Lorsque Gérard Depardieu arriva, elle ne put l'évoquer en pointillé comme elle l'avait fait avec Reggiani. Ces hommes-là sont des montagnes impossibles à contourner. On ne peut, non plus, comme dans les pièces de Labiche les dissimuler dans une armoire ! Il était là, bien là. Elle aurait voulu l'éviter, elle n'y serait pas parvenue. Ils se rencontrèrent lors d'un déjeuner. Ils parlèrent d'abord travail mais, au dessert, la séduction était au rendrez-vous. En 1993, Barbara avait en tête l'histoire de la chanteuse et de l'assassin : " Lily Passion " Le tueur blond, c'était lui. Le personnage lui plut tout de suite. Barbara aussi. Pour une fois, une femme n'avait vu aucun de ses films, alors que lui pouvait chanter " Le temps du lilas " Marc Chantereau, musicien, percussionniste qui a travaillé sur ce spectacle se souvient : Barbara produisait un album d'Elisabeth Depardieu auquel je participais et Gérard passait fréquemment nous voir. Lorsque Barbara lui parlait de son futur projet, il disait ( il imite le comédien ) " C'est pour moi, c'est avec moi que tu dois le faire... " A l'origine, c'est Jacques Higelin qui devait tenir le rôle de l'assassin. Mais on ne peut pas lutter contre la force de persuasion d'un Depardieu. Quand elle m'a parlé de son projet, confirme l'acteur plus tard, je lui ai dit : " Ton histoire, elle est pour nous. Il faut qu'on la joue ensemble " Elle confirme : " En effet, c'était évident, je me demande même comment, je n'avait pas pensé immédiatement à lui. mais à l'époque, je n'avais que l'embryon du sujet, je ne savais pas comment le développer. " Non seulement, elle ne chercha pas à le dissimuler, mais lorsque son corps commencera à lui désobéir, qu'elle commencera à écrire ses mémoires " Il était un piano noir... Mémoires interrompus " qu'elle faxait chaque matin à son éditeur Claude Durand, elle écrira avec empressement les pages consacrées à l'acteur, comme si il y avait urgence, comme si elle craignait de ne pas avoir le temps de terminer son autobiographie où Gérard ne serait pas. " Parler de Gérard, parler de Depardieu écrivait-elle, parler de notre relation passionnée, l'émotion toujours neuve que nous éprouvons à nous retrouver, dire nos fous rires dans un temps suspendu. " Plus loin, elle ajoute encore un peu plus d'amour à son propos : " Gérard le séducteur, la séduction personnifiée... Nous n'avons jamais perdu le goût, ni le désir l'un de l'autre. Si la vie devait nous divorcer, nous aurions toujours envie de nous reconquérir " Elle a dû beaucoup aimer ce rocher qui est également une fuite permanente pour lui donner un rôle d'acteur, puis sur sa demande lui écrira des chansons. Il a dû beaucoup l'aimer pour supporter ses humeurs imprévisibles et refuser toutes les propositions qui, à cette époque, arrivaient dans la boîte de son agent.
Bisous toi !
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