En 1957, engagement Chez Moineau, rue Guénégaud. Un matin, monsieur Moineau drôle, chaleureux, bon gestionnaire de son " cabaret-bistrot " la main toujours posée sur le tiroir caisse ! En vain je plaiderai pour que le service du couscous cuisiné par madame Moineau s'interrompe durant le spectacle... Les Moineau logent au-dessus de leur cabaret-bistrot et me louent pour quelques temps une chambre lambrissée. Monsieur Moineau vient quelquefois, le matin, frapper à ma porte pour que nous " belotions " ensemble. Chez Moineau, le public est essentiellement composé de peintres, de photographes, d'initiés. J'y croise le grand Robert Doisneau qui, pour me faire gagner quelques sous, me fait poser pour une couverture de roman policier. Quand je dis " poser " c'est d'ailleurs un peu prétentieux : en fait, sur la couverture, il n'y a que ma main gauche ! Un beau peintre partant pour le Mexique me laisse son appartement rue de Seine, sous les toits. Je m'installe avec délices dans ce cadre splendide. je loue un piano noir. Le soir, lorsque je pars chanter, je laisse allumée une lampe de chevet en osier pour rendre plus chaleureux mes retours en pleine nuit... Court-circuit. Incendie. Tout se consume. Les braises incandescentes s'arrêtent juste aux pieds du piano. Pompiers. Eau. Cendres. Plus de lit. Je vais loger en face, à l'Hôtel de Seine où je vis dans l'angoisse du retour du bel inconscient. Mais, à son retour, le propriétaire de l'appartement ne me tient rigueur de rien. Il ne me demandera jamais ni les causes de l'incendie, ni même le moindre dédommagement. Belle âme ! Merci monsieur...
Extrait du livre écrit par Barbara
Bisous bonne journée Mybabou ;)