Chanson écrite pour le film " Églantine" de Jean-Claude Brialy
Églantine ( Barbara/Barbara ) ( 1972 )
Dans la grande maison d'Églantine
Les volets se sont fermés
Dans le matin léger, Églantine
Pour toujours, s'en est allée, pour toujours, s'en est allée
Et l'enfant veuf,
Superbe dans ses habits de velours,
L'enfant veuf
Pleure sur son premier chagrin d'amour
Nous n'irons plus jamais
Dans les grandes allées qu'elle aimait
Pour cueillir en bouquet
Les roses transparentes de mai
Sur son ombrelle
Ma fiancée
Quelle était belle
Je l'avais toute à moi
Ma mie, ma divine
Elle riait de ses bavardages
Et partageait ses secrets.
Elle disait " mon enfant sauvage,
Mon chéri, mon adoré,
Mon tout petit fiancé."
Contre cent mille
Sans épée, sans chevaux et sans armée
Pour Églantine
Il guerroyait des caves aux greniers
De la cuisine offerte
Montaient l'odeur du pain grillé,
Le goût des pommes vertes,
Mêlés aux myrtilles écrasées
Dans le jardin
Sa fiancée
Qu'elle était belle
Sa tendresse
Sa mie, sa divine
Dedans le grand salon d'Églantine
Les roses sont effeuillées
Sur le piano, quelques sonatines
Commencées, inachevées,
Commencées, inachevées
Et l'enfant triste,
Superbe dans ses habits de velours,
L'enfant triste,
D'un doigt, rejoue la valse des amours
Sous le lustre en cristal
Elle le berçait dans ses bras
C'était son premier bal
C'était hier et c'est loin déjà
Sous sa dentelle
Sa fiancée
Qu'elle était belle
Ils ne danseront plus jamais
Plus jamais
Dans la grande chambre d'Églantine
L'enfant s'est agenouillé
Sur le lit blanc, repose Églantine
Il a posé un baiser
Au bout de ses doigts glacés
Le pays où tu vas,
Où l'on ne va pas quand on est petit,
Le pays des parents
Où j'irai aussi quand je serai grand
Aura-t-il des prairies,
Des chevaux blancs,
Est-ce loin, ce pays
Oh, emmène-moi,
Dis, grand-mère ?
Sur la grande maison d'Églantine
Le portail s'est refermé
C'est fini, fini. Églantine
Pour toujours, s'en est allée,
Pour toujours, s'en est allée
A pas lents,
Derrière les grands chevaux de velours,
Un enfant
Pleure sur son premier chagrin d'amour
Oh, ma grand-mère,
Comme je l'aimais
Sous sa dentelle
Ma fiancée
Qu'elle était belle
Oh, grand-mère,
Pourquoi m'as-tu quitté ?
Sur la grande maison d'Églantine
Le portail s'est refermé,
Le portail s'est refermé...
Pour Monsieur Brialy, homme d'une grande générosité!
bisous ma puce!