Chanter
( En 1981 )
Chanter, oui, c'est dérisoire. Regardez, on n'attache pas autant d'importance au travail d'un homme de science ou d'un infirmier qui regarde tous les jours la mort en face. Ca, ce n'est pas juste. Il faut bien réaliser que le spectacle, c'est dérisoire, ça ne dure pas. Tout passe, tout est annihilé dans l'instant. Et quand on a du succés, plus on t'aime et plus tu as peur. Tu recules. On accorde de l'importance à quelque chose qui n'en a pas. Il y a disproportion. C'est ça qui me gêne. Dans ce métier, on devrait avoir un peu plus d'humilité. Ce qui m'embête, c'est de m'exhiber. C'est pour cela que je refuse toutes les télés qu'on me propose. Car après j'ai honte et j'ai besoin de m'enfermer.
( En 1987 )
Je ne pourrais pas chanter si je n'étais alimentée des douleurs, des joies, des silences, des cris... Je chante avec Tchernobyl, avec Sakharov libéré, avec les enfants de novembre qui défilent et qui crient " Plus jamais ça ! " Avec le sida, avec tous les événements qui sont autour, avec Kouchner, avec les bateaux rejetés à la mer, avec la poignée de main d'Arafat et de Rabin, que je ne pensais pas voir de mon vivant, avec la mort de Coluche, avec tout ça... Tout cela m'atteint beaucoup. C'est avec cette matière vivante que je chante.
Barbara
pògs apaisants pour un week end déjà entamé ^^
Soeurette bonne continuation!