< Drouot >
Drouot ( Barbara/Barbara ) ( 1970 )
Dans les paniers d'osiers de la salle des ventes
Une gloire déchue des folles années trente
Avait mis aux enchères parmi quelques brocantes
Un vieux bijou donné par quel amour d'antan
Elle était là figée superbe et déchirante
Les mains qui se nouaient se dénouaient tremblantes
Des mains belles encore déformées les doigts nus
Comme sont nus parfois les arbres en novembre
Comme chaque matin dans la salle des ventes
Bourdonnait une foule fiévreuse et impatiente
Ceux qui pour quelques sous rachètent pour les vendre
Des trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus
Dans ce vieux lit cassé en bois de palissandre
Que d'ombres enlacées ont rêvé à s'attendre
Les choses ont leur secret les choses ont leur légende
Mais les choses nous parlent si nous savons entendre
Le marteau se leva dans la salle des ventes
Une fois puis deux fois alors dans le silence
Elle cria je prends je rachète tout ça
Ce que vous vendez là c'est mon passé à moi
C'était trop tard déjà dans la salle des ventes
Le marteau retomba sur sa voix suppliante
Elle vit s'en aller parmi quelques brocantes
Le dernier souvenir de son amour d'antan
Près des paniers d'osier de la salle des ventes
Une femme pleurait ses folles années trente
Et revoyait soudain défiler son passé
Défiler son passé défiler son passé
Car venait de surgir du fond de sa mémoire
Du fond de sa mémoire un visage oublié
Une image chérie du fond de sa mémoire
Son seul amour de femme son seul amour de femme
Hagarde elle sortit de la salle des ventes
Froissant quelques billets dedans ses mains tremblantes
Quelques billets froissés du bout de ses doigts nus
Quelques billets froissés pour un passé perdu
Hagarde elle sortit de la salle des ventes
Je la vis s'éloigner courbée et déchirante
De ses amours d'antan rien ne lui restait plus
Pas même ce souvenir aujourd'hui disparu
Elle est bien belle mais si mélancolique comme chanson!
BISOUS!