Chez Barbara
Précy
( 1981 )
Il y a huit ans, je me suis installée à la campagne. Je n'avais jamais vu le soleil se lever. Ou mal. J'avais entendu dire qu'on mettait une graine en terre et qu'il poussait une fleur mais je ne l'avais jamais vu. Je ne savais pas ce que c'était un rouge-gorge. A propos, avez-vous remarqué comme à Paris, le chant des oiseaux est angoissant, au petit matin ?
( 1992 )
C'est une maison de curé, une ancienne ferme. De l'extérieur, on a l'impression que tout est fermé, en réalité, tout est ouvert sur l'extérieur. J'ai un jardin, petit, mais très joli. Avec un bouleau, un tilleul, des oiseaux... Avant j'habitais Paris, mais j'avais peur de tous ces gens... Alors, je m'enfermais chez moi. Tandis qu'à la campagne, je regarde les arbres, les graines, les fleurs, la terre. J'ai appris tout ça. J'ai cinq chats, trois chiens.Je m'occupe de ma maison, je reçois des amis. C'est important pour moi qu'ils se sentent bien ici. Je m'assieds dans la terre, là-bas, à planter des graines. Je peux tricoter des jours et des nuits entières.
( 1993 )
Je me dis tous les jours, je vous assure que c'est vrai : " ça, c'est fou d'avoir quelque chose à soi, c'est magique " Et si tout le monde avait ce jardin, ça changerait bien des choses et c'est une injustice qu'il y en ait qui l'aient et qu'il y en ait d'autres qui ne l'aient pas... Et ce qui est terrible, c'est qu'il y a ceux qui n'y sont pas, qui n'arrivent pas à entrer dans le cercle, ou le cercle ne s'agrandit pas suffisamment, plus exactement, pour qu'ils y entrent. Et ça, c'est terrible ! Il y a des quotidiens terribles. Qu'est-ce qui est difficile à vivre ? C'est le quotidien.
Barbara
Mais il y a tellement de choses inconnues encore pour moi la concernant.