J'ai rencontré Barbara à L'Élysée. Nous sommes devenus immédiatement très amis. Elle m'a demandé de l'aider à agir sur le Sida dans les prisons. Je l'ai fait. Elle m'a tout de suite demandé d'écrire des textes " Écris-moi des chansons " me répétait-elle. Nous nous sommes beaucoup vus. Écrit. Elle est devenue une amie intime de ma fille, qui avait alors six ans, avec qui elle correspondait beaucoup, de plus en plus même. Elle a tant insisté qu'un jour, dans un avion pour New York - j'écoutais du Schubert - je me suis dit que j'allais essayer. En arrivant à mon hôtel à Manhattan, j'ai écrit ce texte d'une traite. Barbara a lu le texte, elle a écouté la musique ( sur un mini-cassette ) elle a fredonné le tout et m'a dit : " je la prends " Elle s'est mise au piano, elle l'a joué, joué. Et puis c'est tout. Écrire des livres, c'est une émotion, diriger un orchestre symphonique, c'en est une autre, assister à la première d'une pièce dont on est l'auteur, c'en est une autre encore. Mais être dans la coulisse, juste derrière elle, au Châtelet, quand elle chanta pour la première fois Coline devant son public est la plus intense émotion d'auteur que j'ai ressenti. Le sentiment d'avoir été admis dans une sorte de saint des saints : les très rares personnes dont elle a chanté les textes. Barbara avait une élégance morale. Et tant d'autres choses...
Jacques Attali ( Économiste - Écrivain )
La musique en fond est bien sympathique !!
Un gros bisou !