Mardi 26 août 2008 à 17:22



Découvrez Barbara!
 
 
 
 Chanson écrite pour Luc Simon

Mardi 26 août 2008 à 13:22

 

Ce matin-là  ( Barbara/L.Benelli )  ( 1963 )
 

J'étais partie ce matin, au bois
Pour toi, mon amour, pour toi
Cueillir les premières fraises des bois
Pour toi, mon amour, pour toi,
Je t'avais laissé encore endormi
Au creux du petit jour
Je t'avais laissé encore endormi
Au lit de notre amour.

J'ai pris, tu sais, le petit sentier
Que nous prenions quelquefois,
Afin de mieux pouvoir nous embrasser
En allant tous les deux au bois.
Il y avait des larmes de rosée
Sur les fleurs des jardins,
Oh, que j'aime l'odeur du foin coupé
Dans le petit matin.

Seule, je me suis promenée au bois
Tant pis pour moi le loup n'y était pas.
Pour que tu puisses, en te réveillant,
Me trouver contre toi
J'ai pris le raccourci à travers champs
Et bonjour, me voilà.

J'étais partie ce matin, au bois
Bonjour, mon amour, bonjour
Voici les premières fraises des bois
Pour toi, mon amour, pour toi.

Lundi 25 août 2008 à 8:49


Je chante et je déploie mes ailes


Mes chansons parlent pour moi. La chanson, c'est une conversation. Il vous suffit d'avoir l'oreille fine... Mais ce n'est pas parce que je chante que j'ai grand chose à dire. Je le dis sur scène ; après c'est terminé. Et ça ne vaut pas la peine d'en faire des tartines. Il faut aborder avec humilité ce métier ( qui n'est justement pas un métier d'humbles ) Chanter comme si c'était la première, et la dernière fois... Si j'avais été amoureuse d'un homme plus que de la chanson, j'aurais quitté la chanson. Je l'ai fait, une fois. Quinze jours. J'ai rôdé comme une malade, je n'ai pas pu. C'est lui qui m'a quittée. J'ai rencontré des hommes fantastiques, mais qui n'ont jamais pu approcher du piano. J'ai vécu de brûlants échanges, je n'ai pas partagé les jours après les jours ; j'étais amarrée à autre chose, j'étais ailleurs. Je n'ai pas su vivre à deux ( je n'ai pas ce talent là ) mais à soixante-dix, cent, mille... Ce que je veux vous dire, c'est qu'il n'y a pas l'ombre d'une intention démagogique dans Ma plus belle histoire d'amour, et vous le savez. Peut-être, s'il y avait eu un enfant... Mais il n'y en a pas eu. C'est peut-être un signe, c'était peut-être le prix, terrible, à payer. Je n'ai pas eu d'enfant, j'ai des centaines d'enfants à qui j'ai dit, à la fin de mes spectacles : " Au nom de l'amour que je vous porte, enfants qui auriez pu être les miens, ces préservatifs, mettez- les "


Barbara

Vendredi 22 août 2008 à 9:01

 


Découvrez Georges Moustaki!
 

Jeudi 21 août 2008 à 8:54

 

 

Joyeux Noël  ( ( Barbara/Barbara )  ( 1968 )
 

C'était vingt-deux heures, à peine, ce vendredi-là
C'était veille de Noël et pour fêter ça,
Il s'en allait chez Madeleine, près du Pont de l'Alma,
Elle aurait eu tant de peine qu'il ne vienne pas
Fêter Noël, fêter Noël

En smoking de velour vert, en col roulé blanc
Et le cœur en bandoulière, marchant à pas lents
A pied, il longeait la Seine tout en sifflotant
Puisqu'il allait chez Madeleine il avait bien le temps
Charmant Noël, charmant Noël

C'était vingt-deux heures à peine, ce vendredi-là
C'était veille de Noël et pour fêter ça,
Elle s'en allait chez Jean-Pierre, près du Pont de l'Alma,
Il aurait eu tant de peine qu'elle ne vienne pas
Fêter Noël, fêter Noël

Bottée noire, souveraine, et gantée de blanc,
Elle allait pour dire " je t'aime"  marchant d'un pas lent
A pied, elle longeait la Seine tout en chantonnant,
Puisqu'elle allait chez Jean-Pierre ti la la la la,
Charmant Noël,Charmant Noël

Or voilà que sur, le pont, ils se rencontrèrent
Ces deux-là qui s'en venaient d'un chemin contraire
Lorsqu'il la vit si belle des bottes aux gants,
Il se sentit infidèle jusqu'au bout des dents

Elle aima son smoking vert, son col roulé blanc
Et frissonna dans l'hiver en lui souriant
" Bonsoir, je vais chez Jean-Pierre, près du pont de l'Alma "
" Bonsoir, j'allais chez Madeleine, c'est juste à deux pas "

Et ils allèrent chez Eugène pour y fêter ça
Sous le sapin de lumière quand il l'embrassa
Heureuse, elle se fit légère au creux de son bras
Au petit jour, ils s'aimèrent près d'un feu de bois
Joyeux Noël, joyeux Noël

Mais après une semaine ce vendredi-là,
Veille de l'année nouvelle, tout recommença
Il se rendit chez Madeleine, l'air un peu sournois
Elle se rendit chez Jean-Pierre un peu tard, ma foi

Bien sûr, il y eut des scènes près du Pont de l'Alma
Qu'est-ce que ça pouvait leur faire à ces amants-là
Eux qu'avaient eu un Noël comme on n'en fait pas
Mais il est bien doux quand même de rentrer chez soi
Après Noël, joyeux Noël...

Mercredi 20 août 2008 à 8:56

Mardi 19 août 2008 à 6:42

 

Au bout de nos coeurs étoilés

Déjà, sur le tournage de Franz, le film de Jacques Brel ( il dirigeait ça comme une immense chanson ) l'atelier de la monteuse m'attirait invinciblement. Une prédilection définitivement ravivée par la chronique de Pantin. On a passé des heures à rechercher le plan d'un gosse, celui d'un jeune homme blond comme les blés... Et mes chansons : je savais pourquoi j'avais écrit comme ça, pourquoi je les chantais comme ça. Il m'arrivait de chanter, au studio, pour qu'ils comprennent comment je les vivais, et comment il fallait les voir, les faire voir... On s'en fout de mon image, ce n'était pas une jolie femme qu'on filmait, c'était une rencontre. Ce n'était plus moi, c'était nous. Ce qui me passionne, ce sont les rapports qui existent entre vous et moi, c'est la vérité de cela. Alors j'ai renoncé à mon envie de jouer avec la vidéo, de faire voler mon piano par-dessus le chapiteau... Moi, c'est l'image du son que je privilégie. L'image d'une femme qui chante et que je connais bien. Qu'importe si à certains moments, je ne suis pas jolie-jolie, si à d'autres je suis voûtée? Si tout à coup je suis jeune, et tout à coup j'ai 100 ans ? Au bout de ton tour, tu es délavée, ton visage tombe, et alors ? L'essentiel, c'était de rendre de façon intacte, parfaite, vingt ans d'amour qu'on m'a donnés.

Barbara

Vendredi 15 août 2008 à 9:11

 

Chapeau bas  ( Barbara/Barbara )  ( 1961 )
 

Est-ce la main de Dieu,
Est-ce la main de Diable
Qui a tissé le ciel
De ce beau matin-là,
Lui plantant dans le cœur
Un morceau de soleil
Qui se brise sur l'eau
En mille éclats vermeils ?
Est-ce la main de Dieu
Est-ce la main du Diable
Qui a mis sur la mer
Cet étrange voilier
Qui pareil au serpent
Semble se déplier
Noir et blanc, sur l'eau bleue
Que le vent fait danser ?

Est-ce Dieu, est-ce Diable
Ou les deux à la fois
Qui, un jour, s'unissant,
Ont fait ce matin-là ?
Est-ce l'un, est-ce l'autre ?
Vraiment, je ne sais pas.
Mais, pour tant de beauté,
Merci, et chapeau bas !

Est-ce la main de Dieu,
Est-ce la main de Diable
Qui a mis cette rose
Au jardin que voilà ?
Pour quel ardent amour,
Pour quelle noble dame
La rose de velours
Au jardin que voilà ?
Et ces prunes éclatées,
Et tous ces lilas blancs
Et ces grosseilles rouges
Et ces rires d'enfants
Et Christine si belle
Sous ses jupons blancs
Avec, au beau milieu
L'éclat de ses vingt ans ?

Est-ce Dieu, est-ce Diable
Ou les deux à la fois
Qui, un jour, s'unissant
Ont fait ce printemps-là ?
Est-ce l'un, est-ce l'autre ? 
Vraiment je ne sais pas.
Mais pour tant de beauté,
Merci, et chapeau bas !

Le voilier qui s'enfuit,
La rose que voilà,
Et ces fleurs et ces fruits,
Et nos larmes de joie...
Qui a pu nous offrir
Toutes ces beautés-là ?
Cueillons-les sans rien dire,
Va, c'est pour toi et moi !

Est-ce la main de Dieu
Et celle du Malin
Qui, un jour, s'unissant
Ont croisé nos chemins ?
Est-ce l'un, est-ce l'autre ?
Vraiment, je ne sais pas,
Mais pour cet amour-là
Merci, et chapeau bas !

Mais pour toi et pour moi,
Merci, et chapeau bas !...
 

Jeudi 14 août 2008 à 7:59

Mercredi 13 août 2008 à 8:27

 

Adolescent, j'écoutais son album à la rose, Barbara chante Barbara. Ma musique, c'était pourtant le rock, mais la musique de son écriture... Cette mystique de l'attende... On attend tout le temps, dans ses chansons. Étudiant, je suis allé la voir à Pantin. C'était la première fois, c'était 1981, année euphorique, et Barbara... diva. Rockeuse. J'ai pris une claque. Après, quand j'ai commencé à travailler dans le disque et que je suis arrivé chez Philips, on a douché mes rêves de fan : " Elle ne fait plus rien "  En 1995, je suis devenu président du groupe Polygram. Elle m'a appelé, elle parlait très vite, avec une voix de petite fille, une voix d'ange. " Je vais faire un nouvel album, venez me voir. "  Me voilà parti pour Précy. Perdu dans la campagne, j'arrive en retard. Sur sa porte, un mot : " Monsieur le président, vous êtes à l'heure, un album. Un quart d'heure de retard : neuf titres. Une demi heure : six. Trois quarts d'heure : trois " ... Je rencontre enfin cette femme, grande, tout habillée de blanc, drôle, folle, frappadingue. Je lui dis que j'aimerais entendre quelques nouveaux titres, elle se met à son piano électrique tout pourri et me fait un vrai show, le bras en l'air, formidable. J'ai eu le malheur de lui donner mon numéro à la maison. Or, c'est quelqu'un qui se lève tôt, Barbara.  " Allô ? J'ai vu la dernière photo de Johnny, ses cheveux c'est pas possible, vous le lui direz de ma part, je vous embrasse. "  La relation avec elle avait quelque chose de tendre. D'unique. Cette maîtresse femme était restée enfant. Au studio, c'était une pile électrique. Quand elle est tombée malade, elle m'a téléphoné de l'hôpital : " Ils ne peuvent pas me laisser mourir, ça leur ferait de la mauvaise publicité, je vous embrasse. "  Dans son lit, elle écoutait les mixages, tyrannisait l'ingénieur du son. Après son retour au studio, le dernier jour, Jean-Yves Billet m'appelle : " Elle est en train de tout rechanter ! "  J'arrive et je la vois au piano, en sueur, refaisant toutes ses voix. C'était le jour de l'éclipse lunaire... L'album est sorti, grand succès. Dès notre première conversation, Barbara m'avait prévenu : " Je ne ferai pas de promo.  -  Pas même un petit reportage, pour votre premier disque depuis quinze ans ?  -  Ah oui, en effet, un album tous les quinze ans ! "  Elle a ri. " Quand même, une télé ?  -  Non. PPDA qui annonce la mort de trois cents enfants, et moi qui chante, non  -  Pas un 20 heures alors, une émission ?  -  Je ne veux pas qu'on me voie à la télé. Ou alors, de dos, dans le noir.  -  C'est de la radio, ça, Barbara... "  Elle a fait de la radio. Après, on s'appelait régulièrement, je passais à Précy ; je lui ai proposé l'idée d'une compilation. Elle a choisi les titres, la photo de la pochette. Elle m'a lu quelque pages de ses mémoires. C'était l'été. Mi-novembre, elle m'appelle, contente de la compil.  " Je vais venir vous voir dans vos nouveaux bureaux, dire bonjour à l'équipe, on va se faire la fête ! "  Rendez-vous est pris le jeudi, à 11 heures.  -  Le jeudi, à 11 heures j'étais à son enterrement. -  Barbara, tu en parles avec émotion, mais avec le sourire. Quand tu as aimé une artiste à 15 ans et que tu as la chance de bosser avec elle, c'est cadeau. Une icône gay ? C'en est une, en effet, comme Zazie, chez qui j'ai retrouvé cet optimisme au quotidien, et ce pessimisme fondamental. Barbara et elle sont des garçons manqués, certains de leurs textes sont des textes de mecs. L'indépendance, l'attente, l'absence, la mélancolie métaphysique, le joyeux et le sombre... Tu ris pour oublier le reste. Ça, ça touche. Les paillettes, le mal de vivre, la joie de vivre...

Pascal Nègre
   ( Producteur )

<< Page précédente | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | Page suivante >>

Créer un podcast