Plus rien ( Barbara/Barbara ) ( 1968 )
Plus rien, plus rien
Que le silence
Ta main, ma main
Et le silence
Des mots, pourquoi
Quelle importance
Demain, plus tard,
Les confidences
Si douce, ta bouche
Et je m'affole
Je roule, m'enroule
Et tu t'affoles
La nuit profonde,
La fin du monde,
Une gerbe de feu
Pour se connaître,
Se reconnaître,
Pourpre et or et puis bleue
Plus rien, plus rien
Que le silence
C'est bien, nos mains
Et ce silence...
Tu sais ( Barbara/Barbara ) ( 1968 )
Tu sais, si ce n'était pas toi
Si ce n'était pas toi
Au bout de ce voyage
Tu sais, si ce n'était pas toi
Referais-je les pas
Aurais-je le courage
De te venir
De recommencer un voyage
De te venir
De risquer peut-être un naufrage
Tu sais, je suis si lourde
Du temps que je porte
Si lourde, lourde
Et l'idée de refaire mes bagages
Au creux de l'hiver, c'est dur à mon âge
Je veux dormir, j'ai besoin de silence
Je n'en peux plus, et soudain je balance, je balance
Car toi, chaque fois que je te retrouve
Toi, c'est la vie que je redécouvre
J'ai beau savoir et te connaître et m'y attendre
C'est fou, mais je sais qu'encore tu vas me surprendre
M'étonner, m'émerveiller
Je viens et tant pis si l'on se déchire
Je viens, je veux le meilleur et le pire
Je viens demain car je veux te rejoindre
Je viens, je pars dès que le jour va poindre
Ce qu'il faut vivre, s'il faut le vivre
Je viens pour le vivre avec toi, toi, toi...
Les amis de Monsieur ( Harry Fragson ) ( 1902 )
L'ami Durand est un coureur.
V'la t'y pas qu'il reluque sa servante
Et qu'il la reluque en amateur.
Il lui murmure : " Dites donc, ma fille
Entre nous, vous êtes fort gentille
Et votre personne, crénom d'un chien,
Au naturel doit être très bien. "
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne "
Car fit-elle d'un air étourdi
" Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Durand, de plus en plus, s'emballe.
A la petite bonne, il fait la cour
Et, pour décrocher la timbale,
Il lui jure toute une vie d'amour.
" Voyons, ne fais pas la dégoûtée.
Au contraire, tu devrais être flattée.
Dans la chambre, je monterai sans bruit.
Laisse donc ta porte ouverte, cette nuit. "
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
" Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne.
Parait que je possède un bon lit.
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Au rendez-vous, elle fut fidèle,
Mais comme elle hésitait un peu,
Durand s'excita de plus belle,
Avait la tête et le cœur en feu.
Voyant qu'elle retirait sa chemise
En devenant rouge comme une cherise,
Il s'écria, tout folichon :
" Je n'ai jamais vu d'aussi beaux...
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
" Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Je comprends que vous soyez ébahi.
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Comme Durand a de la galette
Et qu'il n'est pas vilain garçon,
Elle fit pas longtemps la coquette
Et céda sans faire de façons.
Ici des points pour la censure
Puis il s'écria : " Je t'assure
Je te trouve exquise, c'est merveilleux
Et que ma femme tu t'y prends bien mieux. "
" Ah ! Monsieur " répond la petite bonne
" Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne,
Que je m'y prends mieux que Madame, pardi
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit. "
Les deux ménétriers ( J.Richepin/L.Durand ) ( 1924 )
Sans selle et sans étriers
Par le royaume des morts
Vont deux blancs ménétriers
Ils vont un galop d'enfer
Tout en raclant leur crincrin
Avec des archets de fer
Ayant des cheveux pour crin
Au fracas des durs sabots
Au rire des violons
Les morts sortent des tombeaux
Dansons et cabriolons !
Et les trépassés joyeux
S'en vont par bonds et soufflant
Avec une flamme aux yeux
Rouge dans leurs crânes blancs
Et les noirs chevaux sans mors
Sans selle et sans étriers
Font halte et voici qu'aux morts
Parlent les ménétriers :
Le premier dit, d'une voix
Sonnant comme un tympanon :
" Voulez-vous vivre deux fois ?
Venez, la Vie est mon nom ! "
Et tous, même les plus gueux
Qui de rien n'avaient joui
Tous, dans un élan fougueux
Les morts ont répondu : " Oui ! "
Alors l'autre, d'une voix
Qui soupirait comme un cor
Leur dit : " Pour vivre deux fois
Il vous faut aimer encore !
Aimez donc ! Enlacez-vous !
Venez, l'Amour est mon nom ! "
Mais tous, même les plus fous
Les morts ont répondu : " Non ! "
Et leurs doigts décharnés
Montrant leurs cœurs en lambeaux
Avec des cris de damnés
Sont rentrés dans leurs tombeaux
Et les blancs ménétriers
Sur leurs noirs chevaux sans mors
Sans selle et sans étriers
Ont laissé dormir les morts.
Tous les passants ( S.Makhno/Barbara ) 1965 )
Tous les passants s'en sont allés,
Plus rapides que la mémoire,
Ecrire un petit bout d'histoire
Les uns debout, d'autres couchés
Certains sont entrés dans l'histoire,
Sans avoir eu le temps d'y croire,
Pas même le temps d'y songer
Tous les passants s'en sont allés,
Jean de Flandre et Jean de Navarre,
Qui voulaient la mer à boire
La mer, je crois, les a gardés
Le petit John des Amériques
Devenu John le magnifique,
La gloire ne l'a pas épargné
Tous les passants s'en sont allés,
Ceux qui buvaient à la fontaine,
Ont maintenant leur cave pleine
De vins aux noms ensoleillés
Ceux qui voulaient gagner des guerres,
La guerre a du les décimer
Tous les passants s'en sont allés
Mais toi, plus têtue que la pierre,
Tu n'as pas quitté la rivière
Ni la colline aux fleurs de mai
Tu gardes le feu et la table,
La rose et le sirop d'érable
Comme au temps des très lourds secrets
Si les passants s'en revenaient,
Au lieu de leurs vingt ans superbes,
Sur lesquels a repoussé l'herbe
Je ne sais s'ils s'arrêteraient
Moi, je vois couler l'eau profonde
Sans m'y pencher une seconde
J'ai peur d'y voir ce que j'étais
Tous les passants s'en sont allés,
Jean de Flandre, Jean de Navarre,
Le petit John des Amériques,
Tous les passants s'en sont allés...
un coucou en passant
venant découvrir ton nouvel article posté
bises et A+ d' Emmanuel