Le testament ( Barbara/Barbara ) ( 1968 )
Je soussignée une telle, qui suis saine d'esprit,
Qui suis folle de toi, et ne s'en remets pas,
Je te lègue aujourd'hui en ce doux soir de mai,
Où j'en ai plus qu'assez, tout ce qui est fini,
Je n'aurais jamais pensé qu'il suffirait d'une année, et pas davantage,
Pour pouvoir ô mon amour amasser au jour le jour, un tel héritage,
Comme je n'espérais plus,
Voilà que tu es venu,
Ô toi ma tendresse,
Tu es descendu des nues
Pareille au petit Jésus,
Ce fut ma richesse,
A bouche à bouche ta bouche,
Tu as partagé ma couche,
Nuits enchanteresses,
Notre amour larguait ses voiles,
Sous un ciel troué d'étoiles,
La chaude paresse,
L'orage éclata soudain,
Nous laissant un ciel chagrin,
Et l'humeur chagrine,
Notre amour battit de l'aile,
Et s'enfuit à tire d'ailes,
Comme l'hirondelle,
Ah je te veux je veux plus,
Ah dis pourquoi souris-tu,
Je te veux entière,
Ah où vas-tu et pourquoi,
D'où viens-tu réponds moi,
J'étais chez ma mère,
Tes dimanches en famille,
Tes jeudis avec ta fille,
La chère petite,
Et le reste merci bien,
Un drame pour des presque rien,
Il faut qu'on se quitte,
Je sais je n'ai trois fois non,
Non rien du boeuf mironton,
Tout comme on l'appelle,
Je reconnais pourquoi pas,
Que dans la vie je ne suis pas
Un cadeau du ciel,
Mais j'ai eu lorsqu'on y pense
Pour nous deux tant de patience,
De tendres patiences,
Qu'aujourd'hui je n'en peux plus,
Epuisée, lassée, rompue,
C'est la délivrance,
Tous nos souvenirs d'amour,
Amassés au jour le jour,
A toi sans partage,
Tu voulais tout,
Garde tout...
Tu pourras faire de nous
Un livre d'images
Marrakech, Londres et Capri
Puis clandestins dans Paris
Que de paysages
Et creusé au chaud du lit
L'emprunte de nos corps unis
C'est ton héritage
Je soussignée une telle encore saine d'esprit,
Toujours folle de toi, qui ne s'en remets pas
Je te lègue aujourd'hui en ce doux soir de mai,
Où j'en ai plus qu'assez tout ce qui est fini,
Où j'en ai plus qu'assez tout ce qui est passé...
Mes yeux glissent sur ces mots, comme l'eau d'une source qui coule paisiblement!
Très poétique !
bisous Baboulove!