Il y a une grande différence entre éclairer un spectacle à Paris dans le même lieu chaque soir et l'éclairer chaque soir dans une ville différente. Si c'est un théâtre, il vaut mieux travailler avec les éclairages de ce théâtre ; si c'est une salle polyvalente, il faut inventer. Van Huan, très beau, très fin, très introverti, a exellé dans ce travail ; j'ai aimé travailler avec lui.
J'ai également eu affaire à un personnage pittoresque, un Chilien que j'avais surnommé " Yo-no-sé " : quoi qu'on lui demandât, il répondait invariablement par cette formule. A ma demande, Rouvey avait placé de trois quarts un projecteur gélatiné en rouge dans les coulisses, derrière Gérard Daguerre, qui nous permettait de bien nous voir, les musiciens et moi. Cet éclairage était impératif ; sans lui, nous étions dans un trou noir. Pas une seule fois " Yo-no-sé " ne le " mémorisa " dans la console. Je hurlais, la tête tournée vers les coulisses, et " Dada ", qui me voyait en difficulté, hurlait à son tour dans le casque de " Yo-no-sé " pour obtenir le " trois quarts rouge ". Un soir, dans un " Zenith " où je ne voyais plus rien, vraiment rien, et où je vitupérais, menaçante, un machiniste qui se trouvait là et qui m'entendait réclamer mon trois quarts rouge se tourna vers " Dada " :
" Elle réclame son rouge, c'est-y qu'elle boit ? " !
Lorsque " Dada " m'a rapporté l'anecdote à la sortie de scène, le fou rire a calmé tout le monde... pour un soir !
J'ai également eu affaire à un personnage pittoresque, un Chilien que j'avais surnommé " Yo-no-sé " : quoi qu'on lui demandât, il répondait invariablement par cette formule. A ma demande, Rouvey avait placé de trois quarts un projecteur gélatiné en rouge dans les coulisses, derrière Gérard Daguerre, qui nous permettait de bien nous voir, les musiciens et moi. Cet éclairage était impératif ; sans lui, nous étions dans un trou noir. Pas une seule fois " Yo-no-sé " ne le " mémorisa " dans la console. Je hurlais, la tête tournée vers les coulisses, et " Dada ", qui me voyait en difficulté, hurlait à son tour dans le casque de " Yo-no-sé " pour obtenir le " trois quarts rouge ". Un soir, dans un " Zenith " où je ne voyais plus rien, vraiment rien, et où je vitupérais, menaçante, un machiniste qui se trouvait là et qui m'entendait réclamer mon trois quarts rouge se tourna vers " Dada " :
" Elle réclame son rouge, c'est-y qu'elle boit ? " !
Lorsque " Dada " m'a rapporté l'anecdote à la sortie de scène, le fou rire a calmé tout le monde... pour un soir !
Extrait du livre de Barbara " Il était un piano noir "
eh oui chaque salle de concert a son univers et son éclairage bien à elle.
bien amicalement ,bises et A+ d' Emmanuel