Barbara et Maurice Béjart
" Ah comme vous marchez bien ! " s'exclame Maurice Béjart en voyant Barbara pour la première fois. Quand elle évolue, sa démarche... c'est peut-être cela qui frappe le plus l'esprit et le regard : lorsque Barbara se déplace, elle glisse, elle survole le sol comme la danseuse qui s'élance. Elle avance, le dos cambré alliant la grâce du kangourou et la rapidité de ce drôle d'oiseau dont les plumes ont été utilisées pour fabriquer le boa qu'elle enroule autour de son cou. Sa démarche est titubante parfois, comme si elle devait se frayer un chemin parmi la foule oppressante, comme si elle n'appréhendait pas bien l'espace dans lequel elle avance. Son corps bouge, tâtonne comme quand on se retrouve dans le noir. Est-ce dû à sa myopie légendaire ? Ou simplement à son charisme ? Son pas est une danse rythmée. Elle va comme les belles en robes à crinolines d'un autre siècle. Majestueuse. Souveraine. Son piano est son équipage. Sa grâce ne laissera insensible ni ceux qui sont parmi les plus grands chorégraphes ni ceux parmi les plus beaux danseurs.
Baudelaire...