Dessin fait sur un mur pas loin du théâtre Mogador par un admirateur.
" Vous avez fait de Mogador, comme de beaucoup d'autres lieux, une fête extraordinaire. Vous étiez le soir comme des oiseaux fantastiques dans cette rue Saint-Lazare. De vous voir courir derrière la voiture, cela m'angoisse, c'est vrai, beaucoup. Cela me touche tellement. Cela me bouleverse, " leur confie-t-elle aussi ce soir-là. A la sortie des coulisses, au bout de ce long porche mal éclairé, un admirateur a écrit sur le mur " Ce soir, je vous remercie de vous " à côté d'un dessin du visage de Barbara. Ils sont quelques-uns à s'être mis à l'écart, sous le porche. Ils attendent que la voiture passe pour s'en aller. Profiter encore une dernière fois de sa présence. Comme une allégorie, les phares de la voiture projettent de longues silhouettes sur la chaussée. Comme souvent, la voiture s'arrêtera. Barbara baissera sa vitre, tendra les mains. Ses mains. Leurs mains se rejoignent. Tournent. Se superposent. Ses mains comme on voudrait encore pouvoir les toucher, sentir leur douce caresse sur notre peau. Ces mains qui s'offraient ouvertes à la passion ont laissé leur parfum sur notre vie. Par une mystérieuse alchimie, comme les mains négatives imposées au fond des cavernes, leur empreinte a marqué, indélébile, les parois de notre mémoire. Ses mains qui virevoltaient dans la lumière ; jouaient avec les ombres ; fendaient le rideau pour l'ultime adieu du soir après les derniers rappels. Voyageuse de la nuit, elle rentre fatiguée mais heureuse se reposer à Précy, les bras chargés de roses et de mimosa. Pour quelques mois seulement. Une longue tournée qui s'étalera sur un an et demi commence le 16 juillet 1990 au Futuroscope de Poitiers. La tournée d'été se termine le 3 août au théâtre Gérard-Philipe de Ramatuelle. Le 18 juillet, elle assure la deuxième partie du spectacle de clôture des Francofolies à La Rochelle où, dans le cadre de l'opération " 10 000 roses pour Barbara " lancée par Jean-Louis Foulquier, chaque spectateur est invité à assister au spectacle une rose à la main. Barbara reprend la route à l'automne 1990. Elle se produit en Suisse, en Belgique et au Japon. La tournée s'achève le 20 décembre à Amiens. Sur la scène, un groupe de spectateurs a installé un sapin de Noël et le public lui chante Joyeux Noël A l'automne 1991, elle reprend le spectacle pour une tournée en France ; elle interprète Ne reviens pas si tard un poème de Robert Desnos qu'elle a mis en musique. ( cette chanson ainsi que Ma concierge, texte de Robert Desnos que Barbara a également mis en musique, sont restées inédites. En 2002, Mathieu Rosaz a enregistré Ne reviens pas si tard sur un album consacré à Barbara )