Mardi 22 avril 2008 à 8:42


Croquis de Luc Simon ( 1963 )


Après avoir joué sur des claviers édentés, après des télégrammes d'insultes expédiés en urgence au  " tourneur "  du moment, après m'être battue pour moi, mais aussi pour mes camarades artistes, après des crises de colère où tu ressembles à un tyran alors que tu n'es qu'exigeante, respectueuse d'un public qui ne vient pas au spectacle pour que la fête soit ratée, après en avoir discuté un jour avec Brel, révolté aussi par les mauvais pianos que l'on proposait à François Rauber et qui me disait avoir résolu le problème en pissant dedans pour en obtenir un autre, après des heures de combats, d'explications inutiles à des directeurs sourds et qui, de surcroît, s'en moquaient, j'ai décidé d'emporter partout mon propre piano. C'est ainsi qu'a commencé l'escalade et que la caravane a progressivement pris du volume. Au départ, une Mercedes contient la sono. Petit à petit s'installent le son, la lumière, les musiciens, l'équipe, puis les équipes, et tu es passé d'un simple coffre de voiture à une tournée comportant deux semi-remorques transportant le  " son "  et les  " projos "  puis, un beau jour, les  " ponts "  de lumière. Le tout pour que tous les soirs, tu évolues à peu près dans le même espace avec le même son. C'est d'ailleurs un leurre, car garder le même son ne dépend pas seulement du matériel, mais aussi du décor, des coulisses, de la lourdeur des tapis, de la hauteur des cintres, de la température. Par exemple, j'ai toujours exigé qu'il ne fasse pas plus de 18 degrés en coulisses ; ne l'obtenant pas toujours en dépit des avenants et codicilles aux contrats, je me suis longtemps promenée avec une clé anglaise spéciale pour fermer les radiateurs atteints de surchauffe ! La chaleur coupe en effet la voix, asphyxie les poumons. Le jour où j'ai eu un régisseur de plateau, je n'ai plus eu à résoudre ce genre de problèmes. Tu peux chanter sans éclairage, mais, sans le  " son "  tu ne peux rien. Au moment du montage des spectacles, il y a toujours conflit entre l'équipe-son et l'équipe-lumière. Pour le réglage des lumières, tout est fonction de la place du piano. Je n'ai jamais manqué l'heure de l'installation du piano, sauf peut-être à mes débuts, en tout cas jamais après. De la place du piano vont en effet dépendre celle des lumières. de la place du piano dépend aussi le confort du public des premiers rangs lorsque la scène est trop haute ; pour résoudre cette difficulté, nous avons décidé un jour, l'équipe et moi, de faire fabriquer un faux pied qui confèrerait au piano une légère pente. C'était moins confortable pour chanter, mais beaucoup mieux pour le public.

Barbara

Par tasha le Mardi 22 avril 2008 à 8:51
cc je croi qu'on te la déjà dit mais très beau blog original:D
je sui ok avec toi car il faut se batre pour ses conviction XD
je soutiens également les tibétains:)
Par pilgrim.II le Mardi 22 avril 2008 à 19:28
Superbe croquis et j'ai bien ri à la phrase où elle se promenait avec une clé anglaise pour fermer les radiateurs ^.^
Que veux~tu quand on veut la perfection faut savoir gérer ^.^

Bisous ma puce !
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast