Un petit moment avec Barbara
Dimanche 14 février 2010 à 12:17
< A chaque fois >
A chaque fois ( Barbara/Barbara ) ( 1967 )
Chaque fois qu'on parle d'amour
C'est avec jamais et toujours
Viens, je te ferai le serment
Qu'avant toi, y'avait pas d'avant
Le jour, la nuit c'était pareil,
Y'avait pas au creux de mes reins
Douce la chaleur de tes mains
A chaque fois, à chaque fois
Chaque fois qu'on parle d'amour
Chaque fois qu'on aime d'amour
C'est avec jamais et toujours
On refait le même chemin
En ne se souvenant de rien
Et l'on recommence, soumise,
Florence et Naples,
Naples et Venise,
On se le dit et on y croit
Que c'est pour la première fois
A chaque fois, à chaque fois
Chaque fois qu'on aime d'amour
Ah, pouvoir encore et toujours
S'aimer et mentir d'amour
Et bien qu'on connaisse l'histoire
Pouvoir s'émerveiller d'y croire
Et se refaire pour pas une thune
Des clairs d'amour au clair de lune
Et rester là c'est merveilleux
A se rire du fond des yeux
Ah pouvoir encore et toujours
S'aimer et mentir d'amour
Ah, redis-le, redis-le moi
Que je suis ta première fois
Viens et fais-moi le serment
Qu'avant moi y'avait pas d'avant
Y'avait pas d'ombre et pas de soleil
Le jour, la nuit, c'était pareil,
Y'avait pas au creux de tes reins
Douce la chaleur de mes mains
Ah, redis-le, redis-le moi
Que je suis ta première fois
Ah, redis-le moi, je te crois
Je t'aime, c'est la première fois
Comme à chaque fois
Comme à chaque fois
Comme à chaque fois...
Mercredi 10 février 2010 à 8:35
< Nantes > Inédite
Barbara interprète une version qui comporte des variantes par rapport à celle qu'elle conservera par la suite
Version très émouvante à écouter attentivement
Jeudi 4 février 2010 à 8:07
< La musique >
La musique ( Barbara/Barbara ) ( 1978 )
Te souviens-tu de cette nuit,
De cette belle nuit d'automne ?
Je t'avais fait, je m'en souviens,
Une chanson de trois fois rien
Si les mots se sont envolés
Par notre fenêtre entr'ouverte
La musique, la musique,
La musique nous est restée
Les Cosanini sont partis
Je crois qu'ils ne reviendront plus
Et la rivière est asséchée
Là où nous allions nous baigner
Dans les allées du grand canal,
Les arbres sont décapités
Il ne reste plus rien,
Rien, plus rien
Que la musique,
Cette musique,
Ces quelques notes,
Ce trois fois rien
Que je t'avais fait, ce soir-là
Tu disais " ma musique,
Ce sera ma musique
A l'heure où je n'aurai plus rien,
Elle te sera comme un soleil "
Dans ta cellule de béton gris
Où tu as grillagé tes jours,
J'imagine ta solitude
Et je connais ton désarroi
Peut-être que sur ton transistor
Il t'arrive d'entendre ma voix
C'est le seul moyen qu'il me reste
Pour que parvienne jusqu'à toi
Cette musique,
Mon amour,
Ta musique,
Quelques notes,
Trois fois rien
Que tu aimais,
Que tu aimais
Tu disais " ma musique "
Et ce soir, ta musique,
Si tu crois que tu n'as plus rien,
Qu'elle te soit comme un soleil
C'est vrai que je t'avais promis,
Lorsque nous nous sommes quittés,
Que là où tu vivrais ta vie
Ma musique t'accompagnerait
Au long de ces tristes couloirs
Où tu marches ta vie chagrin
Fidèle comme la mémoire
Je sais qu'elle ira jusqu'à toi
C'est ta musique
Mon amour,
Je chante ta musique,
Quelques notes,
Trois fois rien
Pour toi, rien que pour toi
Et dans ton hiver,
Et dans ce désert,
Qu'elle brille comme un soleil
C'est ta musique,
Mon amour,
Ecoute, je chante ta musique,
Trois fois rien
Pour toi, rien que pour toi
Et dans ton hiver,
Et dans ce désert,
Qu'elle brille comme un soleil...
Chanson créée et enregistrée à l'Olympia ( février 1978 ) puis en studio pour l'album Seule.
Vendredi 29 janvier 2010 à 14:04
< Madame >
Madame ( Barbara/Barbara ) ( 1967 )
Je reçois à l'instant où je rentre chez moi
Votre missive bleue, Madame
Vingt fois je la relis et mes yeux n'y croient pas,
Pourtant c'est écrit là, Madame,
Et de votre douleur, je me sens pénétrée,
Mais je ne pourrais rien, Madame,
Vous savez aujourd'hui que de l'avoir perdu,
C'est lourd à supporter, Madame
Vous demandez pardon de n'avoir pas compris
Ce qu'était notre amour, Madame,
Vous n'aviez que ce fils, vous aviez peur de lui
Et vous l'avez gardé, Madame,
Ne me demandez pas ce qu'a été ma vie
Quand vous me l'avez pris, Madame,
Je me suis toujours tue, ce n'est pas aujourd'hui
Que je vous le dirais, Madame
Vous eussiez préféré, je vous retrouve là,
Qu'il fût mort en héros, Madame,
Oui c'eût été peut-être plus noble, je vous crois,
Que de mourir d'amour, Madame,
Mais qu'il soit mort ici ou qu'il mourût là-bas,
Auriez-vous versé moins de larmes?
Il en a décidé, lui seul avait le droit
Il faut vous résigner, Madame
C'est trop tard maintenant, pour que je vous revienne
Et vous vieillirez seule, Madame,
Et ne m'en veuillez pas si je parais cruelle
Mais je l'ai trop aimé, Madame,
Pour qu'à la fin du jour près d'une cheminée
Nous évoquions ensemble, Madame,
Celui que vous et moi nous avons adoré
Et perdu tout ensemble, Madame
Mais le chagrin m'égare, il faut me pardonner,
J'ai mal de votre mal, Madame,
Mais que faire et quoi dire puisqu'il s'en est allé
Je ne puis rien pour vous, Madame
Pour la seconde fois il va nous séparer,
Non je ne viendrai pas, Madame,
Car le perdre deux fois c'est lourd à supporter
Vous me comprendrez bien, Madame
Je reçois à l'instant où je rentre chez moi
Votre missive bleue, Madame,
Vingt fois je l'ai relue mes yeux n'y croyaient pas
Pourtant c'est écrit là, Madame
Et de votre douleur je me sens pénétrée
Mais je ne puis plus rien, Madame,
Vous saurez comme moi, que de l'avoir perdu,
C'est lourd à supporter, Madame.
Lundi 11 janvier 2010 à 7:36
< Tu ne te souviendras pas >
Tu ne te souviendras pas ( Barbara/Barbara ) ( 1962 )
Tu ne te souviendras pas
De cette nuit où l'on s'aimait,
Toutes les nuits cahin-caha
S'effeuillent au calendrier
Tu ne te souviendras pas
De mon visage, de mon nom,
Les marionnettes d'ici-bas
Font trois petits tours et puis s'en vont
Tu ne te souviendras pas
Du vent, des algues, de cette plage
De ce silence, de notre émoi
Quand se sont mêlés nos visages
Tu ne te souviendras pas
Nous étions là, émerveillés,
J'ai glissé un peu contre toi
Contre toi, tu m'as entraînée
Tu ne te souviendras pas
De nos corps couchés sur le sol,
Les corps s'enfoncent comme les pas
Dans le sable où le vent les vole
Tu ne te souviendras pas
Doucement, la nuit s'est penchée
Traînant dans son manteau de soie
Des morceaux de ciel étoilé
L'amour nous menait en voyage
Longtemps nous avons navigué,
La mer se cognait au rivage
Dans tes yeux je me suis noyée
L'amour nous menait en voyage
On s'est aimé, on s'est aimé,
Qu'il fut merveilleux le naufrage
Quand dans tes bras j'ai chaviré
Passent les jours, file le temps
S'égrènent les calendriers,
Brûle l'été, soufflent les vents,
Moi, je ne peux rien oublier
J'attends sur la plage déserte
Et je vis le creux du passé,
Je laisse ma porte entrouverte
Reviens, nous pourrons la fermer
Tu ne te souviendras pas
De cette nuit où l'on s'aimait
Toutes les nuits cahin-caha
S'effeuillent au calendrier.
Mercredi 6 janvier 2010 à 17:02
Plus rien ( Barbara/Barbara ) ( 1968 )
Plus rien, plus rien
Que le silence
Ta main, ma main
Et le silence
Des mots, pourquoi
Quelle importance
Demain, plus tard,
Les confidences
Si douce, ta bouche
Et je m'affole
Je roule, m'enroule
Et tu t'affoles
La nuit profonde,
La fin du monde,
Une gerbe de feu
Pour se connaître,
Se reconnaître,
Pourpre et or et puis bleue
Plus rien, plus rien
Que le silence
C'est bien, nos mains
Et ce silence...
Tu sais ( Barbara/Barbara ) ( 1968 )
Tu sais, si ce n'était pas toi
Si ce n'était pas toi
Au bout de ce voyage
Tu sais, si ce n'était pas toi
Referais-je les pas
Aurais-je le courage
De te venir
De recommencer un voyage
De te venir
De risquer peut-être un naufrage
Tu sais, je suis si lourde
Du temps que je porte
Si lourde, lourde
Et l'idée de refaire mes bagages
Au creux de l'hiver, c'est dur à mon âge
Je veux dormir, j'ai besoin de silence
Je n'en peux plus, et soudain je balance, je balance
Car toi, chaque fois que je te retrouve
Toi, c'est la vie que je redécouvre
J'ai beau savoir et te connaître et m'y attendre
C'est fou, mais je sais qu'encore tu vas me surprendre
M'étonner, m'émerveiller
Je viens et tant pis si l'on se déchire
Je viens, je veux le meilleur et le pire
Je viens demain car je veux te rejoindre
Je viens, je pars dès que le jour va poindre
Ce qu'il faut vivre, s'il faut le vivre
Je viens pour le vivre avec toi, toi, toi...
Les amis de Monsieur ( Harry Fragson ) ( 1902 )
L'ami Durand est un coureur.
V'la t'y pas qu'il reluque sa servante
Et qu'il la reluque en amateur.
Il lui murmure : " Dites donc, ma fille
Entre nous, vous êtes fort gentille
Et votre personne, crénom d'un chien,
Au naturel doit être très bien. "
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne "
Car fit-elle d'un air étourdi
" Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Durand, de plus en plus, s'emballe.
A la petite bonne, il fait la cour
Et, pour décrocher la timbale,
Il lui jure toute une vie d'amour.
" Voyons, ne fais pas la dégoûtée.
Au contraire, tu devrais être flattée.
Dans la chambre, je monterai sans bruit.
Laisse donc ta porte ouverte, cette nuit. "
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
" Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne.
Parait que je possède un bon lit.
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Au rendez-vous, elle fut fidèle,
Mais comme elle hésitait un peu,
Durand s'excita de plus belle,
Avait la tête et le cœur en feu.
Voyant qu'elle retirait sa chemise
En devenant rouge comme une cherise,
Il s'écria, tout folichon :
" Je n'ai jamais vu d'aussi beaux...
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
" Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Je comprends que vous soyez ébahi.
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Comme Durand a de la galette
Et qu'il n'est pas vilain garçon,
Elle fit pas longtemps la coquette
Et céda sans faire de façons.
Ici des points pour la censure
Puis il s'écria : " Je t'assure
Je te trouve exquise, c'est merveilleux
Et que ma femme tu t'y prends bien mieux. "
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
" Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne,
Que je m'y prends mieux que Madame, pardi
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Les deux ménétriers ( J.Richepin/L.Durand ) ( 1924 )
Sans selle et sans étriers
Par le royaume des morts
Vont deux blancs ménétriers
Ils vont un galop d'enfer
Tout en raclant leur crincrin
Avec des archets de fer
Ayant des cheveux pour crin
Au fracas des durs sabots
Au rire des violons
Les morts sortent des tombeaux
Dansons et cabriolons !
Et les trépassés joyeux
S'en vont par bonds et soufflant
Avec une flamme aux yeux
Rouge dans leurs crânes blancs
Et les noirs chevaux sans mors
Sans selle et sans étriers
Font halte et voici qu'aux morts
Parlent les ménétriers :
Le premier dit, d'une voix
Sonnant comme un tympanon :
" Voulez-vous vivre deux fois ?
Venez, la Vie est mon nom ! "
Et tous, même les plus gueux
Qui de rien n'avaient joui
Tous, dans un élan fougueux
Les morts ont répondu : " Oui ! "
Alors l'autre, d'une voix
Qui soupirait comme un cor
Leur dit : " Pour vivre deux fois
Il vous faut aimer encore !
Aimez donc ! Enlacez-vous !
Venez, l'Amour est mon nom ! "
Mais tous, même les plus fous
Les morts ont répondu : " Non ! "
Et leurs doigts décharnés
Montrant leurs cœurs en lambeaux
Avec des cris de damnés
Sont rentrés dans leurs tombeaux
Et les blancs ménétriers
Sur leurs noirs chevaux sans mors
Sans selle et sans étriers
Ont laissé dormir les morts.
Tous les passants ( S.Makhno/Barbara ) 1965 )
Tous les passants s'en sont allés,
Plus rapides que la mémoire,
Ecrire un petit bout d'histoire
Les uns debout, d'autres couchés
Certains sont entrés dans l'histoire,
Sans avoir eu le temps d'y croire,
Pas même le temps d'y songer
Tous les passants s'en sont allés,
Jean de Flandre et Jean de Navarre,
Qui voulaient la mer à boire
La mer, je crois, les a gardés
Le petit John des Amériques
Devenu John le magnifique,
La gloire ne l'a pas épargné
Tous les passants s'en sont allés,
Ceux qui buvaient à la fontaine,
Ont maintenant leur cave pleine
De vins aux noms ensoleillés
Ceux qui voulaient gagner des guerres,
La guerre a du les décimer
Tous les passants s'en sont allés
Mais toi, plus têtue que la pierre,
Tu n'as pas quitté la rivière
Ni la colline aux fleurs de mai
Tu gardes le feu et la table,
La rose et le sirop d'érable
Comme au temps des très lourds secrets
Si les passants s'en revenaient,
Au lieu de leurs vingt ans superbes,
Sur lesquels a repoussé l'herbe
Je ne sais s'ils s'arrêteraient
Moi, je vois couler l'eau profonde
Sans m'y pencher une seconde
J'ai peur d'y voir ce que j'étais
Tous les passants s'en sont allés,
Jean de Flandre, Jean de Navarre,
Le petit John des Amériques,
Tous les passants s'en sont allés...