Samedi 19 mai 2007 à 8:54


Barbara chante, plus qu'elle n'écrit. Elle chante, sans rhétorique. Alors forcément, chacun finit un jour ou l'autre par s'y retrouver : " Tout le monde a perdu un père, a attendu un homme, a perdu un amour et en a trouvé un autre. " Sentiments éternels... L'oeuvre est intemporelle, comme le public, qui va des premiers frissons de l'adolescence aux derniers frimas de la vieillesse. Elle aussi, dit le temps qui file, qui " ne se rattrape guère. " temps de l'enfance, d'abord, dont on sait asser peu de choses, si ce n'est cette fuite perpétuelle pour cause d'étoile jaune. Mais les départs et la peur n'effacent pas les jeux d'enfants : " La guerre nous avait jetés là ! / Nous vivions comme hors-la-loi / Et j'aimais cela quand j'y pense ." Bien des années plus tard, pour le dernier album, les souvenirs remontent à la surface. " Il me revient en mémoire/ Il me revient une histoire/ Il me revient des images / Un village, mon village..." Comme si il devenait urgent de dire, comme si l'écriture se faisait libératrice. Pour le reste, la chanteuse ne s'appesantit pas. L'enfance est envolée, elle n'aparaît qu'en pointillés... N'en parlons plus. Mais le temps, lui, continue de passer. Temps cruel, qui écorche les plus belles amours. " Il a foutu l'camp / Le temps du lilas / Le temps de la rose offerte / Le temps des serments d'amour / Le temps des toujours, toujours." Mais jamais, non, Barbara ne s'apitoie : " T'en fait pas pour moi, j'ai mes souvenirs..." La femme ne redoute rien de plus que le poids de l'habitude et la lente érosion des sentiments. Elle a choisi son camp : Le départ, thème récurrent, presque obsédant. En 67 : " C'est parce que je t'aime que je préfère m'en aller / Car il faut savoir se quitter / Avant que ne meure le temps d'aimer. " En 71 : " J'ai choisi l'absence / Comme dernière chance / Notre ciel devenait si lourd. " En 72 : " Il faut quand on aime / Partir au plus beau, je crois / Et cacher sa peine. " En 96 : " Un jour, demain, je partirai/ Sans rien te dire, sans m'expliquer. " Si ses amours sont " magnifiques, " elles sont souvent condannées d'avance, comme dans ces relations plombées par de trop grandes différences d'âge. Il est plus jeune, il doit partir. Là encore, Barbara déroule le même fil : " Le bel âge " en 64, et : " Sables mouvants, " en 93. Deux chansons aussi belles l'une que l'autre, qui se font écho. Entre les deux, près de trente années, mais au fond la même histoire, le même désir... Mais si les départs sont nécessaires, l'émerveillement des rencontres finit toujours par repointer son nez. " Amour magicien, " lorsqu'on ne l'attend plus. Amours clandestines, qui s'ennuient dans le Paris du mois d'aoùt ou se réchauffent dans des rendez-vous secrets à Noël. Amour, de toute façon, sans cesse recommencé. " Viens, et refais-moi le serment / qu'avant moi, y'avait pas d'avant. " La ronde des promesses repart de plus belle. Amoureuse, chaque fois, comme si c'était la première fois. Et tant pis si l'on sait que ça ne durera pas. Le temps d'une chanson, Barbara y croit. Et on y croit avec elle. Dans sa voix, l'amour n'est jamais loin de l'érotisme. Dans ses textes, traversés de caresses, on entend presque les draps se froisser. " C'est parce que ton épaule à mon épaule / Ta bouche à mes cheveux / Ta main sur mon cou / C'est parce que dans mes reins / Quand ton souffle me frôle / C'est parce que tes mains / C'est parce que joue à joue... " Chansons charnelles qui vont jusqu'à célébrer la danse des corps et le défilé des amants dans le sautillant " Moi, je balance. " Au diable la morale !


Valèrie Lehoux
  ( Journaliste )

Par pilgrim.II le Dimanche 20 mai 2007 à 19:10
Son oeuvre est intemporelle, et chacun si retrouve !

Comme toi et moi ma puce ... Et les autres ;)
 

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