Dimanche 22 avril 2007 à 8:41


(
En 1993 )


J'ai toujours peur de n'être pas à la hauteur de l'amour que me donne le public. C'est classique : Plus on est attendu, plus on est angoissé et fragile. Cette peur-là, c'est une vieille compagne. Le jour où je ne l'aurai plus, j'arrêterai de chanter. Ma relation avec le public est aussi de l'ordre du contrat. Ca me plaît de respecter des contrats, d'être fidèle à une exigence que j'ai eue dès le départ et que j'ai toujours essayé de garder, non par héroïsme mais parce que c'est comme ça, et puis quelquefois, c'est comme un pari, comme un jeu de séduction et d'orgueil. Je me suis mariée une fois avec un homme, et ça a été un échec. Je me suis remariée avec le public, et je te jure que je ne l'ai jamais trompé.


Barbara

Samedi 21 avril 2007 à 9:36

 


(
En 1993 )


J'ai fait un rêve. Beaucoup plus beau que la chanson. Un oiseau tournait autour d'un canyon, descendant, descendant... J'ai vraiment rêvé de ça, en couleur, et, après, j'ai rêvé de deux panthères. Elles allaient se jeter sur moi... Après ce rêve d'aigle, des choses extrèmement bénéfiques sont arrivées.


Barbara

Jeudi 19 avril 2007 à 16:03


(
En 1996 )

 

Je crois à la passion, parce que je n'ai pas le talent de l'amour. J'ai vécu de brûlants échanges.Je n'ai pas partagé les jours après les jours... J'étais amarrée à autre chose. J'étais ailleurs. Je suis une solitaire, c'est vrai. Par égocentrisme, par peur, par choix ? Je ne sais pas. Il n'y a rien de plus bouleversant qu'un couple qui traverse le temps, qui accepte que la passion devienne tendresse... Mais, si vous avez le goût de l'absolu, comment apprendre à vivre cela ?


Barbara

Jeudi 19 avril 2007 à 14:38


(
En 1992 ) 

 
Le problème, c'est le désir. Si on perd le désir, c'est foutu. Il faut préserver le désir. A partir du moment où l'amour c'est " Je suis contente, on part en vacances " ... Il faut faire sa valise ! Même les enfants le ressentent, lorsqu'il n'y a plus de désir ! Je pense que cinq ans de passion, c'est sublime. Après... Tant d'amours se sont cognées et détruites contre les murs de chambres de sixième. Je ne peux pas m'imaginer chanter sans. Ca a éte extrèmement important dans ma vie, mais les choses se calment. Les hommes m'ont accouchée... Je dis les hommes car longtemps on a cru que je vivais avec des dames. Je n'ai pas démenti, ça aurai pu arriver.Je n'ai pas le talent de l'autre. Si talent il y a. J'ai plus le talant des autres.


Barbara
 

Mercredi 18 avril 2007 à 12:36


 Amour


(
 En 1968 )


Quand on aime un homme, mieux vaut se quitter quand l'amour est à son maximum. Rien n'est plus atroce que ces amours qui meurent lentement, qui se dégradent. de toute façon, un homme ne peut pas faire une vie. La vie, c'est fait de flambées, de retombées. J'ai brisé un amour par amour du public et de la scène, car ce métier vous permet de faire du bien, de donner de l'amour à mille personnes en un soir. Vous comprenez ? D'ailleurs, un homme n'accepte pas que la femme qu'il aime se " déshabille " tous les soirs devant mille personnes.


Barbara
 

Mercredi 18 avril 2007 à 10:37


L'amitié


(
En 1969 )


On divorce des amitiés comme on divorce en amour. Il y a des êtres que j'ai laissés sur mon chemin, ou qui m'ont laissée. Ce sont des gens qui disent que j'ai changé, alors qu'en réalité, ce sont eux qui n'ont pas bougé. Ce n'est d'ailleurs pas leur faute. C'est normal, notre vie était différente. D'autres sont les mêmes depuis toujours. Brel, par exemple, depuis dix-sept ans, pour ne parler que de ceux qui sont dans le métier. Mais j'ai rencontré aussi, de par ce métier extraordinaire, des gens étonnants, qui appartiennent à tous les domaines, et pas seulement à celui du spectacle.


Barbara

Mardi 17 avril 2007 à 0:09


(
En 1992 )


Je connais toutes mes chansons par coeur, même celles que j'ai oublié avoir enregistré autrefois. Avant d'écrire mes propres chansons ( la première que j'ai composée, c'était "Chapeau bas ", j'avais 26 ans ) j'ai chanté les chansons de ceux que j'aimais, comme Brel ou Brassens. Et j'adorais ça. Il n'y a rien de plus beau que d'essayer d'être l'interprète des autres. Il m'est pourtant arrivé de changer un peu leurs paroles et j'ai eu tort. On n'a pas le droit de toucher aux textes des autres. C'est un sacrilège. Mais si je l'ai fait de temps en temps, c'est parce que je pensais naïvement que les hommes ne parlent pas de l'amour comme les femmes.Si, un jour, je me suis mise à écrire " tu ne te souviendras pas " ou " dis, quand reviendras-tu ? " c'est parce que j'avais besoin de parler, de chanter comme une femme, de ne plus être seulement l'interprète des hommes.


Barbara

Lundi 16 avril 2007 à 8:38


(
En 1996 )

 
Oui, je suis maintenant au bout de ma route et je n'en éprouve aucune mélancolie. J'ai écrit beaucoup de chansons, mais elles ont toujours dit la même chose. Je n'ai jamais rien chanté de nouveau. J'ai aimé ma vie, mes erreurs, mes bonheurs, mes malheurs, mes générosités, mes égoïsmes. J'ai honte du monde de souffrances dans lequel je vis, je n'ai pas honte de ce que j'ai fait, de ce que je suis. Si je me rencontrais, je crois que je serai contente de devenir mon amie.


Barbara
 

Dimanche 15 avril 2007 à 21:26


(
En 1991 )


Dans l'intimité, je parle mieux aux arbres qu'aux hommes. Et quand je me frotte à eux, les arbres me connaissent et me comprennent mieux que les hommes.


Barbara

Dimanche 15 avril 2007 à 15:04


(
En 1992 )


Je n'ai pas le talent de vivre avec quelqu'un, mais j'ai celui d'être sensible à tous les autres. Or, je crois qu'on est plus attentif aux autres et à leurs souffrances quand on vit à l'écart que lorsqu'on vit parmi eux, quand on reste éveillé la nuit que lorsqu'on dort. Mon instinct de préservation me rend à la fois plus forte et plus disponible.Ma solitude apparente est pleine de gens que j'ai appris aussi à écouter comme mon silence, à Précy, est plein de cris d'oiseaux.


Barbara

<< Page précédente | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | Page suivante >>

Créer un podcast