Mardi 15 mai 2007 à 8:25


 


Sans bagages  ( Barbara/S.Makno/Barbara )   ( 1964 )


Le jour où tu viendras, le jour où tu viendras,
Le jour où tu viendras, ne prends pas tes bagages.
Que m'importe, après tout, ce qu'il y aurait dedans,
Je te reconnaitrai à lire ton visage.
Il y a tant et tant de temps que je t'attends.
Tu me tendras les mains, je n'aurai qu'à les prendre
Et consoler les voix qui pleurent dans ta voix.
Je t'apprivoiserai, les lumières éteintes.
Tu n'auras rien à dire, je reconnaitrai bien

Le tout petit garçon, le regard solitaire
Qui cachait ses chagrins dans les jardins perdus,
Qui ne savait jouer qu'aux billes ou à la guerre,
Qui avait tout donné et n'avait rien reçu.

Si je venais vers toi, je viendrais sans bagages.
Que t'importe, après tout, ce qu'il y aurait dedans.
Tu me reconnaîtrais à lire mon visage.
Il y a tant et tant de temps que tu m'attends.
Je te tendrai les mains, tu n'aurais qu'à les prendre
Et consoler les voix qui pleurent dans ma voix.
Tu m'apprivoiserais, les lumières éteintes.
Je n'aurais rien à dire, tu reconnaîtrais bien

La toute petite fille, aux cheveux en bataille
Qui cachait ses chagrins dans les jardins perdus
Et qui aimait la pluie et le vent et la paille
Et le frais de la nuit et les jeux défendus.

Quand viendra ce jour-là, sans passé, sans bagages,
Nous partirons ensemble vers un nouveau printemps
Qui mêlera nos corps, nos mains et nos visages.
Il y a tant et tant de temps que l'on s'attend.
A quoi bon se redire les rêves de l'enfance,
A quoi bon se redire les illusions perdues ?
Quand viendra ce jour-là, nous partirons ensemble,
A jamais retrouvés, à jamais reconnus.

Le jour où tu viendras, le jour où tu viendras,
Il y a tant et tant de temps que je t'attends...

Dimanche 13 mai 2007 à 10:15


Fragson  ( Barbara/Barbara )  ( 1978 )


Allez savoir pourquoi, au piano, ce jour-là,
Y avait une musique sur le bout de mes doigts,
Une musique.
Allez savoir pourquoi, les pianos jouent parfois
De drôles de musiques sur le bout de nos doigts.
Allez savoir, pourquoi.

Dans le salon vieil or où j'aime travailler
Tout en regardant vivre mes objets familiers,
Je jouais, jouais
Pendant que, sur mon mur, dansait la Loie Fuller,
Sous l'œil énamouré et l'air patibulaire
De Fragson, Fragson.

Allez savoir pourquoi, il existe des nuits
Où, sous un ciel de soie, des papillons de nuit
Volent, multicolores.
Allez savoir pourquoi, mais c'était une nuit
Où, seule à mon piano, j'étais au paradis
Quand tout à coup, venu de ta planète,
Le téléphone sonne sur mon île déserte
Et c'était toi, ô toi.

Allô, allô, mon cœur, me murmurait ta voix.
Je n'étais pas ton cœur et c'était une erreur
Mais, je n'ai pas raccroché
Et tu n'as pas raccroché
Et si je n'ai jamais su qui tu cherchais,
J'ai tout de même compris que l'on s'était trouvés
Et, depuis ce jour-là où tu l'as découverte,
Tu es le Robinson de mon île déserte,
Tu es le Robinson de mon île déserte
Parce qu'un jour, un piano, allez savoir pourquoi,
Jouait une musique sur le bout de mes doigts,
Une musique,
Parce qu'un jour, un piano,
Un piano, un piano...

Dimanche 13 mai 2007 à 10:02


 


C'est trop tard    ( Barbara/Barbara/J.J.Debout )     ( 1972 )


C'est trop tard pour verser des larmes,
Maintenant qu'ils ne sont plus là.
Trop tard, retenez vos larmes.
Trop tard, ils ne les verront pas
Car c'est du temps de leur vivant
Qu'il faut aimer ceux que l'on aime,
Car c'est du temps de leur vivant
Qu'il faut donner à ceux qu'on aime.
Ils sont couchés dessous la terre
Dans leurs maisons froides et nues
Où n'entrera plus la lumière,
Où plus rien ne pénètre plus.

Que feront-ils de tant de fleurs,
Maintenant qu'ils ne sont plus là ?
Que feront-ils de tant de fleurs,
De tant de fleurs à la fois ?
Alliez-vous leur porter des roses
Du temps qu'ils étaient encore là ?
Alliez-vous leur porter des roses ?
Ils auraient préféré, je crois.
Que vous sachiez dire je t'aime,
Que vous leur disiez plus souvent,
Ils auraient voulu qu'on les aime
Du temps, du temps de leur vivant.

Les voilà comme des statues
Dans le froid jardin du silence
Où les oiseaux ne chantent plus,
Où plus rien n'a plus d'importance.
Plus jamais ne verront la mer,
Plus jamais le soir qui se penche,
Les grandes forêts en hiver,
L'automne rousse dans les branches,
Mais nous n'avons que des regrets,
Mais nous n'avons que des remords,
Mais ils ne le sauront jamais.
Ils n'entendent plus, c'est trop tard,
Trop tard, trop tard...

Mercredi 9 mai 2007 à 8:50

 


Toi l'homme    ( Barbara/S.Maklno/Barbara )     ( 1965 )


Je cherche un homme,
Un homme qui ressemble à un homme,
Un homme, en somme.
C'est beau et puis c'est chaud, les hommes
Et plus c'est rare et plus c'est beau.
J'aimerais que ce soit moins rare.
Tant pis si tu es moins beau.

Je cherche un homme,
Un homme qui ressemble à un homme,
Un homme, en somme.
C'est beau et puis c'est chaud, les hommes
Et plus c'est rare, plus ça tient chaud.
J'aimerais que ce soit moins rare
Et tant pis si j'avais moins chaud.

J'en ai connu plusieurs
Que le soir nous apporte
Et qu'au petit matin,
Tristes, l'on reconduit
Jusqu'au seuil de sa porte.
J'en ai connu plusieurs
Mais le vent les emporte.
Ils font de ma maison
Plus triste qu'un automne
Un jardin d'amour mortes.

Si tu es l'homme, cet homme
Qui ressemble à mon homme,
Mon homme, en somme,
Si tu es l'homme que j'espère,
Si tu es l'homme que j'attends,
Oh, tu devrais venir plus vite,
Tu devrais venir, maintenant.
Si tu es l'homme après qui
Aucun autre homme dans ma vie
Ne sera plus jamais un homme,
Ni dans mon cœur, ni sur ma peau,
Oh, tu devrais venir plus vite,
Oh, tu devrais venir plus tôt
Et tant pis, tant pis
Si tu n'es pas beau.

Toi l'homme
L'homme qui ressemble à un homme,
Mon homme, en somme,
Mon homme, mon homme, mon homme...

Vendredi 4 mai 2007 à 8:54


A peine   ( Barbara/Barbara/R.Romanelli )    ( 1970 )


A peine le jour s'est levé,
A peine la nuit va s'achever
Que déjà, ta main s'est glissée,
Légère, légère.
A peine sorti du sommeil,
A peine, à peine tu t'éveilles
Que déjà, tu cherches ma main
Que déjà, tu frôles mes reins.

L'aube blafarde, par la fenêtre,
L'aube blafarde, va disparaitre.
C'est beau : regarde par la fenêtre.
C'est beau : regarde le jour paraitre.

A chaque jour recommencé,
A se vouloir, à se garder,
A se perdre, à se déchirer,
A se battre, à se crucifier.
Passent les vents et les marées.
Mille fois perdus, déchirés,
Mille fois perdus, retrouvés,
Nous restons là, émerveillés.

Mon indocile, mon difficile
Et puis docile, mon si fragile,
Tu es la vague où je me noie,
Tu es ma force, tu es ma loi.

A peine le temps s'est posé,
Printemps, hiver, automne, été.
Tu t'en souviens ? C'était hier,
Printemps, été, automne, hiver.
A peine tu m'avais entrevue,
Déjà, tu m'avais reconnue.
A peine je t'avais souri
Que déjà, tu m'avais choisie.

Ton indocile, ta difficile
Et puis docile, ta si fragile,
Je suis la vague où tu te noies,
Je suis ta force, je suis ta loi.

Dans la chambre, s'est glissée l'ombre.
Je t'aperçois dans la pénombre.
Tu me regardes, tu me guettes.
Tu n'écoutais pas, je m'arrête.
Au loin, une porte qui claque.
Il pleut, j'aime le bruit des flaques.
Ailleurs, le monde vit, ailleurs
Et nous, nous vivons là, mon cœur
Et je m'enroule au creux de toi
Et tu t'enroules au creux de moi.

Le temps passe vite à s'aimer.
A peine l'avons-nous vu passer
Que déjà, la nuit s'est glissée,
Légère, si légère.
Ta bouche à mon cou, tu me mords.
Il fait nuit noire au dehors.
Ta bouche à mon cou, je m'endors.
Dans le sommeil, je t'aime encore.

A peine je suis endormie
Que déjà, tu t'endors aussi.
Ton corps, à mon corps, se fait lourd.
Bonsoir, bonne nuit, mon amour...

Mercredi 2 mai 2007 à 9:04

 


Madame      ( Barbara/Barbara )     ( 1967 )


Je reçois, à l'instant où je rentre chez moi
Votre missive bleue, Madame.
Vingt fois je la relis, et mes yeux n'y croient pas.
Pourtant, c'est écrit là, Madame
Et de votre douleur, je me sens pénétrée
Mais je ne pourrais rien, Madame.
Vous savez, aujourd'hui, que de l'avoir perdu,
C'est lourd à supporter, Madame.

Vous demandez pardon de n'avoir pas compris
Ce qu'était notre amour, Madame.
Vous n'aviez que ce fils, vous aviez peur de lui
Et vous l'avez gardé, Madame.
Ne me demandez pas ce qu'a été ma vie
Quand vous me l'avez pris, Madame.
Je me suis toujours tu, ce n'est pas aujourd'hui
Que je vous le dirais, Madame.
Vous eussiez préféré, je vous retrouve là,
Qu'il fût mort en héros, Madame.
Oui, c'eût été plus noble, je vous crois,
Que de mourir d'amour, Madame
Mais qu'il soit mort ici ou qu'il mourût là-bas,
Auriez-vous versé moins de larmes ?
Il en a décidé, lui seul avait le droit.
Il faut vous résigner, Madame.

C'est trop tard, maintenant, pour que je vous revienne
Et vous vieillirez seule, Madame
Et ne m'en veuillez pas si je parais cruelle
Mais je l'ai trop aimé, Madame
Pour qu'à la fin du jour, près d'une cheminée,
Nous évoquions ensemble, Madame,
Celui que, vous et moi, nous avons adoré
Et perdu tout ensemble, Madame

Mais le chagrin m'égare, il faut me pardonner.
J'ai mal de votre mal, Madame
Mais que faire, et quoi dire, puisqu'il s'en est allé ?
Je ne puis rien pour vous, Madame.
Pour la seconde fois, il va nous séparer.
Non, je ne viendrai pas, Madame,
Car, le perdre deux fois, c'est lourd à supporter.
Vous me comprendrez bien, Madame.

Je reçois, à l'instant où je rentre chez moi,
Votre missive bleue, Madame.
Vingt fois je la relis, et mes yeux n'y croient pas.
Pourtant, c'est écrit là, Madame
Et de votre douleur, je me sens pénétrée
Mais je ne puis plus rien, Madame.
Vous saurez, comme moi, que de l'avoir perdu
C'est lourd à supporter, Madame...

Lundi 30 avril 2007 à 7:47

 


L'Absinthe     ( Barbara/Barbara )    ( 1972 )


Ils buvaient de l' absinthe,
Comme on boirait de l' eau,
L' un s' appelait Verlaine,
L' autre, c' était Rimbaud,
Pour faire des poèmes,
On ne boit pas de l' eau,
Toi, tu n' es pas Verlaine,
Toi, tu n' est pas Rimbaud,
Mais quand tu dis "je t' aime",
Oh mon dieu, que c' est beau,
Bien plus beau qu' un poème,
De Verlaine ou de Rimbaud,

Pourtant que j' aime entendre,
Encore et puis encore,
La chanson des amours,
Quand il pleut sur la ville,
La chanson des amours,
Quand il pleut dans mon cœur,
Et qu' on a l' âme grise,
Et que les violons pleurent,
Pourtant, je veux l' entendre,
Encore et puis encore,
Tu sais qu' elle m' enivre,
La chanson de ceux-là,
Qui s' aiment et qui en meurent,
Et si j' ai l' âme grise,
Tu sécheras mes pleurs,

Ils buvaient de l' absinthe,
Comme l' on boit de l' eau,
Mais l' un, c' était Verlaine,
L' autre, c' était Rimbaud,
Pour faire des poèmes,
On ne boit pas de l' eau,
Aujourd'hui, les "je t' aime",
S' écrivent en deux mots,
Finis, les longs poèmes,
La musique des mots,
Dont se grisait Verlaine,
Dont se saoulait Rimbaud,

Car je voudrais connaître,
Ces alcools dorés, qui leur grisaient le cœur,
Et qui saoulaient leur peine,
Oh, fais-les-moi connaître,
Ces alcools d' or, qui nous grisent le cœur,
Et coulent dans nos veines,
Et verse-m' en à boire,
Encore et puis encore,
Voilà que je m' enivre,
Je suis ton bateau ivre,
Avec toi, je dérive,

Et j' aime et j' en meurs,
Les vapeurs de l' absinthe,
M' embrument,
Je vois des fleurs qui grimpent,
Au velours des rideaux,
Quelle est donc cette plainte,
Lourde comme un sanglot,
Ce sont eux qui reviennent,
Encore et puis encore,
Au vent glacé d' hiver,
Entends-les qui se traînent,
Les pendus de Verlaine,
Les noyés de Rimbaud,
Que la mort a figés,
Aux eaux noires de la Seine,
J' ai mal de les entendre,
Encore et puis encore,
Oh, que ce bateau ivre,
Nous mène à la dérive,
Qu' il sombre au fond des eaux,
Et qu' avec toi, je meurs,

On a bu de l' absinthe,
Comme on boirait de l' eau,
Et je t' aime, je t' aime,
Oh mon dieu, que c' est beau,
Bien plus beau qu' un poème,
De Verlaine ou de Rimbaud...

Dimanche 29 avril 2007 à 8:13


Nantes ( Barbara/Barbara ) ( 1963 )


Il pleut sur Nantes
Donne-moi la main
Le ciel de Nantes
Rend mon cœur chagrin

Un matin comme celui-là
Il y a juste un an déjà
La ville avait ce teint blafard
Lorsque je sortis de la gare
Nantes m'était encore inconnue
Je n'y étais jamais venue
Il avait fallu ce message
Pour que je fasse le voyage:

"Madame soyez au rendez-vous
Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup
Faites vite, il y a peu d'espoir
Il a demandé à vous voir."

A l'heure de sa dernière heure
Après bien des années d'errance
Il me revenait en plein cœur
Son cri déchirait le silence
Depuis qu'il s'en était allé
Longtemps je l'avais espéré
Ce vagabond, ce disparu
Voilà qu'il m'était revenu

Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup
Je m'en souviens du rendez-vous
Et j'ai gravé dans ma mémoire
Cette chambre au fond d'un couloir

Assis près d'une cheminée
J'ai vu quatre hommes se lever
La lumière était froide et blanche
Ils portaient l'habit du dimanche
Je n'ai pas posé de questions
A ces étranges compagnons
J'ai rien dit, mais à leurs regards
J'ai compris qu'il était trop tard

Pourtant j'étais au rendez-vous
Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup
Mais il ne m'a jamais revue
Il avait déjà disparu

Voilà, tu la connais l'histoire
Il était revenu un soir
Et ce fut son dernier voyage
Et ce fut son dernier rivage
Il voulait avant de mourir
Se réchauffer à mon sourire
Mais il mourut à la nuit même
Sans un adieu, sans un "je t'aime"

Au chemin qui longe la mer
Couché dans le jardin des pierres
Je veux que tranquille il repose
Je l'ai couché dessous les roses
Mon père, mon père

Il pleut sur Nantes
Et je me souviens
Le ciel de Nantes
Rend mon cœur chagrin

Samedi 28 avril 2007 à 8:24


Rémusat   ( Barbara/Barbara )  ( 1973 )


Vous ne m'avez pas quittée
Le jour où vous êtes partie.
Vous êtes à mes côtés
Depuis que vous êtes partie
Et pas un jour ne se passe,
Pas une heure, en vérité,
Au fil du temps qui passe
Où vous n'êtes à mes côtés.

Moi, j'ai quitté Rémusat
Depuis que vous êtes partie.
C'était triste, Rémusat
Depuis que vous n'étiez plus là
Et j'ai repris mes valises,
Mes lunettes et mes chansons
Et j'ai refermé la porte
En murmurant votre nom.


Sans bottines, sans pèlerine
Mais avec un chagrin d'enfant,
Je suis restée orpheline.
Que c'est bête, à quarante ans.
C'est drôle, jamais l'on ne pense
Qu'au-dessus de dix-huit ans,
On peut être une orpheline
En n'étant plus une enfant.

Où êtes-vous, ma nomade,
Où êtes-vous à présent ?
Avec votre âme nomade,
Vous voyagez dans le temps
Et, lorsque les saisons passent,
Connaissez-vous le printemps,
Vous qui aimiez tant la grâce
Des lilas mauves et blancs ?

Que vos étés se fleurissent
Dans votre pays, là-bas
Aux senteurs odorantes
D'une fleur de mimosa,
Que votre hiver se réchauffe
Au coin d'une cheminée,
Que les saisons vous soient douces.
Vous avez tant mérité.

Vous disiez : "Pas une larme"
Le jour où je n'y serai plus."
Et c'est pour vous que je chante,
Pour vous que je continue.
Pourtant, quand je me fais lourde,
Oh que j'aimerais poser
Mon chagrin à votre épaule
Et ma tête sur vos genoux.


Vous ne m'avez pas quittée
Depuis que vous êtes partie.
Vous m'avez faite orpheline
Le jour où vous êtes partie
Et je suis une orpheline
Depuis que vous m'avez quittée...

Jeudi 26 avril 2007 à 8:19


Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous   ( Barbara/Barbara )  ( 1967 )


Du plus loin, que me revienne,
L'ombre de mes amours anciennes,
Du plus loin, du premier rendez-vous,
Du temps des premières peines,
Lors, j'avais quinze ans, à peine,
Cœur tout blanc, et griffes aux genoux,
Que ce furent, j'étais précoce,
De tendres amours de gosse,
Ou les morsures d'un amour fou,
Du plus loin qu'il m'en souvienne,
Si depuis, j'ai dit "je t'aime",
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous,

C'est vrai, je ne fus pas sage,
Et j'ai tourné bien des pages,
Sans les lire, blanches, et puis rien dessus,
C'est vrai, je ne fus pas sage,
Et mes guerriers de passage,
A peine vus, déjà disparus,
Mais à travers leur visage,
C'était déjà votre image,
C'était vous déjà et le cœur nu,
Je refaisais mes bagages,
Et poursuivais mon mirage,
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous,

Sur la longue route,
Qui menait vers vous,
Sur la longue route,
J'allais le cœur fou,
Le vent de décembre,
Me gelait au cou,
Qu'importait décembre,
Si c'était pour vous,

Elle fut longue la route,
Mais je l'ai faite, la route,
Celle-là, qui menait jusqu'à vous,
Et je ne suis pas parjure,
Si ce soir, je vous jure,
Que, pour vous, je l'eus faite à genoux,
Il en eut fallu bien d'autres,
Que quelques mauvais apôtres,
Que l'hiver ou la neige à mon cou,
Pour que je perde patience,
Et j'ai calmé ma violence,
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous,

Les temps d'hiver et d'automne,
De nuit, de jour, et personne,
Vous n'étiez jamais au rendez-vous,
Et de vous, perdant courage,
Soudain, me prenait la rage,
Mon Dieu, que j'avais besoin de vous,
Que le Diable vous emporte,
D'autres m'ont ouvert leur porte,
Heureuse, je m'en allais loin de vous,
Oui, je vous fus infidèle,
Mais vous revenais quand même,
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous,

J'ai pleuré mes larmes,
Mais qu'il me fut doux,
Oh, qu'il me fut doux,
Ce premier sourire de vous,
Et pour une larme,
Qui venait de vous,
J'ai pleuré d'amour,
Vous souvenez-vous ?

Ce fut, un soir, en septembre,
Vous étiez venus m'attendre,
Ici même, vous en souvenez-vous ?
A vous regarder sourire,
A vous aimer, sans rien dire,
C'est là que j'ai compris, tout à coup,
J'avais fini mon voyage,
Et j'ai posé mes bagages,
Vous étiez venus au rendez-vous,
Qu'importe ce qu'on peut en dire,
Je tenais à vous le dire,
Ce soir je vous remercie de vous,
Qu'importe ce qu'on peut en dire,
Je suis venue pour vous dire,
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous...

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