Mardi 22 mai 2007 à 8:36


Louve solitaire


Alors, féministe avant l'heure, Barbara ? Sans doute. Pas de ces féministes qui défilent derrière une banderole ( l'oiseau est trop singulier pour entrer dans le rang. ) Mais de celles qui ont toujours cultivé leur liberté, mené leur barque comme elles seules l'entendaient... Entre mille rencontres, Barbara vit seule, louve dans son repaire, et elle l'assume. Cette solitude, aux multiples couleurs, peuple toute son oeuvre. C'est un drôle d'animal qui s'accroche. " Elle s'est pendue à mon cou / Elle s'est enroulée à mes hanches / Elle se couche à mes genoux. " Dans un drôle d'état de dénuement : " Comme froide / Comme grise / Comme rien / Je suis seule . " Mais c'est aussi un choix joyeux, celui d'avoir toujours sacrifié une hypothétique vie de couple au bonheur de chanter : " M'ont laissée toute seule / Avec mes lunettes / Avec mon piano / ( ... ) Ma vie comme j'ai su / Comme j'ai pu / Comme j'ai voulu. " S'il ne devait y avoir qu'une chanson à retenir, ce serait, et sans photo, " Ma plus belle histoire d'amour, " Folle déclaration d'amour au public, qu'elle aura murmurée partout. La solitude, cela peut-être, aussi, celle d'une enfant à la mort de ses parents. Un 6 novembre à la fin des années 60, la mère de Barbara s'en va. " Je suis restée orpheline / Que c'est bête, à quarante ans. " Douleur du déchirement, comme quelques années plus tôt, avec la disparition de ce père qu'elle n'avait jamais vraiment connu. La mort, fil rouge de l'oeuvre de Barbara. Elle a toujours flirté avec. L'idée de la mort, sa tentation même, rôde très vite... " A mourir pour mourir " apparaît dès 64; elle chante comme un défi au temps, le sourire aux lèvres. Guilleret encore, cet " Enterrement " qui se referme sur un adieu apaisé : " Je m'en vais le coeur content. " La mort, chez Barbara, n'est pas une inconnue. C'est " La dernière des épousés, " se rendant à un ( ultime ) rendez-vous d'amour. " Si l'on apprenaît à mieux accepter la mort, si l'on arrêtait de la nier, on aurait sans doute moins peur. " Pour elle la mort n'est rien d'autre qu'une étape de la vie, même si c'est la dernière. Après, restent un arbre, dans " Le bois bois de Saint-Amant, " pour abriter la dernière demeure, et les notes d' " Une petite cantate " ... pour monter vers le ciel. Autant dire que ceux qui ne voient en elle que le noir du deuil n'ont rien compris. Qu'elle chante la mort, certes, car c'est le lot commun de chacun. Mais qu'elle s'en délecte, non, au contraire. Barbara aimait la vie, passionnement.

Par kaa le Mardi 22 mai 2007 à 11:28
Une solitude, mais choisie apparement.
Ce qui ne l'empéchait pas d'aimer les autres, bien au contraire.
Par pilgrim.II le Mardi 22 mai 2007 à 19:45
Louve solitaire... Elle n’entendait plus que l’essentiel, l'amour de son public!
C'était une femme "autonome" .

bisouxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx


Par Mon-bout-de-vie le Mercredi 23 mai 2007 à 15:10
"Ma plus belle histoire d'amour c'est vous..."
Je l'aime cette phrase <3
Mais tellement... Ca en devient un culte.
Souvent j'ai des phrases comme ça qui me reste.
Et je me les répète .
C'est comme quand tu as une chanson dans la tête.
Sauf que c'est une phrase..
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast