Il est l'un des plus grands spécialistes des éclairages de spectacle. Jacques Rouveyrollis travaille avec Barbara depuis près de quinze ans. En ce moment, il finit de préparer les lumières du châtelet.
" Ce qui me séduit chez Barbara ? C'est indéfinissable. Comme quand on est amoureux... Entre elle et moi, c'est une grande histoire d'amour. Professionnelle, bien sûr ! La première fois que nous avons travaillé ensemble, c'était sur une tournée à la fin des années 80. Je n'ai pas tout de suite réussi à l'éclairer. Pour Barbara, comme pour tout autres artistes, on a besoin de temps, besoin de se découvrir et de mieux se connaître. Puis j'ai fait les lumières de Pantin. A partir de là; ça a pris une autre dimension. Avant de définir les lumières, on discute pendant des heures. Ce n'est pas une éclairagiste : elle me dit ses sensations, elle me demande que tel climat arrive sur son piano. On parle en images, en ambiances. Mais attention : on ne discute pas seulement de la scène ! Quand on passe trois, quatre, ou cinq heures ensemble, on parle de la vie, de tout et de rien. On rigole aussi beaucoup. C'est une femme merveilleusement drôle, très simple. Cette complicité est indispensable si vous voulez comprendre l'artiste et bien l'éclairer. Même si on se connaît depuis quinze ans, le travail n'est jamais fini. Spectacle après spectacle, j'essaie d'aller plus loin, d'être plus efficace, d'enlever le superflu... Avec Lily Passion, on est sorti du récital. Mais ça n'a pas modifié la démarche; on retrouvait tellement l'univers de Barbara. C'était une très belle aventure. Il faudrait bien qu'on la recommence ! Barbara paye beaucoup de sa personne. Elle est très présente, toujours là au début des montages, à suivre le travail. Et puis elle capte tout très, très vite. J'ai retrouvé un peu les mêmes sensations avec Gainsbourg ou Dutronc. C'est toujours un bonheur de travailler avec elle. Barbara est une très grande humaniste. Une femmes avec un amour entier, qui n'a pas beaucoup de failles. Vous savez, avant le début du spectacle, elle s'installe en coulisses pour écouter les gens qui entrent dans le théâtre. Très peu d'artistes le font. Ce n'est plus seulement de la concentration. Dans ces moments-là, elle part ailleurs."
Propos recueillis par Valérie Lehoux en juillet 1993
Flammes :$
Non, non, pas encore du côté de chez moi ;)
Merci de t'en soucier , bisous tendres!