Samedi 8 septembre 2007 à 11:59


Sortie le 20 septembre 2007.


Très beau portrait de notre grande dame, trop tôt disparue...

Vendredi 7 septembre 2007 à 11:07

 


Le sommeil   ( Barbara/Barbara )   ( 1968 )


Du sommeil à mon sommeil
Je rêve tout un long jour
A la nuit qui me ramène enfin
Enfin le sommeil
Le rêve et ses merveilles
Où de grands oiseaux blancs
Tournoient lentement
Oh, regardez, il neige
De grands oiseaux de neige
Et de fatigue en fatigue,
Emportée, je navigue
Oh, ne m'éveillez pas
Des milliers d'oiseaux de lune
Se posent sur la dune
Ne les effrayez pas
Oh, laissez-moi dormir
Mes oiseaux pour escorte
Je vais, la fatigue me porte
Plus loin, plus loin
Vers le silence, silence, silence

Ah, laissez, laissez-moi dormir
Mes oiseaux pour escorte
Je vais, la fatigue me porte
Plus loin, plus loin
Vers le silence, silence, silence

De fleurs géantes,
Du sable d'ambre
Il neige des plumes
D'oiseaux de lune
Un désert blanc,
Un continent,
Et puis plus loin,
Si loin, la mer

Du sommeil à mon sommeil
Je guette tout un long jour
Le rêve
Je rêve,
Je rêve...

Jeudi 6 septembre 2007 à 7:20


Quand ceux qui vont   ( Barbara/Barbara )   ( 1970 )


( Pour toi maman, 1 an déjà.... )

 
Quand ceux qui vont, s'en vont aller
Quand le dernier jour s'est levé
Dans la lumière blonde
Quand ceux qui vont, s'en vont aller
Pour toujours et à tout jamais
Sous la terre profonde
Quand la lumière s'est voilée
Quand ceux que nous avons aimés
Vont fermer leur paupières
Si rien ne leur est épargné
Oh, que du moins soit exaucée
Leur dernière prière
Qu'ils dorment, s'endorment
Tranquilles, tranquilles

Qu'ils ne meurent pas au fusil
En expirant déjà la vie
Qu'à peine, ils allaient vivre
Qu'ils ne gémissent pas leurs cris
Seuls, rejetés ou incompris
Éloignés de leurs frères
Qu'ils ne meurent pas en troupeau
Ou bien poignardés dans le dos,
Ou qu'ils ne s'acheminent
En un long troupeau de la mort
Sans ciel, sans arbre et sans décor
Le feu à la poitrine

Eux qui n'avaient rien demandé
Mais qui savaient s'émerveiller
D'être venus sur terre
Qu'on leur laisse choisir, au moins
Le pays, fut-il lointain
De leur heure dernière
Qu'ils aillent donc coucher leurs corps
Dessous les ciels pourpres et or
Au-delà des frontières
Ou qu'ils s'endorment, enlacés
Comme d'éternels fiancés
Dans la blonde lumière

Quand ceux qui vont, s'en vont aller
Pour toujours et à tout jamais
Au jardin du silence
Sous leur froide maison de marbre,
Dans les grandes allées sans arbre
Je pense à vous, ma mère
Qu'ils aient, pour dernier souvenir,
La chaleur de notre sourire
Comme étreinte dernière
Peut-être qu'ils dormiront mieux
Si nous pouvons fermer leurs yeux
A leur heure dernière
Qu'ils dorment, tranquilles...

Mercredi 5 septembre 2007 à 8:21


Tu ne te souviendras pas  ( Barbara/Barbara )   ( 1962 )


Tu ne te souviendras pas
De cette nuit où l'on s'aimait,
Toutes les nuits, cahin-caha,
S'effeuillent au calendrier.

Tu ne te souviendras pas
De mon visage, de mon nom.
Les marionnettes d'ici-bas
Font trois petits tours et puis s'en vont.

Tu ne te souviendras pas
Du vent, des algues, de cette plage,
De ce silence, de notre émoi
Quand se sont mêlés nos visages.

Tu ne te souviendras pas.
Nous étions là, émerveillés.
J'ai glissé un peu contre toi.
Contre toi, tu m'as entraînée.

Tu ne te souviendras pas
De nos corps couchés sur le sol.
Les corps s'enfoncent comme les pas
Dans le sable où le vent les vole.

Tu ne te souviendras pas.
Doucement, la nuit s'est penchée,
Traînant dans son manteau de soie
Des morceaux de ciel étoilé.

L'amour nous menait en voyage.
Longtemps, nous avons navigué.
La mer se cognait au rivage.
Dans tes yeux, je me suis noyée.

L'amour nous menait en voyage.
On s'est aimé, on s'est aimé.
Qu'il fut merveilleux, le naufrage
Quand, dans tes bras, j'ai chaviré.

Passent les jours, file le temps,
S'égrènent les calendriers,
Brûle l'été, soufflent les vents.
Moi, je ne peux rien oublier.

J'attends sur la plage déserte
Et je vis le creux du passé.
Je laisse ma porte entrouverte.
Reviens, nous pourrons la fermer.

Tu ne te souviendras pas
De cette nuit où l'on s'aimait,
Toutes les nuits, cahin-caha,
S'effeuillent au calendrier...

Mardi 4 septembre 2007 à 9:45


Cet enfant-là   ( Barbara/Barbara )   ( 1981 )

  
Crée à Bobino en février 1975, cette chanson n'a été enregistrée qu'en 1980 en studio pour l'album Seule.


Cet enfant-là,
Cet enfant-là
Te ressemble, te ressemble.
Il a de toi
Je ne sais quoi
Le sourire
Ou peut-être,
Quand il marche,
Ta démarche.
Il hésite et s'avance.
Cet enfant-là
Te ressemble
Et j'en tremble.

Cet enfant-là,
Tu t'en souviens,
Tu le voulais.
Tu m'en parlais
Et, merveille des merveilles,
Je riais de t'entendre.
Tu me disais
Comme je voudrais,
Qu'il te ressemble,
Te ressemble.
Moi je voulais
Que cet enfant
Te ressemble.

Tu voulais qu'un jour, il soit avocat ou bien médecin.
Nous nous disputions déjà l'avenir
D'un enfant qui n'était pas encore là.
Moi, je voulais qu'il soit berger, jardinier
Ou bien musicien.
Je l'imaginais déjà, tout petit,
Un immense piano au bout de ses doigts.
Il aura des poissons d'or, des jardins de sable
Et de grands voiliers blancs,
Des oiseaux de feu, des îles enchantées,
Des étoiles filantes au fond de ses yeux.
Il ne connaîtra que l'ogre gentil
Qui jamais n'a dévoré les enfants.
Mon enfant dieu, mon enfant prince, mon enfant roi,
Mon enfant merveilleux, mon enfant rien qu'à moi,
Nous lui tournions des manèges sous la neige,
Nous lui bâtissions des châteaux en Norvège, en Norvège

Mais cet enfant-là,
Cet enfant-là
Lui ressemble.
Il a d'elle
Je ne sais quoi
Le sourire
Ou peut-être,
Quand elle marche,
Sa démarche
Et sa grâce,
Ma disgrâce.
Cet enfant-là
N'a rien de moi
Mais vous ressemble.

Cet enfant-là,
Cet enfant-là
Te regarde,
Me regarde.
Il s'étonne,
Il s'inquiète
Et, timide, il s'avance.
Cet enfant-là
Me tend les bras
Et je l'aime.
Cet enfant-là
N'a rien de moi, mais te ressemble,
Ressemble, ressemble...

Lundi 3 septembre 2007 à 9:12


Télévision


(
1979 )


La télé, ça n'est pas ma conception du spectacle. Ma conception du spectacle, c'est la paillette. Il y a, à la télévision, une gravité qui m'ennuie.


(
1981 )


Il faut être télégénique, premier problème. Or, si moi je fais une télé ratée, ça va faire peur aux enfants.


(
1993 )


Les images qui me parlent des autres me fascinent très souvent ( je suis une grande zappeuse ! ) mais renvoyer mon image par le biais de la télévision me fait très peur. La scène, c'est différent, c'est mon bateau. J'aime l'image des autres et j'aime le noir et blanc. Je n'aime pas mon image et je ne peux pas laisser ma vie se réduire à trois minutes. Il faudrait que j'accepte de m'abandonner. Et puis, j'ai déjà un profil dur. Imaginez-le en couleur ! Imaginez-moi invitée au journal de 20 heures, ce western de la mort, et annoncer après la Bosnie : " Eh bien, à partir du six novembre, je serai au châtelet " ... Aujourd'hui, tout semble dérisoire, indécent, y compris chanter. Il y a comme un sanglot qui ne passe pas. Faire des télés, ce n'était pas mon truc. Ce n'était pas mon chemin. Je vais même plus loin : si j'avais cédé à toutes les demandes d'émission, sans doute aurai-je perdu quelque chose, car les gens ne comprendraient pas. Ce serait comme une trahison. Il est prouvé qu'on peut faire son chemin à côté de tout ça en étant quand même dans le métier. Je ne le renie pas. Une absence est tout de même une chose plus forte qu'une présence constante. Il y a des gens que j'adore, mais si je les vois tout le temps, je n'ai plus envie de les voir !


Barbara

Samedi 1er septembre 2007 à 10:25


Septembre ( Quel joli temps )  ( S. Makhno/Barbara )   ( 1965 )


Jamais la fin d'été n'avait paru si belle.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
On voit se rassembler, au loin les hirondelles
Mais il faut se quitter. Pourtant, l'on s'aimait bien.

Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour s'en va, mon cœur s'arrête.
Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.
Les fleurs portent déjà les couleurs de Septembre
Et l'on entend, de loin, s'annoncer les bateaux.
Beau temps pour un chagrin que ce temps couleur d'ombre.
Je reste sur le quai, mon amour. A bientôt.

Quel joli temps, mon amour, au revoir.
Quel joli soir pour jouer ces vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour nous reviendra peut-être.
Peut-être un soir, au détour d'un printemps.
Ah quel joli temps, le temps de se revoir.

Jamais les fleurs de Mai n'auront paru si belles.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
Quand tu me reviendras, avec les hirondelles,
Car tu me reviendras, mon amour, à demain...

Samedi 1er septembre 2007 à 10:00


Elsa Triolet, Aragon et Françoise Sagan venus la féliciter, lors de sa première officielle à l'Olympia le 4 février 1969.


Succès


(
1965 )


Une vedette, moi ? Oui, depuis un an ça marche très bien pour mes chansons. Je ne regarde plus après un ticket de métro. Mais, mise à part la suppression des ennuis matériels, le succès m'a apporté un bien plus précieux : la possibilité de chanter tout le temps... Gala, tournée... Je n'arrête pas. A peine puis-je voir mes amis de temps en temps. C'est le plus ennuyeux !


(
1969 )


Dans l'instant, il procure une espèce d'assurance qui fait qu'on marche mieux dans sa peau. Ce qu'il m'a apporté ? La joie très grande de pouvoir chanter, d'être une femme qui chante constamment, ce que je voulais. Et puis une espèce de confort matériel qui me permet d'assumer des gens, ce qui pour moi est très, très important. Ce qu'il m'a enlevé ? Il m'a poussé vers un désert, parce que je crois que le succès isole. Cela dit, il faut le conquérir tous les jours. Il peut vous être acquis un soir, mais si le lendemain on rate une chose, tout est effacé. C'est donc un pouvoir, sans doute, mais un faux pouvoir.


(
1987 )


Chaque jour je recommence. Le succès n'existe pas ! Il y a des gens qui ne m'ont jamais vue sur scène. Maintenant, j'ai les enfants des autres, qui ne me connaissent pas. Ce sont des débuts à chaque fois. Alors, aujourd'hui, je débute... A 57 ans, c'est toute la différence !


Barbara

Vendredi 31 août 2007 à 8:38


Tango indigo ( Barbara/L.Plamondon/Barbara )  ( 1986 )


On s'est trouvé
Sans se chercher.
Nos regards se sont rencontrés
Et notre vie était changée.
La nuit est bleue
Comme tes yeux.
Je te désire
A en mourir.
Tu me parles en fumant des blondes.
Y a-t-il d'autres amants au monde
Qui soient heureux comme nous deux ?
La nuit est bleue comme tes yeux,
Tango, tango indigo,
Bleu tango contre ta peau.
On est comme deux évadés
Qui ne croient pas ce qui est arrivé.
Après, je ne sais plus les paroles
Mais je vais t'en dire de plus folles.
C'est l'histoire d'un assassin blond
Qui rencontre Lily-Passion.
Ça se passe dans une fête foraine
Où il y a un bandonéon aux yeux verts.

David  - Je n'aime pas les yeux verts.
Lily   - Alors c'était quoi, les paroles ?
David   - Pas la peine que tu t'en souviennes.
C'est plus beau que la vraie chanson.
Cette histoire de Lily-Passion
Qui rencontre un assassin blond.
Lily   - Tango, tango indigo,
Bleu tango contre ta peau,
On est debout
Sur un volcan incandescent.
La terre est une boule de cristal
Qui tourne au milieu des étoiles.
Tout peut sauter en un seul jour
Mais laissez-moi ma nuit d'amour.
Le monde est à feu et à sang.

David  - On s'en fout c'est pas important.
Je t'emmènerai où tu voudras
Mais ma loi deviendra ta loi.
Lily   - On s'est trouvé
Sans se chercher.
Nos regards se sont rencontrés
Et notre vie était changée.
La nuit est bleue
Comme tes yeux.
Je te désire
A en mourir.
Viens. Qu'est-ce que tu as ?
Viens. On nous regarde... Dansons.
Viens, pour une fois,
Une seule fois
Où l'on serait pareil aux autres.
Dansons.
Tes yeux sont couleur de cristal.
Je tourne et je vois des étoiles.
Je suis peut-être une star dans les journaux
Mais, dans tes bras, j'suis qu'un
Tango, tango indigo,
Bleu tango contre ta peau,
Tango tango,
Tango tango.

 

Extrait de Lily Passion  ( Spectacle de Barbara )

Jeudi 30 août 2007 à 8:51


Barbara bâtit ses récitals avec un professionnalisme hors pair.
Des premières notes jusqu'au tomber du rideau, elle maîtrise tout.


On est loin d'une simple succession de chansons. Un récital de Barbara est une construction minutieuse. Avec ses deux parties, ses ruptures de rythmes, ses pauses, ses rebondissements. Début du récital, les lumières s'effacent et l'intro démarre ( le musical de Pierre, repris depuis des années ) Le rideau ? Il n'est pas encore ouvert. Ainsi, avant même de voir la scène, le public entre de plain-pied dans le spectacle. Les secondes s'écoulent et le rideau se fend. On découvre les musiciens. puis la chanteuse, enfin. Elle avance, lente, souriante. Une entrée qui prend des allures de cérémonial, et qui souligne d'emblée l'exceptionnel de la rencontre. La première partie est menée tambour battant. Barbara évite les débordements d'enthousiasme. Elle enchaîne titre sur titre, n'hésite pas à couper court aux applaudissements pour entamer une chanson. Le rythme est percutant. Des titres nouveaux ou peu connus viennent se glisser ici et là. L'heure est à la découverte, à l'écoute attentive. Un premier acte court ( à peine plus d'une note gaie, comme une fête : L'homme en Habit Rouge au Châtelet, La Plus Bath des Javas à Mogador. Déjà, elle lance la deuxième partie.

 
Du grave au léger


Contraste saisissant... De retour sur scène, pour une bonne heure de spectacle, Barbara entame alors un récital plus débridé. On retrouve ici les " grands-classiques-qu'on-attend " Avec toujours la finesse de la construction : l'art, par exemple, d'enchaîner deux ambiances, de basculer d'un texte grave à un autre plus léger. Souvent, les musiciens reprennent le thème musical en fin de chanson. L'occasion pour Barbara de laisser libre cours à son aisance : elle fend la scène, regarde la salle, repose sa fatigue sur l'épaule d'un musicien, esquisse des pas de danse. Du coup, elle appelle les spectateurs à elle. Et la salle se laisse porter. La fin du spectacle est une suite de rappels, plus ou moins préparés, de titres archi connus, comme Nantes ou L'aigle Noir. Des moments d'abandon, devant un public définitivement conquis. Là où les roses se tendent, où les lettres échouent sur le bord de la scène, où l'on se dit des " mercis " et des " à bientôt ". Petit à petit, le spectacle glisse des planches à la salle. Le public lui chante La Petite Cantate ou Dis quand reviendras-tu ? Une vrai conversation.


Valèrie Lehoux
( Journaliste )

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