Une voix aux charmes mouvants
Barbara était une voix. Une voix, investie d'un tel pouvoir de séduction, de fascination, une voix à tel point chargée de sa vie de femme - donnée en offrande avec une intimité frôlant parfois l'impudeur - qu'elle pouvait pénétrer celle des autres, en les révélant à eux-même.Une voix réveillant les douleurs, pour mieux les apaiser, une voix gravée dans la mémoire de l'inconscient collectif qu'elle continue de bercer, de charmer, de hanter, d'accompagner... même post mortem. Une voix qui incarne ses multiples visages : " (...) Elle s'assied au piano, sa voix s'élève. Je suis muette d'émotion, d'admiration. Elle m'arrive comme quelqu'un que j'attends depuis longtemps. (...) " écrit Sandra Thomas ( auteur de " La Barbaresque" ) Léos Carax déclare sur Chorus n° 23 : " Toute ma vie la voix de Barbara vibrera près de moi. Tout autour et dedans. C'est une voix qui m'a rejoint dans ma petite enfance. Plus tard, mes premières amours se sont portées sur des filles qui, toutes, aimaient cette voix du même amour d'enfance que moi. C'était un drôle de hasard. Je peux même dire que je dois à la voix de Barbara ma première liaison sérieuse. (...) Je dirais que la voix de Barbara m'est indispensable, comme d'autres voix d'autres femmes de ce siècle... Je regrette seulement que l'on puisse embrasser des mains, des joues, mais que jamais baiser ne se posera sur un regard ou sur une voix. " Un anonyme confie : " Sa voix me poursuit et me hante. Je vais vous surprendre : je sais qu'elle est brune, que ses yeux sont noirs, mais je vais découvrir le visage de cet " aigle noir" à la télévision, maintenant qu'elle a disparu. " Une voix qui, dotée d'une technique particulière, miroitait les changements de sa personnalité. Ponctuellement, elle exprimait les variations de son humeur, empruntant un timbre limpide ou rauque selon les thèmes de ses chansons. Se faisant confidente ou extravertie en fonction des conditions d'enregistrement - studio ou scène. Au fil du temps, sa voix, enrichie de son expérience de femme qui chante, révélait l'évolution de son personnage. Traduisant les préoccupations empathiques d'une " pasionaria " de plus en plus dévouée à la douleur de l'autre, devant en outre affronter l'âge, la santé défaillante et l'aphonie qui en découle, sa voix quittait le maniérisme pour atteindre une certaine " hystérie " de l'expression. Sa voix était le baromètre de son âme, ce dont elle était parfaitement consciente : " (...) L'état de nos cordes vocales, " accordées " ou " désaccordées " selon notre état physique ou psychique, réclame donc les plus grands soins, la plus grande vigilance (...) En effet, toute fatigue ou tout choc émotionnel, transitant d'abord par notre psychisme, va d'emblée atteindre nos cordes vocales et les fragiliser. La voix est un baromètre d'une exactitude extrême. Combien de fois, à une modification même infime et quasi imperceptible de leur timbre de voix, n'ai-je pas su déceler l'état physique ou moral de tel ou tel de mes amis ! Nous avons tous connaissance de timbres de voix qui nous sont insupportables, parfois même jusqu'au dégoût. On sait également le pouvoir de certains agitateurs ou tribuns politiques de sinistre mémoire dont nous gardons les accents fichés dans nos tympans. (...) écrivait Barbara. Cette voix-miroir a pris racine dans une enfance fleurie de perspectives artistiques, et s'est colorée d'influences extérieures : celles du chant classique, puis du cabaret.
Extrait du livre
heureusement que ces oeuvres sont là pour nous en apprendre !!!
bonne soirée à toi petite Babou !!! gros bisouxxxxx