Barbara bâtit ses récitals avec un professionnalisme hors pair.
Des premières notes jusqu'au tomber du rideau, elle maîtrise tout.
On est loin d'une simple succession de chansons. Un récital de Barbara est une construction minutieuse. Avec ses deux parties, ses ruptures de rythmes, ses pauses, ses rebondissements. Début du récital, les lumières s'effacent et l'intro démarre ( le musical de Pierre, repris depuis des années ) Le rideau ? Il n'est pas encore ouvert. Ainsi, avant même de voir la scène, le public entre de plain-pied dans le spectacle. Les secondes s'écoulent et le rideau se fend. On découvre les musiciens. puis la chanteuse, enfin. Elle avance, lente, souriante. Une entrée qui prend des allures de cérémonial, et qui souligne d'emblée l'exceptionnel de la rencontre. La première partie est menée tambour battant. Barbara évite les débordements d'enthousiasme. Elle enchaîne titre sur titre, n'hésite pas à couper court aux applaudissements pour entamer une chanson. Le rythme est percutant. Des titres nouveaux ou peu connus viennent se glisser ici et là. L'heure est à la découverte, à l'écoute attentive. Un premier acte court ( à peine plus d'une note gaie, comme une fête : L'homme en Habit Rouge au Châtelet, La Plus Bath des Javas à Mogador. Déjà, elle lance la deuxième partie.
Du grave au léger
Contraste saisissant... De retour sur scène, pour une bonne heure de spectacle, Barbara entame alors un récital plus débridé. On retrouve ici les " grands-classiques-qu'on-attend " Avec toujours la finesse de la construction : l'art, par exemple, d'enchaîner deux ambiances, de basculer d'un texte grave à un autre plus léger. Souvent, les musiciens reprennent le thème musical en fin de chanson. L'occasion pour Barbara de laisser libre cours à son aisance : elle fend la scène, regarde la salle, repose sa fatigue sur l'épaule d'un musicien, esquisse des pas de danse. Du coup, elle appelle les spectateurs à elle. Et la salle se laisse porter. La fin du spectacle est une suite de rappels, plus ou moins préparés, de titres archi connus, comme Nantes ou L'aigle Noir. Des moments d'abandon, devant un public définitivement conquis. Là où les roses se tendent, où les lettres échouent sur le bord de la scène, où l'on se dit des " mercis " et des " à bientôt ". Petit à petit, le spectacle glisse des planches à la salle. Le public lui chante La Petite Cantate ou Dis quand reviendras-tu ? Une vrai conversation.
Valèrie Lehoux ( Journaliste )
Maître de sa vie , maître de son monde, le tout saupoudré de talent !
Bisous Baboulove !