Chanson
( 1968 )
René Simon m'a dit un jour : " Tu es une tragédienne, quitte la chanson. " Et bien, non ! Pendant dix-sept ans, j'ai fait les cabarets. J'ai vécu, j'ai aimé, j'ai souffert. Ce que je chante, c'est ce que tout le monde a connu une fois dans sa vie au moins. Je ne crois pas que mes chansons soient tristes. Elles comportent une certaine fatalité, c'est tout.
( 1974 )
La chanson est ma respiration, ma médecine, mon poison, ma religion. C'est l'amour le plus fidèle, le plus fou de ma vie.
( 1981 )
Je crois ne pas m'être fourvoyée dans la chanson. Je ne pense pas que j'aurais pu être une grande couturière. La chanson c'est une photo en musique. C'est le véhicule du quotidien. Tout à coup, un air qui vous remémore des odeurs. J'ai l'avantage de pouvoir dire tout haut ce que les gens pensent au fond d'eux-mêmes. Mes chansons ne sont pas des poèmes, juste de petites chansons. Je n'ai pas d'imagination. Je raconte ma vie... Après tout, je n'écris guère, je n'ai pas envie de jeter mes chansons. Je veux qu'elles vivent. Elles en ont le droit.
( 1990 )
Les chansons, ce ne sont que les frôlements de la vie qui affleurent, qui passent en moi, que j'attrape ou que je n'attrape pas. Je n'aime pas enregistrer mes chansons avant de les chanter en scène : le vrai cadeau, pour moi, c'est d'arriver au public avec cette virginité. Je radote. Depuis vingt-cinq ans, je fais la même chanson, lancinante comme une valse à trois temps. Parce qu'on ne fait que ce qu'on sait faire. Il faut radoter longtemps pour installer cette petite musique. Quelquefois, je me dis : " ce n'est pas possible, je vais encore chanter Göttigen ! " Mais si je la rechante, c'est que j'en ai envie. C'est comme un homme, le jour où on n'a plus envie de dormir avec lui, il faut partir ! On ne peux pas tricher avec le désir.
( 1993 )
Il y a des chansons que je n'ai plus envie de chanter. Il y a des chansons que je chante d'une autre façon, parce que le temps les modèle d'une façon différente. Il y a des chansons, Rémusat, par exemple, que certains soir je ne peux pas chanter. Et il y a des chansons que je ne cesserai jamais de chanter, comme Ma plus belle histoire d'amour, écrite pour le public. Je ne retirerai jamais non plus de mes tours de chant Le soleil noir, Le mal de vivre, Pierre, ni L'aigle noir . Si, aujourd'hui, je devais les écrire, je n'y changerais pas même une virgule, non par prétention, mais parce que je suis totalement en accord avec ce qu'elles disent. Beaucoup de gens ont envie d'écrire des chansons. Il y a certainement beaucoup plus d'écrivains qui voudraient écrire des chansons que de chanteurs qui voudraient écrire un livre. C'est étrange, c'est une situation que je ne m'explique pas. Je crois que la vraie démarche, c'est écrire des chansons et les faire bouger dans le temps. Je crois que je pourrais continuer à faire bouger les miennes jusqu'à ma mort, parce que je les entends vivre. Elles avancent avec moi dans le temps.
Barbara
Elle marche avec moi dans le temps!
Magnifique portrait de Barbara!
Bisous à ma puce ^^