Vendredi 12 septembre 2008 à 8:09


Cette chanson a fait l'objet d'un premier enregistrement, en 1963, sous le titre :  " Presque vingt ans "


Le bel âge   ( Barbara/Barbara )   ( 1964 )


Il avait presque vingt ans
Fallait, fallait voir
Sa gueule, c'était bouleversant
Fallait voir pour croire
A l'abri du grand soleil
Je l'avais pas vu venir
Ce gosse c'était une merveille
De le voir sourire.

Voilà que timidement
Le Jésus me parle
De tout, de rien, de sa maman
Tu parles, tu parles
J'aime beaucoup les enfants
J'ai l'esprit de famille
Mais j'ai dépassé le temps
De jouer aux billes

Il avait presque vingt ans
Et la peau si douce
J'ai cueilli du bout des dents
La fleur de sa bouche
Et j'ai feuilleté pour lui
Un livre d'images
Qu'était pas du tout écrit
Pour les enfants sages

Trente jours et tant de nuits
Donne, mais je te donne
Lui pour moi, et moi pour lui
Et nous pour personne
Mais il fallait bien qu'un jour
Je perd mes charmes
Devant son premier amour
J'ai posé les armes

Elle avait presque vingt ans
Fallait, fallait voir
Sa gueule, c'était bouleversant
Fallait voir pour croire
Ils avaient tous deux vingt ans
Vingt ans, le bel âge...

Jeudi 11 septembre 2008 à 10:31

 


Je m'appelle Barbara. J'ai 20 ans. C'est mon père qui a choisi mon prénom. Je crois qu'il a un attachement très particulier à Barbara... enfin la chanteuse ! Le jour de sa mort, je l'ai vu pleurer. Je suis née avec les chansons de Barbara. Plus tard, je me les suis appropriées. Plus j'écoutais, plus je comprenais ses paroles, sa poésie déchirante. Au collège, je faisais un peu " retardée " à côté de mes copains branchés sur Fun Radio. Aujourd'hui, si je rencontre une personne qui aime Barbara, cela me rassure, je me dis que c'est quelqu'un de bien, comme un certificat de future bonne entente. Barbara parle de la femme, et m'a aidée à me construire en tant que femme. Ce qu'elle dit me rend euphorique. Barbara, au-delà de la féminité, l'élégance. Elle parle de l'amour avec liberté, insolence. Sans complaisance, sans mièvrerie, sans pathos. Elle n'est pas dépendante des hommes ; de l'amour si, peut-être. Elle dit : " je te quitte parce que je t'aime " Il faut avoir du culot pour écrire cela, le vivre ! Le revers de son ambition -- l'amour -- c'est la solitude. J'aimerais avoir sa force, affronter la solitude. Nous sommes tous dans une solitude effayante et nous le cachons. Elle, non. Elle ne sait pas mentir. Je crois qu'elle chante pour exorciser son enfance, ses relations avec son père. C'est peut-être pour cela qu'elle s'est davantage attachée à l'amour qu'à un homme. Barbara est une amoureuse de l'amour, une amoureuse du désir. Toujours prête à aller au combat  : "  Et, bien qu'on connaise l'histoire / Pouvoir s'émerveiller d'y croire... "  ( A chaque fois ) J'ai souvent rêvé d'elle. Je la fantasme. Je ne l'ai jamais vue en concert, j'aurais aimé bien sûr, mais ainsi je peux toujours me l'imaginer. Je n'ai jamais eu envie de lire une de ses biographies. Je trouve cela vulgaire. Chacun met Barbara dans sa tête, la garde, en fait ce qu'il veut. Elle éveille trop de sentiments personnels pour qu'il puisse en être autrement. Elle n'est pas dans le spectacle, la démonstration, elle ne joue pas à la star. Même si elle s'est cré un personnage de dame en noir, avec ses dentelles et son rocking-chair ; je crois que c'est pour se protéger, tout simplement. C'est une pudique. Sa chanson Ma plus belle histoire d'amour, chacun la reçoit pour soi. Comme si elle ne chantait que pour une seule personne, alors qu'ils sont cinq mille dans la salle à penser la même chose. C'est génial ! Jamais je ne la trouve sombre, violente, oui, parfois. On l'entend sourire quand elle chante. Elle se moque d'elle-même. Elle est torturée, mais toujours rayonnante. Elle n'a pas le goût du drame, de la souffrance, elle chante la vie comme elle est. Elle aime l'humour. Même sa relation à la mort n'est pas morbide. Elle ose  "  A mourir pour mourir / Je choisis l'âge tendre "  Elle se permet de dire tous ses désirs, même celui de mourir. Combien osent cela aujourd'hui ? Longtemps, je n'ai pas aimé mon prénom. Trop connoté " pouf " de séries américaines. Quand j'ai su qu'elle s'appelait Monique et qu'elle avait choisi Barbara, j'ai été soulagé. Elle m'a réconciliée avec moi-même.

Mercredi 10 septembre 2008 à 7:50

 


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Mardi 9 septembre 2008 à 7:57

 



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Lundi 8 septembre 2008 à 8:44

 

 Perlimpinpin  ( Barbara/Barbara )  ( 1973 )

 

Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences
D'où venez-vous, Où allez-vous ?
Qui êtes-vous, Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes
Je suis pour les forêts profondes

Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences
Que c'est abominable d'avoir pour ennemi
Les rires de l'enfance

Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui, Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien
Et pour une rose entrouverte
Et pour une respiration
Et pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne

Ne rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie,
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance

Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne

Et vivre passionnément
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance
Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse...

Samedi 6 septembre 2008 à 8:39


( Pour toi maman,  2 ans... )



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Vendredi 5 septembre 2008 à 7:30


C'est un " outil " extraordinaire, le fax ! Vous ne trouvez pas ?


Parmi ses " amis de fax " Christophe de Mirambet. Leur échange a duré des années. Ils ne se sont jamais vus. Ou plutôt  :  Christophe a vu des concerts de sa correspondante ; il n'est pas allé la saluer, après, dans sa loge, il ne s'est pas fait connaître. Leur histoire a tenu à un fil -- de téléphone aussi, souvent. C'est ainsi qu'elle a commencé. Ce décorateur et architecte d'intérieur bordelais apprend un jour d'un ami, ancien collaborateur de Barbara, que celui-ci l'a reçue à dîner la veille, qu'elle s'est mise au piano, que la fête fut belle. Dommage, Christophe n'y était pas. Dommage, elle a de longue date une place à part dans ses amours musicales, classique, opéra, chanteurs 1900, Fragson, Fréhel, Mireille... " J'avais entendu un disque d'elle chez ma tante, qui m'a offert un double album. La voix, les mots, j'en étais fou "  Le jeune homme envoie ses voeux à la diva, lui dit ses regrets de l'avoir manquée à son escale bordelaise. Quelques jours plus tard, coup de fil à sa galerie  :  " Allô, c'est Barbara. Qu'est-ce que vous me racontez-là ? "  Pas en colère, étonnée, amusée  :  cette soirée n'a pas eu lieu. Du petit mensonge d'un ami va naître un long dialogue amical, entamé par la dame  :  " Vous avez un fax ? Prenez mon numéro "  Dialogue à distance rythmé de rires, de blagues, de malices  :  " Elle m'a commandé un canapé, on n'a jamais pu trouver la couleur qu'elle imaginait. Je lui ai envoyé des échantillons, j'ai reçu en retour des commentaires drolatiques... "  De moments plus graves aussi, la nuit souvent.  " Je faisais des pirouettes, des pieds de nez, elle parlait d'autre chose -- Qui aimez-vous comme chanteuse ? --- Kathleen Ferrier. -- Moi aussi, je l'adore. Quel livre offrez-vous le plus souvent ? -- Les Lettres à un jeune poète de Rilke. Elle m'a envoyé son enregistrement des Lettres "  Ils ne se sont jamais vus, mais l'intuitive a su le décrire  :  grand, mince, cheveux clairs. Elle l'appelle " singe exquis " ou " p'tit blue "  ( la galerie bordelaise de Christophe, fermée depuis, avait pour nom Le Singe Bleu )  Parle de tout et de rien avec lui, sauf de la chanteuse Barbara, même s'ils chantent ensemble des couplets de caf'conc. " Nous avions des amis communs, je ne lui en ai jamais parlé, pas plus qu'elle ne parlait de sa vie de dame brune. C'était un échange hors tout, et hors tout le monde. Une étonnante intimité, elle s'y sentait à l'abri, je crois.  " Ces deux là connaissent leur douleur, et reconnaissent celle de l'autre au bout du fil ou du fax. Ce lien silencieux garde leurs secrets. " J'aimais la chanteuse, à la fois femme, homme, animal fabuleux, qui suscitait toutes sortes d'amours de toutes sortes de gens ; sur scène, elle me subjuguait... Mais bavarder avec elle, c'était différent. "  Elle lui parle des prisons parfois, ou d'autres luttes  :  " Que faites-vous quand vous allez très mal ? "  Quand elle apprend que Christophe a été victime d'une agression, elle l'appelle tous les jours, lui dessine des fleurs sur son fax.  Elle s'adresse parfois à son chien  :  " Chez Pompon, tu diras à ton maître... " C'est à Pompon que s'adresse un dernier message. " Pas question de commencer l'hiver en allant mal, au lieu de courir et de sauter partout... " L'année précédente, elle avait glissé au " p'tit blue "  " Sa " vieille " chanteuse, enfin pas trop, travaille à lui écrire une " tite " chanson " ... Ce sera Faxe-moi " J'entends / Je reçois / Votre humeur de l'instant / Qui passe / Dans vos mots / Écrits là...(...) C'est mieux / De ne pas / Se connaître / Cela changerait tout / Peut-être " ... (... ) Surtout / Ne perdons pas / Le charme étrange / De nos échanges ... "  Le charme n'est pas rompu. "  Elle n'a pas disparu. Je l'écoute toujours. Ce n'est pas une absence, mais une présence interrompue. Nos fax sont en sommeil, c'est tout "

Jeudi 4 septembre 2008 à 8:55

 


Chacun a son histoire avec Barbara. Histoire d'amour parfois, échos de " la plus belle histoire " ; histoires d'amour toujours pour l'empathie, la passion, l'indicible, la joie pourtant... La joie oui. Joie de vivre qu'elle chantait aussi. Joie de ces concerts entre frissons et ivresse, joie qu'on sentait vibrer en elle ces soirs-là, de nous voir là, emportés sur les ailes de sa voix,, défiant le mal de vivre et tout le temps perdu. Pour un moment, un moment rien de plus, Dostoïevski avait raison et la beauté sauvait le monde. Chacun a une histoire avec Barbara, un moment, un mot. Monique, pendant un de ces éternels étés étudiants des années 1970, a suivi sa tournée jour après jour, dormi dans les près soir après soir, tête posée sur ses tennis, nez dans les étoiles et sourire aux lèvres. Lors du dernier Châtelet de la chanteuse, Sandie a pris et repris des places, pris et repris rendez-vous avec " cet extraordinaire don d'amour, l'inverse du narcissisme : l'abandon d'elle-même " Jocelyne et Stéphanie ont ancré leur histoire d'amour aux chansons de l'amoureuse. Olivier, un taiseux, a ce mot : " Elle chante ce nulle part qui est partout, en chacun de nous " Jacques a des souvenirs magnifiques, Jacques Higelin, frère d'âme de la dame, mais il préfère faire silence. Qu'il nous pardonne de lui voler cette conversation nocturne où elle lui dit ce qu'ils pensent tous deux : " Tu te rends compte, le cadeau qu'ils nous font... Ils sont là, ils nous soutiennent, ils nous attendent, ils reviennent... Et ils disent merci ! "  On l'entend dire cela, on entend vibrer sa voix. Barbara et son public... Comment parler d'elle sans parler de lui ? Lui parle d'elle. Elle, elle lui parle. Aujourd'hui comme il y a dix ans, vingt, trente... Ses mots caressent ou crient, sa voix s'envole ou se brise, et le frisson est là, et la joie dans la tristesse, et le silence de l'écoute répondant au silence de la note suspendue, intenses. Si présente l'absence : un amour ininterrompu.


Anne-Marie Paquotte
  
( Journaliste )

Mercredi 3 septembre 2008 à 7:36

 

 


Du bout des lèvres  ( Barbara/Barbara )  ( 1968 )

Dites-le-moi du bout des lèvres
Moi, je l'entends du bout du cœur
Moins fort, calmez donc cette fièvre
Oui, j'écoute

Oh, dites-le-moi doucement
Murmurez-le-moi simplement
Je vous écouterais bien mieux
Sans doute

Si vous parlez du bout des lèvres
J'entends très bien du bout du cœur
Et je peux continuer mon rêve,
Mon rêve

Que l'amour soit à mon oreille
Doux comme le chant des abeilles
En été, un jour, au soleil,
Au soleil

Regardez, dans le soir qui se penche
Là-bas, le voilier qui balance
Qu'elle est jolie, sa voile blanche
Qui danse

Je vous le dis du bout des lèvres
Vous m'agacez du bout du cœur
Vos cris me dérangent, je rêve,
Je rêve

Venez donc me parler d'amour
A voix basse, dans ce contre-jour
Et faites-moi, je vous en prie,
Silence

Prenons plutôt le soir qui penche
Là-bas, ce voilier qui balance
Qu'elle est jolie sa voile blanche
Qui danse

Je vous dirai du bout des lèvres
"Je vous aime du bout du cœur "
Et nous pourrons vivre mon rêve,
Mon rêve

Mardi 2 septembre 2008 à 9:00

 


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