Dimanche 6 mai 2007 à 8:18

 
Lettre à Jacques Brel



Gauguin    ( Barbara/Barbara )   ( 1990 )



Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa
Le vent sur les longs arbres verts
Jette des sables d'ocre mouillés
Il pleut sur un ciel de corail
Comme une pluie venue du Nord
Qui délave les ocres rouges
Et les bleus-violets de Gauguin
Il pleut
Les Marquises sont devenues grises
Le Zéphyr est un vent du Nord
Ce matin-là
Sur l'île qui sommeille encore

Il a dû s'étonner, Gauguin,
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord
Il a dû s'étonner, Gauguin,
Et toi, comme un grand danseur fatigué
Avec ton regard de l'enfance

Bonjour, monsieur Gauguin
Faites-moi place
Je suis un voyageur lointain
J'arrive des brumes du Nord
Et je viens dormir au soleil
Faites-moi place

Tu sais
Ce n'est pas que tu sois parti
Qui m'importe
D'ailleurs tu n'es jamais parti
Ce n'est pas que tu ne chantes plus
Qui m'importe
D'ailleurs pour moi tu chantes encore
Mais penser qu'un jour
Les vents que tu aimais
Te devenaient contraire
Penser
Que plus jamais
Tu ne navigueras
Ni le ciel ni la mer

Plus jamais en avril
Toucher le lilas blanc
Plus jamais voir le ciel
Au-dessus du canal
Mais qui peut dire
Moi qui te connais bien,
Je suis sûre qu'aujourd'hui
Tu caresses les seins
Des femmes de Gauguin
Et qu'il peint Amsterdam
Vous regardez ensemble
Se lever le soleil
Au-dessus des lagunes
Où galopent des chevaux blancs
Et ton rire me parvient
En cascade, en torrent
Et traverse la mer
Et le ciel et les vents
Et ta voix chante encore
Il a dû s'étonner, Gauguin,
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord
Il a dû s'étonner, Gauguin

Souvent je pense à toi
Qui a longé les dunes
Et traversé le Nord
Pour aller dormir au soleil
Là-bas, sous un ciel de corail
C'était ta volonté
Sois bien,
Dors bien
Souvent, je pense à toi

Je signe Léonie
Toi, tu sais qui je suis
Dors bien...

Vendredi 4 mai 2007 à 8:40

L'enfant laboureur   (F.Wertheimer/Barbara )    ( 1973 )




Qu'on ne touche jamais, aux folies, aux orages
Qui chez moi naissent et meurent entre passion et rage
Et que mes grands délires me fassent toujours escorte
La raison est venue, j'ai demandé qu'elle sorte

Qu'on ne décide pas de mes joies, de mes larmes
A chacun son soleil et à chacun ses drames
Et si le noir, pour moi, est couleur de lumière
La raison, que m'importe, et qu'elle aille en enfer

Mais comment voulez-vous qu'un enfant laboureur,
Si on lui prend sa terre, fasse pousser ses fleurs
Ses fleurs

Que jamais on n'écoute, derrière mes volets
Pour cueillir mon piano, pour voler mes secrets
Mes secrets sont pour vous, mon piano vous les porte
Mais quand la rumeur passe, je referme ma porte

Qu'on ne m'ordonne pas, je suis reine en mon île
Je suis femme en mon lit, je suis folle en vos villes
Et j'ai choisi mes hommes, j'ai bâti mes empires
Au diable la raison, et vivent mes délires

Mais comment voudriez-vous, qu'un grand Pierrot de Lune
Vous fasse des chansons si on lui prend sa plume
Sa plume

Qu'on ne touche jamais,
Que jamais on n'écoute,
Qu'on ne décide pas,
Qu'on ne m'ordonne pas

Et je serai pour vous un enfant laboureur
Qui fait vivre sa terre pour vous offrir ses fleurs
Ses fleurs

Et vous viendrez demain vous reposer tranquilles
Comme on donne une fleur, je vous laisse mon île

C'est comme ça que je suis, votre enfant laboureur
Je fais vivre ma terre pour vous offrir mes fleurs
Mes fleurs

Pour vous offrir mes fleurs, mes fleurs...

Samedi 21 avril 2007 à 9:33

L'aigle noir   ( Barbara/Barbara )   ( 1970 )


Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir

Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer
Prés de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme tombé du ciel,
L'oiseau vint se poser

Il avait les yeux couleur rubis
Et des plumes couleur de la nuit
A son front, brillant de mille feux,
L'oiseau roi couronné
Portait un diamant bleu

De son bec il a touché ma joue,
Dans ma main il a glissé son cou
C'est alors que je l'ai reconnu,
Surgissant du passé,
Il m'était revenu

Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir, en tremblant,
Des étoiles, des étoiles

Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Comme avant, sur un nuage blanc
Comme avant, allumer le soleil
Etre faiseur de pluie
Et faire des merveilles
L'aigle noir, dans un bruissement d'ailes,
Prit son vol pour regagner le ciel

Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir

Un beau jour, une nuit
Près d'un lac, endormie
Quand soudain
Il venait de nulle part
Il surgit, l'aigle noir

Un beau jour, une nuit
Près d'un lac, endormie
Quand soudain
Il venait de nulle part
Surgit un aigle noir...

Mardi 17 avril 2007 à 10:49

Dis, quand reviendras-tu ? ( Barbara/Barbara ) ( 1962 )


Voilà combien de jours, voilà combien de nuits
Voilà combien de temps que tu es reparti
Tu m'as dit cette fois c'est le dernier voyage,
Pour nos coeurs déchirés c'est le demier naufrage
Au printemps tu verras, je serai de retour,
Le printemps c'est joli pour se parler d'amour
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris
Et déambulerons dans les rues de Paris

Dis, quand reviendras tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus

Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois
A voir Paris si beau dans cette fin d'automne
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine
Je vais, je viens, je vire, je tourne et je me traîne
Ton image me hante et je te parle tout bas
Et j'ai le mal d'amour et j'ai le mal de toi

Dis, quand reviendras tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus

J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir
Je ferais de nous deux mes plus beaux souvenirs
Je reprendrais ma route, le monde m'émerveille
J'irais me réchauffer à un autre soleil
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin
Je n'ai pas la vertu des femmes de marin

Dis, quand reviendras tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus

Mardi 10 avril 2007 à 14:16

Göttingen   ( Barbara/Barbara )   ( 1965 )



Bien sûr, ce n'est pas la Seine
Ce n'est pas le bois de Vincennes
Mais c'est bien joli tout de même
A Göttingen, à Göttingen

Pas de quai et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent
Mais l'amour y fleurit quand même
A Göttingen, à Göttingen

Ils savent mieux que nous, je pense
L'histoire de nos rois de France
Hermann, Peter, Helga et Hans
A Göttingen

Et que personne ne s'offense
Mais les contes de notre enfance
"Il était une fois" commencent
A Göttingen

Bien sûr nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes
Mais Dieu que les roses sont belles
A Göttingen, à Göttingen

Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de Verlaine
Eux, c'est la mélancolie même
A Göttingen, à Göttingen

Quand ils ne savent rien nous dire
Ils restent là, à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même
Les enfants blonds de Göttingen

Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent
Mais les enfants ce sont les mêmes
A Paris ou à Göttingen

Ô faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime
A Göttingen, à Göttingen

Et lorsque sonnerait l'alarme
S'il fallait reprendre les armes
Mon coeur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen

Lundi 9 avril 2007 à 15:11

Ce matin-là   ( Barbara/L.Benelli )   ( 1963 )



J'étais partie ce matin, au bois
Pour toi, mon amour, pour toi
Cueillir les premières fraises des bois
Pour toi, mon amour, pour toi,
Je t'avais laissé encore endormi
Au creux du petit jour
Je t'avais laissé encore endormi
Au lit de notre amour

J'ai pris, tu sais, le petit sentier
Que nous prenions quelquefois,
Afin de mieux pouvoir nous embrasser
En allant tous les deux, au bois
Il y avait des larmes de rosée
Sur les fleurs des jardins,
Oh que j'aime l'odeur du foin coupé
Dans le petit matin

Seule je me suis promenée au bois
Tant pis pour moi, le loup n'y était pas
Pour que tu puisses, en te réveillant,
Me trouver contre toi
J'ai pris le raccourci à travers champs
Et bonjour me voilà

J'étais partie ce matin au bois
Bonjour, mon amour, bonjour
Voici les premières fraises des bois
Pour toi, mon amour, pour toi

Dimanche 8 avril 2007 à 11:37

 

Au bois de Saint-Amand  ( Barbara/Barbara )  ( 1964 )



Y'a un arbre, je m'y colle,
Dans le petit bois de Saint-Amand,
Je t'attrape, tu t'y colles,
Je me cache, à toi maintenant

Y'a un arbre, pigeon vole
Dans le petit bois de Saint-Amand
Où tournaient nos rondes folles
Pigeon vole, vole, vole au vent

Dessus l'arbre oiseau vole
Et s'envole, voilà le printemps
Y'a nos quinze ans qui s'affolent
Dans le petit bois de Saint-Amand

Et sous l'arbre, sans paroles,
Tu me berces amoureusement,
Et dans l'herbe,jupon vole,
Et s'envolent nos rêves d'enfants

Mais un beau jour, tête folle
Loin du petit bois de Saint-Amand,
Et loin du temps de l'école,
Je suis partie, vole, vole au vent

Bonjour l'arbre, mon bel arbre,
Je reviens, j'ai le coeur content,
Sous tes branches qui se penchent
Je retrouve mes rêves d'enfant

Y'a un arbre, si je meurs
Je veux qu'on m'y couche doucement,
Qu'il soit ma dernière demeure
Dans le petit bois de Saint-Amand
Qu'il soit ma dernière demeure
Dans le petit bois de Saint-A...

Y'a un arbre, pigeon vole,
Mon coeur vole,
Pigeon vole et s'envole,
Y'a un arbre, pigeon vole...

Samedi 7 avril 2007 à 19:09

Perlimpinpin   ( Barbara/Barbara )   ( 1973 )




Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Contre qui, comment, contre quoi ?
C'en est assez de vos violences
D'où venez-vous, où allez-vous ?
Qui êtes-vous, qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes
Je suis pour les forêts profondes

Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt
Et c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences
Que c'est abominable d'avoir pour ennemi
Les rires de l'enfance

Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui, comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien
Et pour une rose entrouverte
Et pour une respiration
Et pour un souffle d'abandon
Et pour un jardin qui frissonne

Ne rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire, éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie,
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance

Contre qui ou bien contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Et contre rien, contre personne,
Contre personne et contre rien
Mais pour une rose entrouverte,
Pour l'accordéon qui soupire,
Et pour un souffle d'abandon
Et pour un jardin qui frissonne

Et vivre, vivre passionnément
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et riche de dépossession
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance

Vivre, vivre passionnément
En ne se battant seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et riche de dépossession
N'avoir que sa vérité
Posséder toutes les richesses
Rien que la tendresse
Pour toute richesse
Et donner, mais donner avec ivresse
Vivre, vivre avec tendresse
Vivre, vivre avec ivresse
Rien que la tendresse
Pour toute richesse
Et donner, mais donner avec ivresse...

Dimanche 1er avril 2007 à 22:30

La solitude   ( Barbara/barbara )   ( 1965 )



Je l'ai trouvée devant ma porte
Un soir que je rentrais chez moi
Partout elle me fait escorte
Elle est revenue, la voilà,
La renifleuse des amours mortes
Elle m'a suivie pas à pas,
La garce, que le Diable l'emporte
Elle est revenue elle est là

Avec sa gueule de carême,
Avec ses larges yeux cernés,
Elle nous fait le coeur à la traîne
Elle nous fait le coeur à pleurer,
Elle nous fait des mains blêmes,
Et de longues nuits désolées,
La garce, elle nous ferait même
L'hiver au plein coeur de l'été

Dans ta triste robe de moire,
Avec tes cheveux mal peignés,
T'as la mine du désespoir,
Tu n'es pas belle à regarder,
Aller, va-t-en porter ailleurs
Ta triste gueule de l'ennui,
Je n'ai pas le goût du malheur
Va-t-en voir ailleurs si j'y suis

Je veux encore rouler des hanches
Je veux me saouler de printemps,
Je veux m'en payer des nuits blanches
A coeur qui bat, à coeur battant
Avant que sonne l'heure blême
Et jusqu'à mon souffle dernier,
Je veux encore dire "je t'aime"
Et vouloir mourir d'aimer

Elle a dit : ouvre-moi ta porte
Je t'avais suivie pas à pas,
Je sais que tes amours sont mortes
Je suis revenue, me voilà
Ils t'ont récité leurs poèmes
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine
Eh! bien c'est fini, maintenant

Depuis elle me fait des nuits blanches
Elle s'est pendue à mon cou,
Elle s'est enroulée à mes hanches,
Elle se couche à mes genoux
Partout elle me fait escorte,
Et elle me suit pas à pas,
Elle m'attend devant ma porte,
Elle est revenue, elle est là

La solitude, la solitude...

Samedi 31 mars 2007 à 12:31

 

 

Gare de Lyon    ( Barbara/barbara )   ( 1964)



Je te téléphone,
Près du métro Rome,
Paris sous la pluie,
Me lasse et m'ennuie,
La Seine est plus grise,
Que la Tamise,
Ce ciel de brouillard,
Me fout le cafard,
Paris pleut toujours,
Sur le Luxembourg,
Y'a d'autres jardins
Pour parler d'amour,
Y'a la tour de Pise,
Mais je préfère Venise,
Viens faire tes bagages,
On part en voyage

Je te donne rendez-vous,
A la gare de Lyon,
Sous la grande horloge
Près du portillon,
Nous prendrons le train
Pour Capri la belle,
Pour Capri la belle,
Avant la saison,
Viens voir l'Italie,
Comme dans les chansons
Viens voir les fontaines
Viens voir les pigeons
Viens me dire "je t'aime",
Comme tous ceux qui s'aiment
A Capri la belle,
En toutes saisons

Paris, mon Paris,
Au revoir et merci,
Si on téléphone,
J'y suis pour personne,
J'vais dorer ma peau,
Dans les pays chauds,
J'vais m'ensoleiller,
Près des gondoliers,
Juste à l'aube grise,
Demain, c'est Venise,
Chante, barcarole,
J'irai en gondole,
J'irai sans sourire,
Au point des Soupirs,
Pour parler d'amour,
A voix de velours

Taxi, menez-moi
A la gare de Lyon,
J'ai un rendez-vous,
Près du portillon,
Je vais prendre le train
Pour Capri la belle,
Pour Capri la belle,
Avant la saison,
Passant par Vérone,
Derrière les créneaux,
J'vais voir le fantôme
Du beau Roméo,
Je vais dire "je t'aime",
A celui que j'aime,
Ce sera l'Italie,
Comme dans les chansons,

Taxi vite, allons,
A la gare de Lyon

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