Mercredi 17 octobre 2007 à 22:47
Engagement
( 1979 )
Le mot m'irrite. Si je dis, les forts sont des méchants, et les faibles des bons, j'ai forcément raison, et je suis une héroïne. Faire passer des idées, d'accord, mais il faut descendre dans la rue pour le reste. Je ne peux chanter la souffrance que si je la connais. Je ne peux pas chanter les fusillés, puis remonter dans ma voiture pour aller dîner. Mon engagement est un engagement d'amour.
( 1981 )
Avec Göttingen, Chevaux d'écume ou Soleil noir, j'ai fait de la chanson engagée. Engagée d'amour. Mais je ne suis jamais descendue dans la rue avec une chanson. La vie est redoutable. Il faut être en révolte, toujours en révolte contre l'injustice. En dehors de la révolte, je ne suis rien. Oh ! je ne m'engage pas dans les grandes causes. Je ne donne pas ma signature aux manifestations de toutes sortes. Non, ma justice est là, plus près, plus proche de moi, elle est ma porte. Je sais que tout à côté, il y a certainement un homme, une femme, un enfant en détresse. Moi, la détresse je la vois. Je suis d'abord engagée d'amour. Je n'aime pas déterrer les morts des autres pour faire des chansons. Il y a des événements lourds, dont il ne faut pas parler parce que c'est trop grave. On peut dire des choses très belles dans les chansons et se conduire dans la vie comme un salaud.Je préfère le combat clandestin, dans le quotidien Il est souvent plus efficace que la signature des manisfestes. Si j'avais un grand nom, c'est sûr que je devrais en m'engageant publiquement. Mais, à mon niveau, signer, ne serait-ce pas moi la première servie ?
( 1987 )
Je ne crois pas au pouvoir des artistes. C'est un faux pouvoir. Mon nom n'est pas asser puissant pour défendre une cause importante. Et puis je cois qu'il y a des combats clandestins beaucoup plus efficaces et moins obtentatoires. Un des rares combats qui m'a toujours trouvée disponible, c'est contre la peine de mort. Et pour les pianos.
Barbara