brûlants échanges, je n'ai pas partagé les jours après les jours. J'étais amarrée à autre chose, j'étais ailleurs. Je suis une solitaire, c'est vrai.  Cet   " ailleurs "  elle le trouvait dans le repli sur soi qui lui était nécessaire pour repartir vers d'autres conquêtes, elle le trouvait surtout en scène, où la femme et l'artiste se fondaient en une seule créature prête à tout donner. L'apaisement la surprit sur le tard, après des années de peur, en même temps que la confiance dans cette amour qui lui venait en retour, non pas de la part des hommes mais de cet  " amant aux mille bras "  son public, le seul qui lui apporta la satisfaction absolue. Sa plus belle, sa plus exigeante réussite en amour.

Vendredi 21 décembre 2007 à 8:03

 

Inspiration


(
1969 )


C'est moi tout entière que j'ai mise dans mes chansons. Or, si je veux encore traiter le thème de la solitude, je ne pourrais rien dire de plus que ce que j'ai dit. Je ne peux pas non plus enterrer mon père tous les quinze jours.


(
1986 )


On radote toujours sur soi. Toujours se raconter soi.


(
1992 )


Je n'ai pas le génie inventif d'un Gainsbourg. Je ne sais raconter qu'une histoire : la mienne.


(
1993 )


Je me dis parfois, qu'en réalité, je ne fais que chanter des choses du quotidien. Que tout le monde a vécues. Tout le monde a espéré quelqu'un qui s'appelait Pierre, ou Jaqueline, connu le mal de vivre, eu le coeur égratigné et attendu que sa joie revienne. Je n'interprète que des situations ou des sentiments universels. Le public m'y retrouve et s'y retrouve.


Barbara

Jeudi 20 décembre 2007 à 7:30


Deux nouveaux CD




De 1956 à 1996 la radio invita souvent Barbara. Elle n'aimait pas la télévision et ses caméras, elle préférait le micro du studio radio feutré. Parfois les radios demandaient à leur invité de chanter en direct.... Eh oui maintenant cela ne se fait plus ou bien rarement ! Et les radios diffusaient aussi sur leurs ondes des concerts en direct.


L'Institut National de l'Audio visuel conserve les archives sonores de La chaîne parisienne, Paris Inter, Inter Variétés, France culture, France Inter. Karine Le Bail et Philippe Tétart pour la série d'émissions des Greniers de la mémoire consacrées à Barbara en février 2007 se sont penchés sur ses archives. En février ils proposèrent plusieurs de leurs trouvailles à l'antenne. Et maintenant voilà un coffret reprenant ces archives rares. Un quatrième disque reprend l'intégralité d'un spectacle de 1973. Depuis l'enregistrement de Bobino entamé en décembre 1965 chronologiquement aucun enregistrement de concert n'existait sur disque jusqu'à celui là. Ecoutez ce disque le soir venu dans le noir. Doucement vous vous transporterez à Carpentras un soir d'été 1973 et assisterez à ce concert.



Les auteurs relatent les débuts de Barbara à Charleroi puis à Bruxelles. Les auteurs mettent en lumière Jacques Vynckier, Angèle Guller, Marcel Hastir, tous trois participèrent activement à la création de ce spectacle à l'Atelier. Cet enregistrement représente le tout premier enregistrement de chansons interprétées par Barbara. Sa carrière discographique débutera quelques mois plus tard par l'enregistrement d'un 78 tours comprenant deux titres inscrits au programme de la soirée à l'Atelier. Le 1 octobre à 20 h 30 Barbara se produit à l'Atelier, 51 rue du commerce à Bruxelles. Dans l'après midi, avant le spectacle Barbara répète et s'accompagne au piano. Voici un enregistrement des répétitions réalisé par Jacques Vynckier.

Mercredi 19 décembre 2007 à 7:38

 

Courrier


(
1969 )


Les gens ne me parlent que d'amour. Avec beaucoup de pudeur. Je reçois souvent de très très belles lettres, où les sentiments sont au plus beau d'eux-mêmes. Qui m'écrit ? Des jeunes, beaucoup de jeunes. De quinze à vingt ans. Des gens de mon âge, également. Et aussi de bien plus âgés... Presque trois générations !


Barbara

Mardi 18 décembre 2007 à 14:07


 

Chanson écrite pour le film  " Églantine"  de Jean-Claude Brialy

 


Églantine  ( Barbara/Barbara )   ( 1972 )


Dans la grande maison d'Églantine
Les volets se sont fermés
Dans le matin léger, Églantine
Pour toujours, s'en est allée, pour toujours, s'en est allée
Et l'enfant veuf,
Superbe dans ses habits de velours,
L'enfant veuf
Pleure sur son premier chagrin d'amour

Nous n'irons plus jamais
Dans les grandes allées qu'elle aimait
Pour cueillir en bouquet
Les roses transparentes de mai

Sur son ombrelle
Ma fiancée
Quelle était belle
Je l'avais toute à moi
Ma mie, ma divine

Elle riait de ses bavardages
Et partageait ses secrets.
Elle disait " mon enfant sauvage,
Mon chéri, mon adoré,
Mon tout petit fiancé."

Contre cent mille
Sans épée, sans chevaux et sans armée
Pour Églantine
Il guerroyait des caves aux greniers
De la cuisine offerte
Montaient l'odeur du pain grillé,
Le goût des pommes vertes,
Mêlés aux myrtilles écrasées

Dans le jardin
Sa fiancée
Qu'elle était belle
Sa tendresse
Sa mie, sa divine

Dedans le grand salon d'Églantine
Les roses sont effeuillées
Sur le piano, quelques sonatines
Commencées, inachevées,
Commencées, inachevées
Et l'enfant triste,
Superbe dans ses habits de velours,
L'enfant triste,
D'un doigt, rejoue la valse des amours

Sous le lustre en cristal
Elle le berçait dans ses bras
C'était son premier bal
C'était hier et c'est loin déjà

Sous sa dentelle
Sa fiancée
Qu'elle était belle
Ils ne danseront plus jamais
Plus jamais

Dans la grande chambre d'Églantine
L'enfant s'est agenouillé
Sur le lit blanc, repose Églantine
Il a posé un baiser
Au bout de ses doigts glacés
Le pays où tu vas,
Où l'on ne va pas quand on est petit,
Le pays des parents
Où j'irai aussi quand je serai grand

Aura-t-il des prairies,
Des chevaux blancs,
Est-ce loin, ce pays
Oh, emmène-moi,
Dis, grand-mère ?

Sur la grande maison d'Églantine
Le portail s'est refermé
C'est fini, fini. Églantine
Pour toujours, s'en est allée,
Pour toujours, s'en est allée
A pas lents,
Derrière les grands chevaux de velours,
Un enfant
Pleure sur son premier chagrin d'amour

Oh, ma grand-mère,
Comme je l'aimais
Sous sa dentelle
Ma fiancée
Qu'elle était belle
Oh, grand-mère,
Pourquoi m'as-tu quitté ?

Sur la grande maison d'Églantine
Le portail s'est refermé,
Le portail s'est refermé...

<< Page précédente | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | 48 | 49 | 50 | 51 | Page suivante >>

Créer un podcast