Barbara avait un rapport très sensuel avec l'accordéon... à moins que ce ne soient les accordéonistes qui avaient un rapport sensuel avec elle. Toujours est-il que la relation entre les deux était forte. Elle utilisait l'accordéon comme un instrument mélodique à part entière et pas seulement pour envoyer des triolets dans tous les sens. On a presque le sentiment que les mélodies de Barbara ont été composées par un accordéoniste, tellement le son de l'instrument participe à la chanson. Pour d'autres artistes, il est plus un ornement, une pièce rajoutée, au même titre que la guitare ou la flûte de pan. Ici, l'accordéon est intimement lié à la voix. C'est évident avec Romanelli, mais c'est très net dès les années 60, avec Joss Baselli. C'est une conversation entre l'accordéon et la chanteuse. Au point que les deux ne font qu'un. La moindre note, le moindre mot, tout s'imbrique dans une cohésion, une grâce, qui rend le bavardage inutile. Chez Barbara les notes ne sont jamais superflues. Je me souvient de l'avoir vue répéter avec Galliano. Elle lui disait " fais-moi un arc-en-ciel " Pour elle, l'accordéoniste arrivait plus avec sa boîte de couleurs qu'avec son instrument. Il était comme un peintre qui venait donner du relief. Elle a toujours su s'entourer de formidables musiciens. Baselli, Romanelli, Azzola, Galliano, Tomassi... ce sont tous de grands accordéonistes. Chacun est arrivé avec sa personnalité musicale. Chacun s'est fondu dans l'univers de Barbara en lui apportant son langage. L'accordéon de Barbara n'est pas celui de Piaf ou de Brel. Ce n'est pas non plus celui de Renaud, qui est bien plus festif. Je pense pas, d'ailleurs, que Jean-louis Roques, l'accordéoniste de Renaud, aurait pu jouer avec Barbara, ni que Romanelli serait très heureux avec Renaud. Aujourd'hui, sans citer de noms, il faut bien avouer que nombre de chanteurs continuent d'utiliser l'accordéon comme il y a quarante ans, pour faire des fioritures derrière une voix. Ça n'a jamais été le cas avec Barbara. Son accordéon était populaire mais pas populiste. Il ne sentait pas la frite ni le papier gras.
Daniel Mille ( Accordéoniste sur Lily Passion avec Galliano )
Mais pas pauvre du coeur car la mélodie qui s'en dégage enveloppe l'âme d'une douce rêverie! Et les mots de Barbara si collent à la perfection!
Mais j'aime les ballades Irlandais elles font ressortir que d'avantage la mélancolie comme des gouttes de pluie!
Bisous ma Baboulove ;)