Mercredi 29 août 2007 à 8:39


Style


(
1968 )


Je n'ai pas essayé d'avoir du style. Je me suis mise en noir parce que j'aime le noir. J'ai pris une robe longue parce que je n'aime pas montrer mes jambes en scène.


(
1996 )


Je n'ai jamais pensé que j'apportais une marque ou un style. Depuis le début, contrairement à ce qui a souvent été dit, j'ai toujours suivi mon instinct, ma réalité. J'étais la première étonnée que des gens s'étonnent de me voir habillée en noir pour chanter, alors que le noir, chez les autres chanteuses, leur paraissait une normalité. J'ai découvert mon " étrangeté " et mon " style " à travers les écrits et le regard des autres. Chacun de nous promène un univers, une différence, c'est ça, le style ?


Barbara

Lundi 27 août 2007 à 9:46


Barbara - raison d'état
envoyé par bisonravi1987



Raison d'état ( Barbara/Barbara ) ( 1987 )

Les raisons de mon silence
Sont
Raison d'amour,
Raison chagrin,
Besoin de toi,
Etat de manque
Sont les raisons de ma déraison
La nuit est longue,
La nuit est longue
Et froide, ma vie sans toi
Ces nuits de neige
Me désagrègent
Etat d'urgence,
Besoin de toi
J'ai pris l'avion pour Kariokeur
Et j'ai vu les premiers camélias
Je suis descendue vers la mer
Dormir à Samna-Marina
Tu voyages,
Tu voyages
Mission danger,
Vol immédiat
Et nous partageons tes absences
Etat de manque,
Raison d'état
Les raisons de mon silence
Sont
Raison d'amour,
Raison chagrin
Oh, j'ai besoin de nos différences,
Besoin de nous,
Besoin de toi
La nuit est longue,
La nuit est longue
Et froide, ma vie sans toi
Tout se referme
Et je m'enferme
Piégée d'amour
Raison d'état
A tant se vouloir,
A se perdre,
On va fusiller cet amour-là
Je S.O.S., état d'urgence
Au cœur de Samna-Marina
Et tu voyages,
Tu voyages
Passion danger,
Vol immédiat
Besoin de nous,
Etat d'urgence
Et cap sur Samna-Marina
Besoin de nous,
Etat d'urgence
Passion, danger,
Raison d'Etat...

Dimanche 26 août 2007 à 10:36


Ni belle, ni bonne   ( Barbara/Barbara )     ( 1964 )


Je suis la très mystérieuse,
Je suis la mante religieuse.
Ni belle, ni bonne,
Je n'aime personne
Et je passe, bonjour.
Je suis celle de la nuit,
Je suis celle de l'amour
Et je croque le mari
Qui rode à mon alentour.

Mais non, mes belles,
Mes tourterelles,
Je suis douce,
Si douce, douce.
J'ai le cœur tendre
Et patte de velours
Et, pour me prendre
Au piège de l'amour,
Il n'y en a qu'un
Qui sait poser ses mains
Au creux de mon cou,
Au creux de mes reins.

Pour vous, je suis mystérieuse,
La noire, la fleur vénéneuse,
Ni belle, ni bonne
Et qui passe, bonjour.
Il s'en est fallu d'un rien,
J'étais blonde au nez mutin.
Chacun a la gueule qu'il a.
Moi j'ai la mienne et voilà.

Pourtant si douce,
Oh douce, douce,
Je suis la fidèle,
La pas cruelle.
Quand je vous quitte,
Je vais, cheveux aux vent.
Je vais cueillir
La petite fleur des champs
Mais, pour vous plaire,
Lorsque revient le soir,
Sous les lumières,
Ange du désespoir.

Je suis la très mystérieuse,
La noire, la fleur vénéneuse,
Ni belle, ni bonne,
Je n'aime personne
Et je passe, bonjour,
Et je passe, bonjour.

Mercredi 22 août 2007 à 17:44


 Seule


(
1981 )

Elle est pas mal la pochette... Et pourtant je ne voulais pas de photo... Il y a un moment, en effet, où c'est mal élevé de se montrer en photo,. Je ne vais pas le faire jusqu'à 70 ans. Faut arrêter, un jour, par décence. Je savais que les gens attendaient ce disque avec ces chansons-là, sans rien trahir. Ce disque a été conçu avec la même équipe du début : Michel Colombier, Roland Romanelli, Eddy Loiss. Nous l'avons couvé. Je l'ai accompagné jusqu'à la pochette, sans le quitter d'un oeil. On y retrouve six chansons qui figuraient sur le microsillon du dernier Olympia, c'était il y a trois ans. Je voulais les enregistrer en studio. Il y a donc six ans que je n'avais pas gravé de disque en studio.


Barbara

Samedi 18 août 2007 à 10:25


L'étoile polaire


Quand barbara chante, il y a une telle densité que tout à coup le silence s'impose. Parfois, les gens me demandaient comment elle était dans la vie. Je leur répondais : " Vous l'avez vue sur scène, vous l'avez entendue vous parler, eh bien dans la vie c'est la même femme. " Elle ne cachait rien. Elle avait les mêmes audaces, le même humour, les mêmes éclats de rire. Barbara avait ce don de percevoir les choses au plus près du coeur et de pouvoir les exprimer très simplement, ce qui la rendait, à chacun, très proche et très humaine. Elle entendait tout. Elle voyait tout. C'était son côté sorcière. Un jour, pendant les répétitions, alors que le plateau était interdit à quiconque, même au directeur du théâtre; elle s'arrête de jouer. Elle avait senti une présence. Elle a fait éclairer la salle. Il y avait effectivement deux personnes qui s'étaient faufilées jusqu'au poulailler... Après Mogador, nous sommes partis en tournée au Japon. Barbara donnait un concert pour l'inauguration d'une salle, immense d'ailleurs. On se disait que cela allait être dur de conquérir un public qui n'était pas forcément là pour elle. Avant d'entrer en scène, elle nous a dit : " Vous allez voir ce soir... " A la moitié du concert, les gens étaient debout. Ils ne s'occupaient plus de la traduction qui défilait au-dessus de la scène, ils la regardaient, elle. Ils avaient été aspirés dans son univers. Elle avait gagné. Ce qui se passait en scène avec Barbara allait au-delà des mots. Un soir où mes parents étaient venus à Mogador, mon père " padre italiano " d'abord extérieur à l'atmosphère qui régnait dans la salle, s'est laissé emporter par sa lumière et m'a confié après le spectacle, subjugué et ému jusqu'aux larmes : " Cette femme, c'est l'étoile polaire " Accompagner Barbara, c'était plus qu'une leçon de musique, c'était une leçon d'amour.


Sergio Tomassi
( Musicien )

Mercredi 15 août 2007 à 9:08


barbara - Paris 15 aout
envoyé par bisonravi1987


Paris 15 août  ( Barbara/Barbara )  ( 1964 )
 
Paris, 15 août,
Paris, 15 août,
Nous aurions pu l'avoir tout à nous,
Paris est désert en ce moi d'août,
Mais tu es parti,
En Espagne.

Je le sais bien,
Tu n'y peux rien,
Tes enfants ont besoin de vacances,
Et chaque mois d'août, ça recommence,
Tu pars avec eux,
En Espagne.

Je t'imagine,
Et je devine,
Que pour moi, mon amour, tu t'inquiètes.
Je sais bien que parfois, tu t'embêtes
Avec ta famille,
En Espagne.

Il n'y a pas,
Il n'y a pas,
Que ceux qui s'aiment et qui s'émerveillent,
Que ceux qui rêvent d'aller au soleil
Qui s'en vont ensemble,
En Espagne.

Et tous ceux-là,
Qui comme toi,
Chéri, ont des amours clandestines,
Ceux qui, au départ, font grise mine
Attendent leur retour,
D'Espagne.
 
En attendant
En attendant
Soyez heureux près de vos enfants
Et n'ayez pour moi aucun tourment.
Demain, je pars seule
En Bretagne.

Dimanche 12 août 2007 à 9:30


Les rapaces   (Barbara/Barbara )   ( 1967 )


M'ont tous connue, connue avant,
Se le rappellent,
Au temps de l'eau et du pain noir,
Sans mirabelle.
Ils ont tous partagé
Leurs tartines beurrées,
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies
Et moi j'ai beau, j'ai beau chercher,
En vain, j'appelle
Mes souvenirs du temps passé,
Mais infidèles,
Je n'ai pas souvenir, du moindre souvenir
Du paysage
De leur visage.

Ils étaient beaucoup moins nombreux,
Je me rappelle,
Au temps de l'eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ils ne me devaient rien.
Qu'ils ne regrettent rien
Mais qu'ils ne viennent pas
Raconter qu'autrefois,
Ils m'ont, souvenez-vous,
Bercée sur leurs genoux,
Les ra, les ra, les rapaces,
Les ra, les ra, les rapaces.

Ils m'inventeraient, pour un peu,
Quelle indécence,
Les premiers mots, les premiers jeux
De mon enfance.
M'ont connue à Passy,
M'ont connue en Bavière
Ou bien tout simplement
A la soupe populaire
Et moi, pas vue, pas vue, pas pris,
Conte, raconte,
J'ai mon sourire bien poli
De femme du monde,
Et moi, mais oui, mais oui
Et moi, merci, merci,
D'être venue ce soir
D'être venus, bonsoir.

Hier encore, ils festoyaient
A d'autres tables.
Demain, c'est chez toi qu'ils iront
Se mettre à table,
Ces amis inconnus, que je n'ai jamais vus
Mais qu'ils ne viennent pas
Se chauffer sous mon toit.
Qu'ils aillent donc porter leurs jambes
Et ronds de jambes.
Qu'ils portent ailleurs leur savoir-faire,
Leurs belles manières.
Sont vilains, sont pas beaux, sont ridicules,
Bref, ils me font la tête comme une pendule.
Oh, qu'ils ne viennent pas, non je ne nourrirai pas
Ces ra, ces ra, ces rapaces,
Ces ra, ces ra, ces rapaces.

A ceux qui m'ont connue avant
Je suis fidèle
Au temps de l'eau et du pain noir
Sans mirabelle.
Ceux qui ont partagé
Leurs tartines beurrées
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies,
Ceux-là, j'en ai le souvenir
Dans ma mémoire,
Ceux-là peuvent me revenir.
C'est sans histoire.
Qu'ils viennent aujourd'hui,
Peuvent paraître.
Ceux-là, je saurai bien
Les reconnaître,
Les amis d'autrefois,
Ceux là qui ne sont pas
Des ra, des ra, des rapaces,
Des ra, des ra, des rapaces...

Jeudi 9 août 2007 à 8:56


Le Zinzin   ( Barbara/J.J.Debout )    ( 1970 )


Une rengaine, un refrain,
Quelques notes au matin,
Un tout petit zinzin,
Charmant petit zinzin, de rien,
C'est peu, c'est bien,
Une rengaine à midi,
Comme on chante à Paris,
Je t'aime pour la vie,
Tu sais, je me méfie,
C'est long, la vie,

Une rengaine d'été,
Un quatorze juillet,
Que l'on aime chanter,
Encore et rechanter,
Et qu'on oublie, oui,
Et qui vous revient soudain,
Et qui vous revient soudain,
Juste au petit matin,
Juste au petit matin,
Tiens, tiens,

Et tous ceux-là qui s'aiment,
Depuis le fond des temps,
Et se sont dit "je t'aime",
Depuis le fond des temps,
Ils ont oublié même,
Le goût de leurs vingt ans,
Pourtant, ils se souviennent,
De cet air à trois temps,

De ce tout petit zinzin,
Sacré petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Charmant petit zinzin, de rien,
De rien du tout,
De ce zinzin si joli,
Comme on chante à Paris,
Je t'aime pour la vie,
Faut se méfier, tu sais,
C'est long la vie, la vie,

De cette chanson d'été,
Au quatorze juillet,
Et que l'on aime chanter,
Encore et rechanter,
Et qu'on oublie, oui,
Et qui vous revient soudain,
Zinzinant le zinzin,
Sacré petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Tiens, tiens,

Une rengaine, un refrain,
Quelques notes au matin,
Un tout petit zinzin, de rien,
C'est peu, c'est bien,
Une rengaine à midi,
Comme on chante à Paris,
Je t'aime pour la vie,
Faut se méfier, c'est long,
Chéri, la vie,

Une rengaine d'été,
Un quatorze de juillet,
Que l'on aime chanter,
Encore et rechanter,
Et qu'on oublie, oui,
Un charmant petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Qui fait d'un ciel tout gris,
Un ciel bleu au matin, c'est bien,
Un charmant petit zinzin,
Drôle de petit zinzin,
Qui fait d'un ciel tout gris,
Un ciel bleu au matin, c'est bien,

Un charmant petit zinzin,
Un drôle de petit zinzin,
Un sacré petit zinzin,
C'est bien, c'est bien, c'est bien,
C'est bien, c'est bien, c'est bien...

Mercredi 8 août 2007 à 9:14


Elle vendait des petits gâteaux   ( J.Bertet/V.Scotto )   ( 1919 )


Elle était pâtissière,
Dans la rue du Croissant,
Ses gentilles petites manières,
Attiraient les clients,
On aimait à l'extrême,
Ses yeux de puits d'amour,
Sa peau douce comme la crème,
Et sa bouche, un petit four,
Et du soir au matin,
Dans son petit magasin

Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
En servant tous ses clients,
Elle se trémoussait bien gentillement,
Fallait voir comme elle vendait,
Ses petites brioches au lait.

Un jour dans sa boutique,
Un vieux monsieur entra,
D'un petit coup oblique,
Vite, il la remarqua,
Pour parler à la belle,
Il choisit des bonbons,
"donnez-moi, Mademoiselle,
Un cornet de marrons",
Et d'un p'tit air malin,
Il en prit deux dans sa main

Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
"Je vous offre", dit-il "mon coco",
"Des marrons et mon cœur chaud",
"Cœur chaud", dit-elle, "vous l'avez,
"Mais les marrons sont glacés"

Il s'assit à une table,
Pour manger un petit choux,
Elle se montra aimable,
Elle offrit un peut de tout,
Puis insista, coquette,
Pour qu'il prit du nougat,
Mais lui, hochant la tête,
Tristement répliqua,
"A mon âge,voyez-vous,
J'prends plus qu'du caramel mou"

Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
Le vieux lui faisait les yeux blancs,
Il sauçait en tremblottant,
Dans un verre d'eau et d'orgeat,
Une toute petite langue de chat

Y avait trois heures passées,
qu'il était assis là
Elle pensait, énervé.
Il ne partira pas,
Ne sachant plus que faire
Pour le déviser du sol,
Elle lui dit, en colère,
"Mangez ces croquignolles",
Il répond, d'un ton sec,
"Je n'aime pas les gâteaux secs"

Ah non,
Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme il fait,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban,
Elle lui dit, d'un petit air doux,
"Ben, mon cher monsieur, si vous
n'aimez pas les gâteaux secs,
Mangez donc de la merde avec"...

Mardi 7 août 2007 à 9:44


Public


(
1968 )


Je n'ai pas été faite par la presse. C'est le public qui m'a révélée à moi-même, lorsqu'un soir, il y a deux ans, à Bobino, tout a commencé et que je me suis trouvé bien dans ma peau. Ce qui fait le miracle, c'est le public. Si pendant une heure je fais oublier leurs déclarations d'impôts à dix, cent ou mille personnes, si je les fais rêver, si je leur chante une histoire d'amour qu'ils ont tous vécus, je suis heureuse avec moi-même. Il y a des moments, en scène, ne serait-ce que cinq minutes, où l'on sent la communion. Je suis toujours émerveillée qu'il y ait du monde pour m'écouter.


(
1974 )


Je lui doit tout, je lui donne tout, je lui donnerai jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Ils savent ça. C'est pour ça qu'ils m'aiment. J'ai attendu cinq ans pour obtenir d'un théâtre qu'on vende les places à un prix raisonnable : à quelqu'un qui vous aime et vient vous voir, on peut demander un effort, pas un sacrifice. Je passe des bras de Saint-Etienne à ceux de Bordeaux... Et je vois aussi les mêmes visages. C'est extraordinaire, ça ! Et je les reconnais toujours, même sur de très longues années, puis je les connais bien, je connais leurs visages... Ils sont d'ailleurs très étonnés parce que je leur dis : " A telle date je vous ai vu et vous vous appelez comme ça " J'ai une grande mémoire de leurs visages.


(
1981 )


L'essentiel, c'est de ne pas trahir ma vérité, c'est-à-dire le public. J'ai des relations passionnelles avec lui parce que c'est lui qui m'a faite. Excusez-moi de vous dire ça, mais ce n'est pas la presse, malgré des articles superbes. ce sont les soixante spectateurs de l'Écluse. Je me dis qu'on va leur faire la fête pendant deux heures et que, puisqu'on n'est pas venu uniquement par générosité, on va se faire plaisir aussi. Donc, il ne faut pas rater ça. Alors je m'épargne. Je fais fermer les coulisses. je suis comme un loup. je n'ai jamais vu ma mère avant un spectacle. Il faut avoir la politesse de se présenter quand on se sent bien, quand on peut transmettre la chaleur. Si on ne peut pas donner, il vaut mieux se cacher.


(
1990 )


Ce public jeune, il choisit ce qu'il vient entendre. Moi, en plus des gens qui me suivent depuis le début, j'ai toujours eu un public jeune. Mais je pense que les chanteurs auteurs touchent fatalement, un jour, trois générations. Je suis davantage étonnée de voir des gens de mon âge dans la salle que des jeunes. Parce que les gens de mon âge, je me dis qu'ils doivent être las de m'entendre ! Le public comprend. Il sait que je ne suis pas étrange. Il n'est heureusement pas tombé dans le piège du " Vous êtes étrange, mystérieuse " On peut être différent sans pour autant être bizarre. Je connais bien mes fragiles. Il y en a que j'ai connus cassés, et c'est un bonheur de les voir maintenant " J'ai un enfant, je vais bien " Je vois une femme qui a ôté son alliance et qui, sans un mot, me l'a tendu. J'ai couru derrière elle, et elle n'a pas pu parler.


(
1993 )


J'ai toujours peur de n'être pas à la hauteur de cet amour-là, de ce désir-là. C'est classique : plus on est attendu, plus on est angoissé et fragile. Quand le rendez-vous d'amour est proche, on a peur. Cette peur, je l'ai toujours, à soixante-trois ans... C'est une vieille compagne ! Le jour où je ne l'aurai plus, j'arrêterai de chanter. Nous n'en sommes pas là ! Ce qui compte, pour préserver cet amour-là, c'est d'être rare, de reprendre un souffle. je crois que, si j'étais plus présente, je risquerais de le perdre encore plus vite. C'est normal qu'on ai peur de perdre un amour. Mais c'est normal aussi qu'on s'absente pour ne pas l'étouffer.


(
1996 )


Il est tout pour moi. Nous faisions route ensemble, il y a encore très peu de temps. Je ne ressens ni manque, ni chagrin. C'est comme ces belles grandes fatigues après l'amour. Comme une grande liberté d'avoir choisi de m'absenter de la scène.


Barbara

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